Né dans une famille de marins pêcheurs, il commence à travailler dès l'âge de quinze ans au secrétariat de la mairie de Boulogne-sur-Mer pour aider sa mère devenue veuve. Il fonde en 1881 une petite revue littéraire. Venu à Paris en 1885, il trouve un emploi chez un éditeur de livres scolaires de la rive gauche. Entré en 1886 à L'Événement d'Edmond Magnier, il y demeure pendant six mois, puis travaille à la pige pour divers autres quotidiens. En 1890, Valentin Simond l'engage comme collaborateur régulier de L'Écho de Paris[1]. En mars 1891, il y inaugure sa célèbre Enquête sur l'évolution littéraire, au cours de laquelle il interroge 64 écrivains, dont Émile Zola et ses cinq collaborateurs des Soirées de Médan, Octave Mirbeau et Maurice Barrès, sur l'état et les perspectives de la littérature d'expression française, sur la bataille des « Psychologues contre les Naturalistes », et des « Symbolistes contre les Parnassiens »[2].
Il se spécialise dans l'interview et les enquêtes, ce qui le fera connaître du grand public. Il passe en 1892 au Figaro, où il commence la même année une Enquête sur la question sociale en Europe, qui le mène à Rome, à Zurich, à Vienne, en Allemagne et en Russie[3]. Il interrogera aussi Edmond de Rothschild[4] sur la question sociale. Il interviewe ainsi l'anarchiste italien Malatesta ou le philosophe russe en exil, Pierre Lavroff, proche des socialistes-révolutionnaires.
En 1895, sous la direction d'Antonin Périvier et de Fernand de Rodays, il se voit confier la Petite chronique des lettres du quotidien, puis, de 1896 à 1899, la chronique théâtrale. À partir de 1902, il fait de grands voyages à l'étranger, d'où il rapporte de nouveaux reportages. Il publie dans Le Figaro des enquêtes sur les États-Unis[5], que son ami Octave Mirbeau propose pour le prix Goncourt, sur l'Allemagne[6] et sur l'Argentine[7], ainsi que sur l'université et la politique, sur les pauvres et sur les droits de la critique. Il a également laissé des entretiens avec des écrivains étrangers : Léon Tolstoï, Rudyard Kipling, Mark Twain.
La Catastrophe du Bazar de la Charité (). Historique du Bazar de la charité, la catastrophe. Documents recueillis et mis en ordre par Jules Huret (1897)[8],
Enquête sur la question sociale en Europe (1897)[3],
↑Jules Huret, Enquête sur l'évolution littéraire : conversations avec MM. Renan, de Goncourt, Émile Zola, Guy de Maupassant, Huysmans, Anatole France, Maurice Barrès... etc. / Jules Huret, (lire en ligne)
↑ a et bJules Huret, Enquête sur la question sociale en Europe / Jules Huret ; préfaces de MM. Jean Jaurès et Paul Deschanel, (lire en ligne)
↑ a et bJules Huret, Rothschild et la question sociale, (lire en ligne)
↑Jules Huret, En Amérique: de New-York à la Nouvelle-Orléans, E. Fasquelle,
↑Jules (1863-1915) Auteur du texte Huret, Les grèves : enquête au Creusot, à Lille, Roubaix, Anzin, Lens, Marseille, Carmaux, Lyon, Saint-Étienne, Saint-Chamond,... / Jules Huret ; préface de M. Millerand,..., (lire en ligne)
↑Jules Huret, L'Allemagne moderne T. II, (lire en ligne)
↑Jules Huret, En Argentine. De Buenos-Aires au Gran Chaco, 1911-1913 (lire en ligne)
↑« Mets Viewer », sur apollonios.univ-paris3.fr (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
Jean-Étienne Huret, "Jules Huret, témoin de son temps", Thèse de l'Institut des Sciences Politiques, Paris, 1959.
Jean-Philippe Priotti et Guillaume Lescop, « Jules Huret, grand reporter au Figaro. Avènement d’un Boulonnais à Paris et à l’international », Revue du Nord, vol. 439, no 2, , p. 301–332 (ISSN0035-2624, DOI10.3917/rdn.440.0301, lire en ligne, consulté le ).