Après avoir échoué à faire carrière en tant que dramaturge ou peintre, il commence à placer ses illustrations dans divers périodiques français. Il devient bientôt l'un des illustrateurs les plus connus de France. En 1937 il est le premier dessinateur salarié de Paris-Soir, auquel il collabore depuis 1932. Il dessine aussi pour L'Intransigeant. Avant 1940, il confie ses dessins à de nombreux journaux humoristiques (Fantasio, Le Rire, L'Os à moelle) et des publications la mouvance de gauche, dont La Lumière, Monde, L'Œuvre, Marianne, Vendredi, Messidor, Le Canard enchaîné, RegardsCe soir, L'Humanité.
Entre et il dessine, avec d'autres satiristes (dont Moisan), pour le journal collaborationniste Le Rouge et le Bleu (sous-titrée Revue de la Pensée socialiste française), créé par Charles Spinasse, ancien ministre socialiste du gouvernement Léon Blum, dans l'espoir de concurrencer Je suis partout[2]. Puis il participe ensuite à Défense de la France, organe résistant.
Proche du Parti communiste français, il travaille après guerre pour de nombreux titres, dans la presse communiste, dont ses titres phares L'Humanité, L'Humanité Dimanche, Les Lettres françaises, dans la presse syndicale, La Vie ouvrière, comme dans une large palette de journaux tels que Libération, Le Figaro, L'Express, Paris-Presse-L'Intransigeant, Ici-Paris, France soir. De plus de très nombreuses publications sans orientation politique ont recours à lui pour ses dessins humoristiques. Parmi ceux-ci, les titres Elle, Modes-et-Travaux, Point de Vue-Images du monde, Paris-Match, Le Courrier de la Nature, L'Action automobile et touristique donnent un faible aperçu de la variété de ses collaborations[3], sans oublier celles à la presse humoristique à laquelle il continue de contribuer, tels L'os à moelle, Satirix, etc. Plus de 120 journaux français sont recensés, auxquels Jean Effel a livré ses dessins au cours de sa carrière. Krokodil, Izvestia, Pravda (URSS), Weltwoche (Suisse), Harper's Bazar (États-Unis) ont publié de ses dessins.
Il s'est particulièrement attaché à populariser par le dessin un des symboles de la République : Marianne, avec son éternel bonnet phrygien rouge. L'Administration de La Poste édite en 1983, un timbre poste Hommage à Jean Effel, qui reprend sa célèbre héroïne cachetant une lettre[4]. C'est le premier timbre-poste français de la "série artistique" qui soit illustré par un dessin humoristique[5].
Auteur de dessins publicitaires et humoristiques, illustrateur de livres mais aussi dans des journaux comme l'hebdomadaire Action, il publie des albums satiriques ou empreints d'une poésie personnelle (La Création du monde, 1951, dont les dessins ont eu un succès très large toutes tendances politiques confondues en France par leur côté bon enfant).
Il reçoit le prix Lénine pour la paix en 1968, et ses ouvrages sont traduits et édités dans les années 1950 à 1970 dans les pays de l'Est européen. Il est lui-même membre dirigeant de l'Association France-Tchécoslovaquie.
Ami de Robert Brasillach, il avait signé en 1945 l'appel des intellectuels s'opposant à son exécution.
Mort le à l'hôpital Laennec de Paris[6],[7], Jean Effel est inhumé dans le cimetière de Vasouy à Honfleur[8]. Son épouse Marguerite est morte en 1996. C'est en clin d'œil à son prénom que Jean Effel fait fréquemment figurer dans ses dessins une fleur, la marguerite...
Une importante partie de son œuvre, léguée par sa femme à la SPA, a été vendue aux enchères à l'hôtel Drouot, le .
↑contreculture.org. L'information de ce site très polémique est confirmée par le Dico Solo, dictionnaire spécialisé dans le dessin de presse : consultation des notices "Jean Effel" et "Le Rouge et le Bleu". Voir en bibliographie.
Dico Solo, Plus de 5000 dessinateurs de presse & 600 supports en France de Daumier à l'an 2000, Vichy, éditions AEDIS, 2004. 930 pages. < (ISBN2-84259-239-5)>