Jean Omer Beriziky est marié avec Soafifi Jeannette et est père de trois enfants[1]. C'est un métis de l'ethnie sakalave de Boina et de l'ethnie Betsimisaraka. Il est de confession catholique et grand pratiquant.[réf. nécessaire]
Son nom « Beriziky » est composé de deux mots à forte signification : « Be » veut dire « grand » ou « Beaucoup », et « Riziky » signifie « chance ». Jean Omer est, alors, un « grand chanceux » ou « a beaucoup de chance ».
Jean Omer Beriziky resta inamovible à ce poste d'ambassadeur durant 11 ans (de à ), traversant ainsi quatre régimes successifs : celui de Zafy (1992-1995), de Ratsirahonana (1995-1997), de Ratsiraka Didier (1997-2001) et le régime de Marc Ravalomanana (2002-2006). À ce titre, il a négocié les 8e, 9e et 10e FED[3]. Il était également président du comité des ambassadeurs Afriques-Caraibes-Pacifiques (ACP) de à . À maintes reprises, il a été mandaté par l'Union européenne pour la médiation des pays africains en proie à des crises politiques comme le Togo ou la Mauritanie.
En 2009, éclate une crise politique grave qui avait secoué le pays. Une transition devant durer 24 mois a été prévue par les nouveaux détenteurs du pouvoir issus d'un coup d'État de mars 2009. 48 mois après, Madagascar s'est retrouvé, toujours, embourbé dans une crise politique sans issue. Tentant le coup de la dernière chance, la communauté internationale impose un schéma de sortie de crise connue sous le nom de « feuille de route »[4], qui implique l'érection d'un gouvernement de « consensus » au sein duquel toutes les forces politiques représentatives seront représentées et que le chef de gouvernement sera désigné de manière « consensuelle ».
Le président de la Transition, Andry Rajoelina, aurait choisi Jean Omer Beriziky pour au moins deux raisons : d'abord, user de sa qualité de diplomate afin de convaincre la communauté internationale de reconnaitre son régime[7], et ensuite, parce qu'il aurait supposé que Beriziky (étant issu d'une seule formation politique, celle de Zafy Albert) ne lui fera pas de l'ombre dans son ambition à devenir président de la République de Madagascar.
Or, contre toute attente, Jean Omer Beriziky a clarifié, dès le départ, sa position : d'une part ne reconnaitre comme son chef que « la feuille de route »[8] (en ce sens, qu'il n'acceptera pas d'être manipulé par le chef d'État) et d'autre part, ne se focaliser qu'à la fin de la Transition[2], afin que le pays renoue avec l'ordre constitutionnel à l'issue d'une élection présidentielle à organiser, avec la communauté internationale.
Cette prise de position de Jean Omer Beriziky a irrité le régime transitionnel de Rajoelina[9]. Une manœuvre de déstabilisation du nouveau premier ministre a été lancée par les proches du président Rajoelina, dont les ministres et les conseillers spéciaux de la Transition[10]. Pour faire face à ces attaques en règles d'ordre purement communicationnel[11], les proches de Jean Omer Beriziky créent un blog pour contre-attaquer.
Rassuré par l'issue de la bataille médiatique qui lui est favorable, Jean Omer Beriziky entreprend une offensive en défendant ouvertement l'option du « ni-ni »[12] cher à la communauté internationale : la non-candidature ni de Rajoelina, ni de Ravalomanana. Jean Omer Beriziky enfonce le clou et met son sort dans la balance en déclarant le quintuple ni[13] : la non-candidature des deux protagonistes (Rajoelina et Ravalomanana) mais aussi « sa » propre candidature (afin de rendre l'administration neutre), ni la candidature des deux anciens présidents de la République (Zafy Albert et Didier Ratsiraka). Bien que soutenue par la communauté internationale, cette décision a été moins appréciée par les intéressés[13],[14].
Le « ni-ni » a triomphé car les 5 personnes concernées n'ont pas été autorisées à se porter candidates à l'élection présidentielle qui a été fixée pour le [15]. Andry Rajoelina a été contraint de désigner un autre candidat pour le remplacer. Il s'agit de son ministre des Finances, Hery Rajaonarimampianina. Marc Ravalomanana, quant à lui, a désigné Jean-Louis Robinson. Les deux anciens présidents, Zafy et Ratsiraka, n'ont désigné aucun candidat remplaçant.
Le , le nouveau président Rajaonarimampianina a été investi président de la République de Madagascar. Jean Omer Beriziky se plie aux règles républicaines en soumettant sa démission auprès du nouveau président[16]. Contre toute attente, celui-ci décide de se délester de ses anciens collaborateurs issus de l'équipe de Andry Rajoelina[17],[18]. Il reconduit Jean Omer Beriziky à son poste de Premier ministre[19], le temps qu'il trouve un nouveau Premier ministre. Trois mois plus tard, le , Jean Omer Beriziky cède, définitivement, sa place de Premier ministre à Roger Kolo[20] que le président de la République venait de nommer.