Jonquerets-de-Livet

Jonquerets-de-Livet
Jonquerets-de-Livet
Ancien bâtiment contenant le pressoir
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Eure
Arrondissement Bernay
Intercommunalité Intercom Bernay Terres de Normandie
Maire délégué
Mandat
Michèle Drappier
2016-2020
Code postal 27410
Code commune 27356
Démographie
Population 303 hab. (2013)
Densité 29 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 01′ 20″ nord, 0° 36′ 33″ est
Altitude Min. 163 m
Max. 181 m
Superficie 10,28 km2
Élections
Départementales Bernay
Historique
Commune(s) d'intégration Mesnil-en-Ouche
Localisation
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Jonquerets-de-Livet

Jonquerets-de-Livet (également nommée Les Jonquerets-de-Livet non officiellement) est une ancienne commune française, située dans le département de l'Eure en région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Mesnil-en-Ouche[1].

Géographie

Village du pays d'Ouche[2].

Toponymie

Le nom de la commune aurait dû être les Jonquerets-de-Livet avec l'article défini pluriel[3].

Nom formé par la réunion des deux anciennes communes : Les Jonquerets et Livet-en-Ouche en 1845, jadis Livet[4]. Le déterminant complémentaire -en-Ouche a été ajouté pour signifier sa localisation dans le pays d'Ouche et faire la distinction d'avec Livet-sur-Authou, autre commune de l'Eure.

Jonquerets est attesté sous la forme les Junchereiz vers 1209 : lieu où poussent des joncs, les « jonqueraies »[3].

Livet est attesté sous la forme Lived XIe siècle : lieu où poussent des ifs, l'« ivaie »[4], avec agglutination de l'article défini. Les toponymes de ce type semblent être caractéristiques de l'Ouest de la France, plusieurs exemples dans l'Eure, le Calvados, l'Orne, la Sarthe et la Mayenne.

Aujourd'hui, Livet constitue un écart de la commune de Jonquerets-de-Livet.

Histoire

La famille de Livet

De noblesse d'épée, la famille de Livet appartient aux familles éteintes de la noblesse française[5] et son patronyme est mentionné dans les premiers documents référencés en Normandie[6]. Tenants féodaux de la baronnie de la famille de Ferrières (possessionnée autour de Ferrières-Saint-Hilaire), les Livet étaient originaires de Livet-en-Ouche et portaient ordinairement : "d'azur, à trois molettes d'or, posées deux en chef et une en pointe."[7]

Une branche de cette maison, passée dès 1066 en Angleterre à la suite des Ferrières, tout comme les Curzon (de Notre-Dame-de-Courson) et les Baskerville (de Basqueville, c'est-à-dire Bacqueville-en-Caux)[8], a depuis vu son patronyme anglicisé sous les formes Levett, Levet, Lyvet, Livett, Leavett, delivett, etc. Pour sa part, la branche demeurée en Normandie a compté autant de chevaliers, dont Jean de Livet, chevalier banneret, porte-étendard du roi Philippe II en 1215, qui prit part aux premières croisades[9], que de membres du clergé, dont Guillaume de Livet, chanoine du chapitre de la cathédrale Notre-Dame de Rouen et juge au procès de Jeanne d'Arc[10], et Robert de Livet, qui excommunia le Roi Henri V d'Angleterre pendant le siège de Rouen, ce qui lui valut d'être emprisonné en Angleterre pendant cinq ans[11].

Louis-François de Livet, chevalier, marquis de Barville, inhumé en 1789 à Bazoques, 1766.

La branche normande des Livet s'est divisée en 3 rameaux distincts : 1°) le rameau des marquis de Barville[12],[13],[14], dont plusieurs membres furent immortalisés avec leurs armoiries au registre inférieur d'un tableau d'autel offert au XVIIe siècle à l'église paroissiale Notre-Dame de Barville, qui représente également saint François, saint Dominique et la Vierge intercédant auprès du Christ en leur faveur, et qui fut classé monument historique le  ; 2°) un rameau qui, possédant à titre héréditaire le contrôle des rivières et voies d'eau de Normandie dès le XIIIe siècle, porta en son blason une ancre marine ; 3°) le rameau des seigneurs d'Arentot, aujourd'hui Arantot près d'Ourville-en-Caux[15], illustrée par Georges de Livet, tué à la bataille d'Azincourt le , et qui s'est éteinte en 1924 en ligne masculine, en la personne du comte Constantin Augustin Robert de Lyvet, maire d'Ourville[16].

