Née de l'union d'Élodie Prince et d'Henri Béliveau, Juliette Béliveau ne grandit pas exclusivement à Nicolet. En 1891, sa famille s'installe à Boston, aux États-Unis, pendant une période de deux ans[1]. Ils reviennent ensuite à Nicolet avant de déménager de manière définitive à Montréal[1]. En 1899, à dix ans, Juliette Béliveau commence sa carrière de comédienne au Monument-National dans La Meunière, une œuvre présentée dans le cadre de la programmation des Soirées en famille d'Elzéar Roy[1],[2]. Jusqu'en 1907, Juliette Béliveau interprète des rôles d'enfants sur les scènes de différents théâtres[3]. Elle participe notamment à des productions du Monument-National, du Théâtre des nouveautés à Montréal et aux Soirées du Conservatoire de Lassalle[4]. Durant sa jeunesse, elle joue tous les classiques auprès des grands noms de la scène française et fait de la tournée au Québec. À l'adolescence, se rendant compte qu'elle ne grandira plus, elle renonce - non sans amertume - à la carrière de tragédienne à laquelle elle aspirait, afin de se spécialiser dans le répertoire des variétés et du burlesque, des comédies légères, des revues, etc.
À compter de 1920, elle enregistre plusieurs chansons fantaisistes et plus d'une centaine de sketches humoristiques sur disques Starr(en), grâce à l'influence de Roméo Beaudry, avec Elzéar Hamel, Alexandre Desmarteaux, Eugène Daigneault, Ovila Légaré et surtout J. Hervey Germain. Considérée comme une des grandes femmes du vaudeville, elle est reconnue, au même titre que Rose Ouellette et Juliette Pétrie, pour avoir contribué à l'avènement de l'humour féministe en faisant des blagues sur la vie quotidienne des femmes, sur les conditions des femmes au Québec[5].
L'essor de la radio au cours des années 1930 ouvre de nouvelles voies à la comédienne. Elle est de la distribution des feuilletons radiophoniques les plus populaires du Québec : Le Curé de village (CKAC, 1935-1938), Rue Principale (CKAC, 1937-1959), La Pension Velder (SRC, 1938-1942), Un homme et son péché (SRC, 1939-1957) et Métropole (SRC, 1943-1956) en plus d'animer avec Henri Letondal, L'Heure provinciale (CKAC). Sa popularité atteint un sommet avec Le Programme Juliette Béliveau (CKAC, 1947-1950). En plus de ses rôles dans divers radio-romans, Juliette Béliveau incarne au théâtre le rôle de tante Clara dans Tit-Coq de Gratien Gélinas.
À la télévision, elle tient des rôles dans les téléromans La Famille Plouffe (SRC, 1953-1957), La Feuille au vent (SRC, 1953-1954), Toi et moi (SRC, 1954-1960), Les Quat' fers en l'air » (SRC, 1954-1955), Grandville, P.Q. (SRC, 1956), La Pension Velder (SRC, 1957-1960), Les Belles Histoires des pays d'en haut (SRC, 1956-1970), Sous le signe du lion (SRC, 1961), Le Pain du jour (SRC, 1962-1965), Rue de l'Anse (SRC, 1963-1965), Septième Nord (SRC, 1963-1967) et Rue des Pignons[7](SRC, 1966-1975). Elle est régulièrement invitée aux émissions de variétés.
Le , Juliette Béliveau consacrait le nouveau Théâtre des Variétés de Gilles Latulipe en frappant les trois coups traditionnels qui marquèrent l'ouverture officielle[8].
Environ 2 500 personnes lui rendent hommage le lors d'un gala télévisé au Théâtre Saint-Denis de Montréal. Juliette Béliveau meurt à Montréal le à l'âge de 85 ans, deux mois avant son 86e anniversaire[6].
1929 : Plante-toi Tizoune, comédie musicale d'Oscar Valade, Théâtre National[10]
Récompenses et nominations
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Récompenses
Récompense pour une "vie consacrée au théâtre", Gala des Artistes 1963[11]
Nominations
Anecdotes
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Selon la publication Le dictionnaire de vos vedettes, Juliette Béliveau aurait possédé des singes durant sa vie[3].
Juliette Béliveau était la première cliente à utiliser le métro de Montréal via la station Laurier lors de l’inauguration de celle-ci le 14 octobre 1966[12].
Notes et références
↑ ab et cDenyse Martineau, Juliette Béliveau, Montréal, Éditions de l'Homme, , 218 p.
↑ a et b« Juliette Béliveau », Le dictionnaire de vos vedettes, Montréal, 1958-1959, p. 41
↑G. C., « Silhouette artistique - Mlle Juliette Béliveau », Le Passe-temps, , p. 410-411 (lire en ligne)
↑Drouin, François, « L’humour au féminin », Cap-aux-Diamants : La revue d'histoire du Québec, no 21, (ISSN0829-7983 et 1923-0923, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bR. T., « Obsèques de Juliette Béliveau ce matin », La Presse, , p. C2 (lire en ligne)
↑« Une opinion sur la Rue des pignons », L'Action populaire, , p. 6-7 (lire en ligne)
↑« Hommage au Théâtre des Variétés - Exposition rétrospective du 6 au 18 février 2001 avec la participation de Monsieur Gilles Latulippe », Canada NewsWire,