Il est archidiacre de Rome avant d'être élu pape le . Son élection fait l'objet d'une vive opposition de la part de Formose, futur pape. Bien qu'assez âgé au moment de sa montée sur le trône de saint Pierre, il se révèle un pape énergique, à l'image du pape Nicolas Ier.
Il écrit en 873 la lettre Unum est aux princes de Sardaigne, leur enjoignant d'affranchir les esclaves[2] vendus par des Grecs. Il écrit : « C'est pourquoi Nous vous exhortons et Nous vous commandons, avec un amour paternel, si vous leur avez acheté des captifs, de les laisser aller libres, pour le salut de votre âme. » Étienne Baluze rapporte, dans ses « Mélanges », que Jean VIII aurait demandé à l'évêque Annon de Freising, de lui procurer un orgue, alors un instrument nouveau, et un organiste pour sa cour de Rome[3].
La mort de l'empereur d'Occident Louis II le Jeune lui fournit une occasion de réaffirmer l'autorité supérieure de la papauté par rapport à celle de l'Empire, et de montrer que l'empereur, autorité civile, dépend d'elle, et non pas le contraire. Louis II, n'ayant pas eu d'enfant, son plus proche parent mâle était Carloman de Bavière, fils du roi Louis le Germanique, et il l'avait désigné comme son héritier. Jean VIII en décide autrement : il appelle Charles II le Chauve à Rome, le sacre et le couronne le [6]. Cependant, à la suite de la mort de Louis le Germanique, Charles se trouve en position difficile. Rappelé par Jean VIII menacé en Italie, Charles II meurt en passant les Alpes en 877.
Quelques années plus tard, en 881, Jean VIII fait enfin couronner empereur Charles III le Gros, roi de la Francie orientale. Cependant, cette politique connaît encore une fois l'échec : les circonstances très difficiles du règne de Charles III le Gros contribuent à sa déposition en 887.
De retour à Rome le 15 décembre 882, le pape Jean VIII meurt le lendemain. Les Annales de Fulda disent qu'il aurait été d'abord empoisonné par ses ennemis romains ; il a été achevé de plusieurs coups de marteau sur le crâne. À la suite de cet attentat, il serait donc le premier pape à avoir été assassiné[8].
Actes pontificaux
Lettres apostoliques
Jean VIII écrit, entre autres actes, la mémorable lettre apostoliqueUnum est, en 873[9] au prince de Sardaigne, citée plus haut, lui enjoignant d'affranchir les esclaves vendus en Italie par des Grecs.
↑L'économie, en tant qu'antonyme de l'acribie, selon le principe général de l'Église : Pratiquer l'acribie ou bien l'économie, mais jamais la transgression, https://fr.wiktionary.org/wiki/acribie.
↑Henri Pirenne, Histoire de l'Europe des invasions au XVIe siècle, Paris, Bruxelles, 1939, 15e éd. , p. 78.
↑André Joseph Ansart, Histoire de sainte Reine d'Alise et de l'abbaye de Flavigny, 1783, [lire en ligne].