La maison de Guiry

D'extraction chevaleresque, et des plus anciennes de France[17], la maison de Guiry, aujourd'hui éteinte, fut maintenue noble le . Outre les fiefs d’Acqueville, Chaumont et Roussières, elle posséda dans le Vexin Français, aux confins de l'Île-de-France et de la Picardie, les fiefs d'Aincourt, Guiry-en-Vexin, Le Perchay, Lèvremont, Liancourt et Monneville; en Évrecin les fiefs du Bois-Gencelin à Saint-Sébastien-de-Morsent en 1469, Navarre près d’Évreux en 1462, et Pithienville à Bernienville ; et enfin, aux confins du Lieuvin, du Pays d'Auge et du Pays d'Ouche, non seulement les fiefs de La Chapelle-Gauthier, Le Faÿ à Saint-Quentin-des-Isles en 1690, mais encore les fiefs de La Factière, La Buctière et La Hauticaire, tous trois sis aux Jonquerets.

Les Guiry portaient ordinairement : « d’argent, à trois quintefeuilles de sable posées deux en chef et une en pointe. » Toutefois, certains membres de cette famille brisèrent, certains par « une bordure componée d’argent et de sable de douze pièces »[18], d'autres seulement par les émaux, comme noble dame Marie, Antoinette de Guiry († en 1720), épouse depuis 1673 d’Adrien de Cacqueray, écuyer, sieur des Loges, laquelle fit enregistrer en l’Armorial général d’Alençon, dressé en vertu de l’arrêt du Conseil d’État rendu le , en l'élection de Conches suivant l’ordre du registre premier : « d'argent, à trois quintefeuilles de gueules posées deux en chef et une en pointe ».

Le premier membre de cette famille possessionné aux Jonquerets et plus précisément seigneur de La Factière en 1469, fut Mgr Richard II de Guiry († avant 1491), chevalier, par ailleurs seigneur de Guiry-en-Vexin, Chaumont, Le Perchay, Liancourt, Longuesse, maréchal héréditaire des Vexins Normand et Français le , marié vers 1460 à damoiselle Robine de Baignard. Les héritiers de son petit-fils Martin de Guiry († entre 1558 et 1562), chevalier, seigneur de La Factière en 1558 et d’Aincourt, furent en 1562 taxés pour l’arrière-ban du bailliage d’Évreux à 40 livres, à cause du fief de La Factière, relevant de la vicomté d’Orbec[19]. Petit-fils de ce dernier, Louis de Guiry († en 1657 aux Jonquerets), écuyer, seigneur de La Factière en 1616, et d’Aincourt, est mentionné dans l’aveu de la baronnie de Ferrières, rendu au Roi en 1604 par noble dame Charlotte Jouvenel des Ursins († en 1646) : « Item, noble homme Loys de Guiry, sieur de La Factière, tient par foy et hommaige de ma dicte baronnie un plain fief de haubert, nommey La Factière, du quel le chef est assis en la parroisse des Jonquerez, à laquelle il s'étend en autres parroisses des environs, au quel fief y a justice, jurisdiction, hommes, hommaiges, rentes en deniers, grains, oeufz, oiseaulz, relliefz, XIIIes et aultres droictures à fief de haubert appartenant. À cause du quel il m’est tenu en garde noble le cas offrant, et en quarante jours de garde en mon chasteau de Chambrais en temps d’ost, ainsy que les aultres tenant noblement de ma dicte baronnie, avecques rellief, XIIIes aydes feaulx et coustumières, quant ilz eschient et le cas s’offre, avec les aultres charges et subjections devant declarez. »[20] Il épousa damoiselle Marie Giffart, fille de damoiselle Anne Le Vicomte.

Leur fils François Ier de Guiry (1624-1684), écuyer, sieur de La Hauticaire, fut inhumé le dimanche en l’église paroissiale Notre-Dame des Jonquerets. De sa femme damoiselle Marie Haubert († après 1681), elle-même fille de noble dame Marie de La Poterie (ca 1605 - 1692 aux Jonquerets), il eut notamment noble homme François II de Guiry (1660-1685 aux Jonquerets), écuyer, sieur de La Buctière puis de La Hauticaire en 1684. Marié le aux Jonquerets à noble damoiselle Marie-Paule de Maurey (ca 1654-1738 Granchain), fille de maître Pierre Maurey († avant mars 1682), conseiller du roi et vicomte de Pacy, et de Blanche Le Musnier, sa femme, il en eut notamment noble damoiselle Marie-Paule de Guiry (ca 1683 - 1743 à Granchain), dame de La Buctière, qui épousa le à Granchain, noble homme François-Robert Ier de Liberge (ca 1682-1683 - après 1732), écuyer, seigneur et patron de Granchain. Leur fils Jacques V de Liberge (1711 à Granchain - après 1751), écuyer, seigneur de La Buctière, épousa peu après le noble damoiselle Françoise-Élisabeth d’Irlande de La Tréhardière († après 1770)[21].

Politique et administration

Mairie.
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 2014 Michèle Benard    
mars 2014 En cours Michèle Drappier DVD Fonctionnaire
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[23],[Note 1].

En 2013, la commune comptait 303 habitants, en évolution de +6,32 % par rapport à 2008 (Eure : +2,66 %, France hors Mayotte : +2,49 %).

