des articles généraux sur le monde du jeu, les actualités, les compétitions, les salons, les jeux électroniques (rubriques Jeux et Joueurs, puis Magazin) ;
des annonces de nouveautés, des tests de nouveaux jeux (rubriques J&S a joué pour vous, Wargames et jeux de rôle, Banc d'essai) ;
l'actualité des jeux sur ordinateurs (rubrique Ludotique). À partir du no 29, la revue comprit un dossier important de 16 pages Jeux et Micros sur l'actualité des ordinateurs (matériels) et des jeux sur ordinateur (logiciels) ou Minitel ;
des règles de jeux basés sur des matériels originaux : le téléphone, les cartes routières, les allumettes, les pièces de monnaie, les couleurs, les photos, les calculettes 4 opérations… (rubrique Jouez avec…) ;
des articles d'initiation au go, aux échecs, au bridge, au backgammon, à Othello, aux wargames, aux jeux de rôle (rubriques Stratégies, Apprenez à jouer, Initiation) ;
des mini-wargames prêts à jouer, des récits d'aventure à jouer (livres-jeu).
Concours
La revue organise des concours qui comportent de sérieux casse-têtes. L'une des épreuves consiste par exemple à couper la France en deux par une ligne suivant les limites des départements pour obtenir la plus petite différence dans les sommes de numéros de département des deux moitiés. Une des questions subsidiaires est de fournir le plus grand nombre entier possible inférieur à un nombre donné et qui ne serait proposé qu'une seule fois par les participants. Une autre des questions subsidiaires, posée en 1981 et 1983, consiste à donner un nombre entier compris entre un et un milliard en cherchant à s'approcher des deux tiers de la moyenne des réponses[9].
Histoire de la publication
Jeux et Stratégie paraît de 1980 à 1990.
Genèse
De 1867 à 1940, paraît une fameuse revue mensuelle d'échecs intitulée La Stratégie.
Jeux et Stratégie est précédée en septembre 1978 par un numéro hors-série de Science et Vie intitulé Les jeux de réflexion dont la plupart des articles sont rédigés par Peter Watts et Alain Ledoux.
En 1978, Peter Watts crée le réseau de boutiques de jeux Jeux Descartes qui est racheté par Excelsior Publications en 1980.
1980-1984 : première formule
Jeux et Stratégie est créé en janvier 1980 par Excelsior Publications. En apparaît également la revue Casus Belli spécialisée dans les jeux de simulation (jeux de rôle et jeux de guerre), créée par des collaborateurs de J&S, puis rachetée par la suite par Excelsior Publications.
Après un unique numéro trimestriel (no 1, ), le magazine devient bimestriel (à partir du no 2, ).
Les premiers numéros comportent sur la couverture un bandeau « Science et Vie » dont la taille diminue, puis disparaît. Après une première année de mise en place, les rubriques et la présentation changent peu de 1981 à 1984.
Un soin particulier est apporté à la maquette, la mise en page et la typographie de la première formule (numéros 1 à 30, 1980–1984).
Sa conception nécessite une année complète de préparation (1979).
J&S atteint, dans ses premières années, des tirages record[10].
Il est illustré, de manière humoristique, par le dessinateur de bandes dessinéesClaude Lacroix.
La première formule contient deux pages de bande dessinée pour la rubrique Questions de Logique[11].
La revue organise à partir de 1981 un concours annuel (numéros d'avril-mai, puis d'octobre-novembre).
J&S publie une collection d'ouvrages (sur les dames, les échecs, Othello, le tarot, le Scrabble…).
De 1979 à 1987, la rédaction de J&S décerne le prix du Pion d'or Jeux & stratégie.
En 1984, la revue signe un partenariat avec l'éditeur de jeux vidéoÈre informatique pour la publication de trois jeux vidéos pour Oric Atmos et ZX Spectrum issus de jeux de plateau créés par Jeux & Stratégie : Opération Blue Moon basé sur le jeu de rôle Mega, Objectif Elysées et Don Juan et Dragueurs[12].
1985-1988 : nouveau format
Après cinq années de parution, le magazine adopte un format agrandi et une nouvelle maquette à partir du numéro 31 (février 1985),
puis, l'année suivante, utilise un papier glacé et une couverture sur fond blanc[13], du numéro 38 (avril 1986) jusqu'au numéro 54 (décembre 1988).
La partie consacrée aux jeux vidéo, sur Minitel et sur ordinateur prend une place très importante dans la revue (16 pages). La partie consacrée aux casse-têtes perd la place centrale qu'elle avait occupée jusqu'en 1984 dans la revue ; les rubriques Cryptographie et Cartomanie disparaissent ainsi que les Questions de logique.
Il y a une rubrique consacrée au championnat de France de jeux mathématiques, une série consacrée à l'histoire des jeux en Occident depuis l'Antiquité, un maxi-labyrintheProfondeurs sur 18 numéros (chaque labyrinthe est le cœur du labyrinthe du numéro suivant). On voit apparaître des récits d'aventure à jouer (livres-jeu).
Le concours annuel est remplacé en 1986 et 1987 par un « marathon » sur toute l'année.
