Définition de la mission : il vient comme deuxième opérateur radio du réseau Prosper-PHYSICIAN nouvellement formé par le SOE, avec Francis Suttill à sa tête.
Décembre, il arrive à Paris. Sa femme Francine le rejoint un peu plus tard.
1943.
Il travaille occasionnellement pour Henri Déricourt, un ancien pilote de l'armée de l'air dont le travail consiste à trouver des terrains d'atterrissage et à organiser la réception des agents arrivant par avion. À un moment, il commence à se poser des questions sur la loyauté de Déricourt et rapporte à Londres ses soupçons et ceux d'autres agents.
Agazarian est repéré par la Gestapo, et en plusieurs occasions manque de justesse d'être arrêté.
Francis Suttill considère la présence continue d'Agazarian comme constituant un risque en matière de sécurité.
. Agazarian est renvoyé par avion Lysander en Angleterre.
À Londres
Il réitère son inquiétude à propos de la loyauté de Déricourt, auprès de Nicolas Bodington et de Maurice Buckmaster, lesquels néanmoins ne sont pas convaincus. Cependant, quand Noor Inayat Khan « Madeleine » perd contact avec le réseau Prosper, le quartier général s'inquiète de plus en plus. Leo Marks, le chef des codes et du cryptage au SOE est convaincu que Gilbert Norman, l'opérateur radio, transmet sous le contrôle des Allemands.
Deuxième mission en France
Définition de la mission : Agazarian accompagne Nicolas Bodington pour déterminer l'état du réseau Prosper.
. Agazarian et Bodington sont déposés par avion dans la nuit du 22 au [1].
Bodington arrange une rencontre avec Gilbert Norman à une adresse convenue rue de Rome, près de la Gare Saint-Lazare, mais c'est Agazarian, et non pas Bodington, qui vient au rendez-vous[2].
Aux mains de l'ennemi
. Les inquiétudes étaient fondées, et les Allemands ont bien pénétré le réseau. Agazarian est arrêté. Trois membres du réseau, le courrier Andrée Borrel « Denise », le chef Francis Suttill « Prosper » et l'opérateur radio Gilbert Norman « Archambault » sont en prison depuis le , et les transmissions radio de Gilbert Norman sont en réalité opérées par les Allemands. Le rôle d'Henri Déricourt dans l'effondrement du réseau Prosper n'est pas complètement élucidé. Après la guerre, il sera jugé en tant qu'agent double, mais sera acquitté faute de preuves, avec le soutien de Nicolas Bodington venu témoigner en sa faveur.
Agazarian endure la torture pendant six mois à la prison de Fresnes.
Il est déplacé au camp de concentration de Flossenbürg et maintenu à l'isolement.
1945. Jack Agazarian est exécuté le à Flossenbürg.
Identités
État civil : Jack Charles Stanmore Agazarian
Comme agent du SOE, section F :
Nom de guerre (field name) : « Marcel »
Nom de code opérationnel : USHER (en français HUISSIER)
Nom de code du Plan, pour la centrale radio : GLAZIER (en français VITRIER)
Son père : Berdge Rupen, homme d'affaires, Arménien d'origine.
Sa mère : Jacqueline Marie-Louise Le Chevalier, Française.
Ses frères (2) :
Noël "Aggie", né le ; 72550 Flying Officer (pilote), 274 Squadron R.A.F.V.R. ; tué au combat au Moyen-Orient le . Son Spitfire est exposé à l'Imperial War Museum ;
Jack Agazarian est honoré au Runnymede Memorial, Surrey, Angleterre, panneau 265.
Musée du camp de Flossenbürg : une plaque, inaugurée le , rend hommage à Jack Agazarian parmi quinze agents du SOE exécutés.
Annexes
Notes
↑Opération GAMEKEEPER organisée par Henri Déricourt ; l'avion Hudson est piloté par le Wing commander Lewis Hodges et les Flight lieutenants Broadley et Reed ; terrain ACHILLE ; il y a un troisième passager, le commandant belge, Adelin Marissael ; trois agents sont ramenés en Angleterre.
↑Bodington a expliqué dans The People Sunday du 21 février 1960, qu'il avait tiré à pile au face pour savoir qui, de lui ou de Jack Agazarian, se rendrait au rendez-vous. Selon Henri Déricourt et Jean Besnard, c'est inexact : selon eux, Bodington aurait donné l'ordre à Jack Agazarian de s'y rendre. [Source : John Vader, p. 342.]
↑Source : The Daily Telegraph Second Book of Obituaries, March 7 1993.
Henri Noguères, Histoire de la Résistance en France de 1940 à 1945, Robert Laffont, 1976 ; éd. revue et complétée, Crémille & Famot, 1982.
Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit... Les atterrissages secrets de la RAF en France 1940-44, 1978 ; 5e éd. revue et augmentée, Vario, 2004.
Anthony Cave Brown, La Guerre secrète, le rempart des mensonges, Pygmalion/Gérard Watelet, 1981, (ISBN978-2857048855).
Michael R. D. Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN978-2-84734-329-8). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
Ce livre présente la version « officielle » britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le sujet du SOE en France.
John Vader, Nous n'avons pas joué, l'effondrement du réseau Prosper 1943, Le Capucin, 2002. Ce livre est la traduction française du livre (en) Prosper double-cross, Sunrise Press, 1977, traduction, notes et annexes de Charles Le Brun.