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Gigolo (ou Schöner Gigolo, armer Gigolo est publié par Wiener Bohème Verlag en 1929, et la même année en Italie.
En Allemagne, le premier enregistrement a lieu le par la firme Odeon par l'orchestre de Dajos Béla et le chanteur Kurt Mühlardt[3]. Gigolo, est interprétée pour la première fois en Italie par Daniele Serra en 1930 sur disque La voce del Padrone (La Voix de son maître) avec des paroles d'Enrico Frati. Le morceau, devenu rapidement un succès international, est traduit dans de nombreuses langues. La chanteuse française Irène Bordoni, l'une des premières interprètes du texte français d'André MaupreyC'est mon gigolo, chanson réaliste[4]
l'introduit aux États-Unis. Les paroles anglaises sont d’Irving Caesar.
La version interprétée par Bing Crosby est le premier grand succès du crooner. C’est Louis Prima qui en fait un succès international en 1956 lorsqu’il ajoute à la suite I Ain't Got Nobody(en), morceau composé en 1915 par Spencer Williams avec les paroles de Roger Graham[5], donnant ainsi un nouveau rythme à l’ensemble souvent considéré comme un morceau unique.
Paroles
Les paroles adaptées suivant les pays racontent l'histoire, soit d'un officier de hussard après la défaite de l'Autriche en 1918, soit d'un officier orgueilleux du Tsar immigré après la Révolution russe, qui survit en faisant le taxi-boy ou le gigolo. Julius Brammer, l'auteur du texte original, avait écrit les livrets de nombreuses opérettes. Le texte allemand rapporte le triste sort d'un officier autrichien contraint de faire le gigolo, lui qui fièrement avait parcouru tous les champs de bataille de la Grande Guerre. C'en est bien fini du prestige de l'armée et de l'uniforme. L'ironie, c'est que l'avènement du Troisième Reich en 1933 a bouleversé la vie du parolier et de l'interprète le plus connu de la chanson, le ténor autrichien Richard Tauber, tous deux représentant cette symbiose judéo-allemande qui était particulièrement présente dans la culture populaire. Celle-ci annonce l'émergence d'une Allemagne prenant congé d'une rigidité militariste aussi bien que monarchique en faisant mine, sans nécessairement y croire, d'en regretter l'esthétique. Mais seulement la chanson avait un peu vite décrit la déchéance de l'officier dans l'Autriche et l'Allemagne d'après 1918. Son auteur et son principal interprète de ce texte furent chassés de leur pays par un régime qui renforça le goût de l'uniforme tout en préparant une guerre de revanche plus importante encore que celle de 1914-1918.
Dans le film Kuhle Wampe oder Wem gehört die Welt (1932) qu'il coréalisa avec le Bulgare Slatan Dudow, Bertolt Brecht met en scène une triste fête de fiançailles dans un camp pour sans abris près de Berlin. Les prolétaires, plutôt que de prendre conscience de leur propre malheur, chantent celui, imaginaire, d'un officier déchu, alors que l'Allemagne s'apprête à se remilitariser.
Les textes français renoncent à traiter du sort de l'officier, préférant le thème alors en vogue de la femme déchue, dépendante sexuellement d'un homme qui manifestement ne vaut pas grand-chose.
Le texte américain reprend le thème de l'officier déchu, mais, pour attirer la sympathie du public, il s'agit ici d'un officier français.
Interprètes français
Chanteuses et chanteurs
Damia reprend cette chanson sous le titre en français C'est mon gigolo
↑Adriano Mazzoletti, Il jazz in Italia : dalle origini alle grandi orchestre, 2004[Quoi ?]
↑Paroles françaises de I'm Just A Gigolo écrites par André Mauprey :
C’est mon gigolo
Ce petit gars falot
C’est mon seul gigolo avec ses yeux plein de flammes
Même si j’en sais rien
Mais il me prend si bien
Qu’à lui je suis corps et âme
Il n’est pas costaud
Mais il est si beau qu’il plait à toutes les femmes
Et je m’dis bien des fois
est il vraiment seul à moi
Je l’aime trop mon gigolo
↑Roger Graham (1885-1938), compositeur, auteur, éditeur ; chansons : Peggy from Panama, I Believe in You, You'll Want Me Back Some Day,I Ain't Got Nobody.
(de) François Genton, « Lieder, die um die Welt gingen: deutsche Schlager und Kulturtransfer im 20. Jahrhundert », dans Olivier Agard, Christian Helmreich, Hélène Vinckel-Roisin (dir.), Das Populäre. Untersuchungen zu Interaktionen und Differenzierungsstrategien in Literatur, Kultur und Sprache, Göttingen, V&R unipress, 2011, p. 189-203. (ISBN9783899715446) .