La revue a son « serveur » télématique (Minitel36 15 code « Jest » ou 36 15 code « Jessie », du nom de la pieuvre Jessie qui est la mascotte de la revue) et un jeu FPS-Rpg en réseau, révolutionnaire d'époque sur minitel car très addictif et un peu ruineux : le postnucléaire — la guerre des taxis (où en humiliation suprême de combats madmaxiens, le taxi vaincu est réduit et se fait écraser).
J&S publie le jeu de rôleMega dans ses versions 1 et 2 (numéros hors-série 1984 et 1986) ainsi qu'un guide de l'informatique ludique (J&S hors-série no 3).
Des compléments de règles à Méga sont publiés dans la revue.
1989-1990 : parution mensuelle, deuxième formule, et disparition
Le magazine souffre de la baisse de ses revenus publicitaires[14], du nombre de ses abonnements, de ses ventes et de l'expansion des jeux vidéo (et des magazines spécialisés) à partir de 1987. Le magazine est repris en main par Excelsior Publications[15].
Le magazine devient mensuel en janvier 1989 (no 55) avec un prix réduit et un papier de moindre qualité, un nouveau logo et une nouvelle maquette. Pour des raisons d'économie, l'encart ne subsiste que dans un numéro de J&S sur deux, et sa taille diminue de moitié (4 pages au lieu de 8).
J&S cesse de paraître en juillet 1989, au numéro 60. Après une coupure de trois mois, un Jeux & Stratégie, nouvelle formule, mensuel, paraît en , avec le même logo sur la couverture, l'essentiel de l'ancienne équipe rédactionnelle (nouveau rédacteur en chef : Benjamin Hannuna), mais en dehors d'Excelsior Publications.
J&S, nouvelle formule disparaît en juillet 1990, après 8 numéros.
Les confrères
De 1983 à 1993 paraît Le Journal du stratège (74 numéros), revue spécialisée dans les wargames et les jeux avec figurines.
Dans les années 1983–1987 paraît la revue Info jeux magazine, spécialisée dans les jeux de rôle, avec des scénarios, des aventures solo, un concours.
Casus Belli publie dans les années 1992–1997 des hors-série consacrés aux jeux de stratégie, aux wargames et jeux de plateau, au jeu de rôle Mega, aux jeux grandeur nature, aux jeux de cartes à jouer et à collectionner, aux jeux en solitaire (avec un article sur la cryptographie).
Les successeurs
De nombreuses revues spécialisées dans certains types de jeux apparaissent dans les années 1990 et 2000 :
Tangente jeux (jeux mathématiques type démineur), éditions POLE, anciennement Démineurs et compagnie. Le magazine Tangente jeux, après avoir absorbé le magazine Vox ludi, a changé de nom pour devenir Tangente jeux et stratégie (TJ&S). Il a mis en avant les derniers mots de son titre pour revendiquer la filiation avec le magazine disparu. Sa publication se termina avec le numéro de juillet-, après 26 numéros, avec un hommage à la légende de Jeux & Stratégie[réf. nécessaire]
De nombreux sites web spécialisés constituent une véritable source d'information sur chaque type de jeux.
Rédaction
Alain Ledoux(en) : rédacteur en chef, spécialiste du jeu d'échecs
Michel Brassine : journaliste, jeux de rôle, Jeux & Micros, articles encyclopédiques, jeux en encart : Double-jeu (19), Main basse sur la ville (39), Putsch au Panador (43), Mega, Mega II[16]
François Pingaud : Othello, jeux de réflexion combinatoires, auteur du jeu en encart (1981) : Jamaïca (9)
Marc Tastet : Othello
Créateurs de jeux
(Par ordre d'année de première contribution avec, entre parenthèses, le numéro de la revue concernée)
François Marcela-Froideval : scénarios, jeux en encart (1980-81) : La Guerre des Ducs (1), Heraklios (6), Annexion (11) (wargames), L'Ultime Planète (2), Le Château des Sortilèges (4, jeu de rôle), Pièges galactiques (7)
Jean-Jacques Petit : jeux en encart (1983-84, 1989) : La Campagne de Russie (21), La Guerre de Vendée (25), Aboukir (28), Les Bleus, les Blancs et les Chouans (57) (wargames)
Jean-Michel Rubio-Nevado : jeux en encart (1986-87) : Rêve de Donjon (42), Urba : la Dernière Cité (44), La Hutte des Glaces (45)
Dominique Tellier : jeux en encart (1987-88) : La Guerre des Magiciens (46), L'Invasion des Krolls (47), Sortez les flingues (48), Carcrash (49), Le Retour des Mutants (52), Jungle (54)
Vincent Berry, « Quand le jeu vidéo était un jeu parmi d'autres : le cas du magazine Jeux et Stratégie (1980-1990) », dans Selim Ammouche, Alexis Blanchet, Björn-Olav Dozo et Mathieu Triclot (dir.), Lire les magazines de jeux vidéo : couverture(s) de la presse spécialisée française, Liège, Presses universitaires de Liège, , 204 p. (ISBN978-2-87562-330-0).