Kees Visser est un autodidacte qui au cours de ces quarante années est passé de l’abstraction au Fluxus[1]. Il a commencé à développer un travail sur la couleur à partir de 1976, en tissant des bandes de papier, avant de produire des tableaux-reliefs faits de planches de bois. Une sensibilité plus formaliste voire minimaliste se retrouve également dans plusieurs dessins de trames et de spirales réalisés à l’encre ou à la gouache, l’artiste a souhaité schématiser par des lignes et des couleurs, le cheminement de la pensée. Il quitte les Pays-Bas à la fin des années 1970 pour s’installer en Islande où il sera très influencé par la nature volcanique du paysage qui l’entoure. Il y côtoie une scène artistique cosmopolite où se croisent des artistes comme Dieter Roth, Donald Judd, Richard Serra, Roni Horn, Hrein Fridffinson, Adrian Schiess, Günter Umberg ou encore Richard Long. C’est en 1990 qu’il vient s’installer à Paris où il développera son travail sur la série, la forme et la couleur en réalisant des monochromes qui seraient un moyen d’expression et non de transcription de la nature à travers le concept de mémoire[2]. Nourri des écrits de Wittgenstein, il réfléchit sur la logique et la mécanique de la pensée, de l’imagination et du raisonnement. Très imprégné de l’espace d’exposition et de la question du temps, il réalise des peintures in situ. Pour lui, ses œuvres sculpturales sont des peintures spatiales[3].