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
441407499474504438422519468
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
454408418398376360333317317
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
274262285233238267242252250
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 2012 2013
278225213220221264284291303
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[24] puis Insee à partir de 2006[25].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments

Statue de saint-Martin sur l'emplacement de l'ancienne église de Livet (en Ouche).
Saint-Martin.
Ancien if funéraire sur l'emplacement du cimetière contigu.
L'if témoin.
  • Église Saint-Martin de Livet (pour mémoire)[26]
    Les deux anciennes paroisses de Livet et des Jonquerets possédaient chacune leur église, mais l'église Saint-Martin de Livet a été détruite dans la première moitié du XIXe siècle. Seuls subsistent, à cet emplacement, une statue de saint Martin et à côté, l'if centenaire du cimetière.
  • Église Notre-Dame[27] Logo monument historique Inscrite MH (1932)
    L'église subsistante Notre-Dame présente les caractéristiques propres à un grand nombre de sanctuaires de Normandie, notamment du Pays d'Ouche : porche à colombage (XVIe siècle) à soubassement de cailloux de silex, nef en grès local avec un pignon-est en colombage, le tout datant du XVIe siècle et le remplage des baies appartient au gothique flamboyant. Seul le chœur est une réfection complète du XIXe siècle de style néogothique.
  • Le pressoir a appartenu à la famille Faguet, dont certains membres furent seigneurs des Jonquerets. Il se trouvait depuis le XVIIIe siècle au lieu-dit La Factière (probablement *la Faguet-ière à l'origine), à environ un kilomètre du centre de la commune. À la fin du XXe siècle, il a été démonté pour être reconstruit au centre du village.
    L'édifice rénové a été inauguré en . Il est aujourd'hui utilisé pour des manifestations culturelles.

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Notes et références

Notes

  1. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références

  1. « recueil des actes administratifs de l'Eure, voir page 23 » (consulté le )
  2. « Le pays d'Ouche », sur Atlas des paysages de la Haute-Normandie (consulté le ).
  3. a et b François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, éditions Picard 1981. p. 133.
  4. a et b François de Beaurepaire, op. cit., p. 136.
  5. Nicolas Viton de Saint-Allais (pub.), "Rôles Normands" in Nobiliaire universel de France ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume, tome 6e, Paris : Bachelin-Deflorenne, 1874
  6. Calendar of Documents Preserved in France, Calvados: Part 1, J. Horace Round (editor), 1899, Institute of Historical Research, British History Online
  7. Nobiliaire Universel de France, M. de Saint-Allais, Paris, 1815
  8. The Origins of Some Anglo-Norman Families, Lewis Christopher Loyd, The Harleian Society, Leeds, 1951, vol. 103
  9. Mansions and Country Seats of Staffordshire and Warwickshire, Alfred Williams, Walter Henry Mallett, F. Brown, 1889
  10. Juges, procès de Jeanne d'Arc
  11. Henry V (King of England), Charles Lethbridge Kingsford, G. P. Putnam's Sons, 1901
  12. Dictionnaire de la Noblesse, Contenant les généalogies, l'histoire, la Chronologie des Familles Nobles de France, Francois Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, 1786
  13. The Norman People and Their Existing Descendants in the British Dominions and the United States of America, Henry S. King & Co., London, 1874
  14. Notes pour Servir à la Topographie et à l'Histoire du département de l'Eure, Auguste Le Prévost, Evreux : A. Hérissey, 1849
  15. Mémoires, Société des antiquaires de Normandie, 1859
  16. Histoire de quelques patronymes
  17. François-Alexandre Aubert de La Chesnaye des Bois (1699-1783) et Jacques Badier, Dictionnaire de la Noblesse contenant les généalogies, l’histoire et la chronologie…, tome VIIe (1774), Paris : Antoine Boudet, p. 572-574.
  18. Pierre-Paul Dubuisson, Armorial des principales maisons et familles du royaume, Paris : chez l'auteur, 1757.
  19. Abbé Pierre-François Lebeurier, Rôle des taxes de l’arrière-ban du bailliage d’Évreux en 1562, Rouen : Lebrument, 1861, p. 94, no 221.
  20. Auguste Le Prévost (1787-1859), Mémoires et notes pour servir à l’histoire du département de l’Eure, Léopold Delisle et Louis Passy (pub.), Évreux : Auguste Hérissey, tome IId (1864), p. 98, IInde colonne.
  21. Abbé Léopold Piel, Inventaire historique des actes transmis aux insinuations ecclésiastiques de l’ancien diocèse de Lisieux ou Documents officiels analysés pour servir à l’histoire du personnel de l’évêché, de la cathédrale, des collégiales, des abbayes et prieurés, des paroisses et chapelles ainsi que de toutes les familles notables de ce diocèse (1692-1790), Lisieux : E. Lerebourg, tome IIIe (1892), p. 619.
  22. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  23. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  24. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  25. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 201120122013 .
  26. Notice no IA00019473, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  27. Notice no PA00099463, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Liens externes

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