Ouvrier aux usines Renault de Boulogne-Billancourt à 16 ans, puis chez Caudron-Renault, Jacques Delarue est mobilisé dès la déclaration de guerre (septembre 1939)[3] en tant que « affecté spécial » et reste dans son usine durant la drôle de guerre puis est maintenu dans les cadres de l'armée d'armistice à compter de septembre 1940.
Il est démobilisé en , après avoir réussi le concours de gardien de la paix en 1942. Il intègre alors la police régionale d'État à Limoges et s'engage dans le mouvement Combat[3], qui sera l'une des structures formant l'un des services de renseignement des Mouvements unis de la Résistance (MUR). Il est reçu en au concours d'inspecteur de police, mais, arrêté par les policiers allemands membres du service régional de la Gestapo, il est incarcéré, sans passer en jugement, à Limoges jusqu'à la Libération.
Réintégré à compter de septembre 1944 dans la police, il est appelé à compter du début de 1946 à la direction centrale de la police judiciaire, à la sous-direction des affaires intéressant la sûreté intérieure de l'État, pour y traiter les séquelles de la Libération. Puis, pendant la guerre d'Algérie, il sera un des enquêteurs dès le de l'affaire de la « villa des Sources », devenue centre de torture du groupe anti-FLN de Georges Watin[4] dit « la boîteuse », qui participera le à l'attentat du Petit-Clamart. En , après avoir séjourné temporairement à Alger, il dresse un procès-verbal sur les conséquences de l'affaire du bazooka, attentat commis le contre le général Raoul Salan, alors commandant de la 10e région militaire à Alger. À compter de 1961 et de la création de l'OAS, il sera l'un des commissaires de police très actif dans la lutte contre les membres de l'OAS. Il terminera sa carrière en tant que commissaire divisionnaire, chef de bureau au sein de la DCPJ et aura droit à l'honorariat de son grade.
Il enquête en 1970 sur Paul Touvier à la suite de la demande de grâce déposée par celui-ci[5]. Il est témoin de l’accusation au procès de Klaus Barbie en 1987 et dépose vingt ans plus tard, à la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, ses notes préparatoires pour sa déposition et le reste de ses documents relatifs à l’affaire Barbie[6].
Histoire de la Gestapo, Paris, Fayard, coll. « Les Grandes études contemporaines », , 477 p. (présentation en ligne)
Prix de la Résistance 1963, prix Aujourd'hui 1963.
Réédition de l'édition revue et augmentée : Histoire de la Gestapo, Paris, Nouveau Monde éditions, (1re éd. 1962, Fayard), 510 p. (ISBN978-2-84736-340-1, présentation en ligne).