Jacob Sigisbert Adam, né le [1] à Nancy, et mort dans la même ville le , est un sculpteur lorrain.
Biographie
Jacob Sigisbert Adam est le fils de Lambert Adam (1640-1721), fondeur, et de sa femme, Anne Fery (ou Ferry) (1645-1725), dite Dauphine[2], frère de Nicolas François Adam (1682-1759), avocat à la Cour.
Il réalisa probablement son apprentissage dans les années 1680 auprès du sculpteur César Bagard avant de s’installer à Metz où il aurait passé douze ans. Il épousa Sébastienne Le Léal le 23 juin 1699 en l’église de Tomblaine[3].
Ses premières œuvres documentées furent destinées à l’hôtel de ville de Nancy. A l’occasion des festins offerts par les édiles municipaux au couple ducal lors des dimanches des Brandons de 1701, 1702 et 1715, il exécuta des petites sculptures, probablement en terre cuite, destinées à orner la table du banquet. Sans doute lui permirent-elles d’être remarqué par le couple ducal qui lui commanda des crèches monumentales appelées « Bethléem » pour les appartements des petits princes lorrains. Sa seule production monumentale documentée est le groupe d’enfants et d’animaux en plomb pour le bassin du nouveau parterre de fleurs du château de Lunéville, dont la commande fut passée en 1715[3].
En 1718, Jacob Sigisbert Adam orna la façade de sa maison, située à l’actuel n°57 rue des Dominicains à Nancy, d’un ensemble sculpté symbolisant sa profession et sa réussite. Elle représente notamment les Quatre parties du monde, les arts et les dieux de la mythologie[3].
La fin de carrière de l’artiste est méconnue. Il se serait installé à Paris chez son fils Lambert Sigisbert dans les années 1730, soit après le retour de celui-ci de Rome en 1733, soit après la mort de sa femme en 1736. Néanmoins, Jacob Sigisbert Adam passa ses dernières années à Nancy où il décéda à l’âge de soixante-dix-sept ans. Il fut enterré le 7 mai 1747 dans le caveau familial des Minimes de Nancy[3].
Œuvres
Les archives permettent aujourd’hui de lister seulement dix commandes reçues par Jacob Sigisbert Adam mais celles-ci ne concernent que des œuvres aujourd’hui disparues. Depuis le XIXe siècle, près d’une centaine de terres cuites de petites dimensions lui ont été trop généreusement attribuées. À partir de ce corpus préexistant, l’exposition « Les Adam. La sculpture en héritage » organisée en 2021 par le palais des ducs de Lorraine-Musée lorrain a permis certaines désattributions mais aussi l’identification de nouvelles œuvres, principalement grâce à l’étude iconographique et stylistique de la façade de la maison Adam, seule œuvre pouvant être attribuée avec certitude au sculpteur.
Façade de la maison Adam, 57 rue des Dominicains, Nancy, 1718, pierre[3].
Putti avec médaillon d’empereur, 1er quart du XVIIIe siècle terre cuite, non localisé[3].
Putti s’armant autour d’un trophée d’armes antiques, 1er quart du XVIIIe siècle, terre cuite, 19 x 31,5 x 5,5 cm, collection particulière[3].
Putto jouant du tambour devant un trophée d’armes et un autel, 1er quart du XVIIIe siècle, terre cuite, 19,5 x 25,5 x 6,5 cm, collection particulière[3].
Putti militaires jouant de la musique, 1er quart du XVIIIe siècle, terre cuite, 19,5 x 45,5 x 8 cm, collection particulière[3].
Putti militaires, 1er quart du XVIIIe siècle, terre cuite, non localisé[3].
Minerve ou L’Europe, 1er quart du XVIIIe siècle, terre cuite recouverte d’une platine imitant le bronze, 23 x 9 x 6 cm, Nancy, Palais des ducs de Lorraine - Musée lorrain[3].
Dom Augustin Calmet, Bibliothèque lorraine, ou Histoire des hommes illustres qui ont fleuri en Lorraine, dans les Trois-Évêchés, dans l’archevêché de Trèves, dans le duché de Luxembourg, etc, Nancy, Leseure, 1751.
Henri Lepage, « Acte de mariage du sculpteur Jacob Sigisbert Adam », Journal de la Société d’archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, 1882, p. 27-28.
[Thirion 1885] Henri Thirion, Les Adam et Clodion, Paris, A. Quantin imprimeur-éditeur, , 415 p. (lire en ligne)
Albert Jacquot, Essai de répertoire des artistes lorrains. Sculpteurs, Paris, Librairie de l’art ancien et moderne, 1901.
Pierre Marot, « Note sur le sculpteur Jacob Sigisbert Adam et les statuettes en terre cuite », Le Pays lorrain, 1, 1968, p. 44-46.
Pierre-Hippolyte Pénet, « Jacob Sigisbert Adam (1670-1747). Le fondateur de la dynastie. » dans Pierre-Hippolyte Pénet et Guilhem Scherf (dir.), Les Adam, La sculpture en héritage, catalogue de l’exposition (Nancy, musée des Beaux-Arts, 18 septembre 2021 – 9 janvier 2022), Gand, Editions Snoeck, 2021, p. 19-29. (ISBN9461616236)
Pierre-Hippolyte Pénet, « Le mystère Jacob Sigisbert. » dans Pierre-Hippolyte Pénet et Guilhem Scherf (dir.), Les Adam, La sculpture en héritage, catalogue de l’exposition (Nancy, musée des Beaux-Arts, 18 septembre 2021 – 9 janvier 2022), Gand, Editions Snoeck, 2021, p. 30-33. (ISBN9461616236)