Pendant sa période d'entraînement, ses camarades le jugent peu fiable (il aurait eu des propos élogieux pour le Troisième Reich sous l'emprise de la boisson) et s'en ouvrent au responsable de l'espionnage tchécoslovaque qui n'en tient pas compte.
Karel Čurda trahit les membres du commando ayant mené l'opération Anthropoid (Jozef Gabčík, Jan Kubiš et Josef Valčík), qui a abouti à la mort du dirigeant nazi Reinhard Heydrich[b]. Ses camarades étaient dissimulés dans la crypte de l'église Saints-Cyrille-et-Méthode dans le centre de Prague. On ignore encore si la récompense et l'amnistie assortie sont les seules raisons qui ont poussé Čurda à la trahison[3].
En effet, il déclare à la Gestapo qu'il agit pour faire cesser les massacres d'innocents par les SS. Aussi, pour les services de renseignements britanniques, il était possible qu'il soit un agent double, travaillant pour les Allemands. Il est aussi possible qu'il ait agi en partie pour protéger sa mère, chez qui il se cachait depuis les attentats[2].
Il reçoit comme récompense de sa trahison dix millions de couronnes et une nouvelle identité, « Karl Jerhot ». Sous ce nom, il épouse une Allemande et devient espion à la solde de la Gestapo.
Après la guerre, Čurda est recherché et arrêté à Manětín le alors qu'il tentait de fuir le pays. Lors de son procès, questionné sur les raisons pour lesquelles il avait trahi ses camarades, il répond « Je crois que vous en feriez autant pour un million de marks »[4]. Cette somme (ou dix millions de couronnes tchécoslovaques) était effectivement le montant de la récompense offerte pour toute information permettant d'arrêter les membres du commando qui avait tué Heydrich[3],[5].
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Karel Čurda » (voir la liste des auteurs).
↑Le groupe Out Distance est composé de trois parachutistes, le first lieutenantAdolf Opálka, le warrant officer Karel Čurda, et le corporal cadetIvan Kolařík(en). C'est Opálka, en tant qu'officier, qui supervise Jan Kubiš et Jozef Gabčík dans le choix et la préparation de la méthode d’attaque de Reinhard Heydrich : il leur adjoint ainsi les services de Josef Valčík du groupe Silver A.
↑Heydrich, avec le grade de SS-Obergruppenführer und General der Polizei, était l'un des dignitaires nazis les plus influents ; en tant qu’adjoint direct du Reichsführer-SS Heinrich Himmler, il avait les attributions suivantes au moment de sa mort : 1o chef du RSHA, l'office central de sécurité du Reich qui regroupait la Gestapo, la Kripo (équivalent de la police judiciaire), le SD et de facto les Einsatzgruppen (les exterminateurs à l'Est) ; 2o vice-gouverneur du protectorat de Bohême-Moravie, mais gouverneur de fait ; 3o président d’Interpol.
(en) Michal Burian, Aleš Knížek, Jiří Rajlich et Eduard Stehlík, Assassination—Operation Arthropoid, 1941–1942, Prague, Ministry of Defence of the Czech Republic, , 96 p. (lire en ligne).
(en) Ray R. Cowdery et Peter Vodenka, Reinhard Heydrich : Assassination, Lakeville, MN, USA, Victory WW2 Publishing Ltd, , 120 p. (ISBN978-0-910667-42-5).