Richard Seiler est le fils de Francis Seiler, violoniste et chef d'orchestre, et de Germaine Seiler, pianiste, productrice d'émissions artistiques à Radio Strasbourg. Au cours de la Seconde Guerre mondiale à Strasbourg, son père est le chef d’un groupe de passeurs[1], au sein d’une filière d’évasion, appartenant à la Résistance locale. Dès 1945, ce dernier reconstitue l’orchestre radio symphonique de Strasbourg[2]. Richard Seiler est le cousin de l’acteur et metteur en scène Jacques Seiler.
Son sursis étudiant n’étant pas renouvelé pour cause de guerre d'Algérie (1954-1962), il est incorporé en au 18e régiment d’instruction des transmissions à Épinal. Il y est à l’occasion des fêtes de fin d’année l’un des organisateurs et acteurs d'un spectacle « théâtre aux armées ». Breveté opérateur radio en , il ne va finalement pas en Algérie du fait de la signature trois mois plus tôt, le , des accords d'Évian qui mettent fin à la guerre. Son service militaire se termine en .
Il poursuit ses études à la faculté des lettres de l’université des sciences humaines de Strasbourg tout en entrant en même temps au Bureau régional d'information (BRI) de la station ORTFAlsace. Ne pouvant cumuler sérieusement une activité de journaliste avec des études universitaires poussées, il décide de donner la priorité à son métier et de repousser ses études à plus tard. Il les reprend effectivement à partir des années 1980.
Sur le plan professionnel, sept périodes, très différentes les unes des autres, marquent son cursus :
de 1963 à 1967, journaliste à la station de l’ORTF Alsace[3],
de 1967 à 1974, chef du secrétariat particulier, puis chargé de mission au secrétariat d'État à l’Intérieur et à la présidence du conseil général du Bas-Rhin,
de 1975 à 1981, secrétaire général d’une fédération régionale (en Alsace) de syndicats professionnels[4],
de 1982 à 1987, chef du service des affaires culturelles au conseil régional d'Alsace,
de 1988 à 1993, directeur régional (en Alsace) d’un cabinet de recrutement de cadres d’entreprises (Raymond Poulain Consultants) et consultant-spécialiste en reclassement professionnel (Staff Consultants),
de 1994 à 2003, journaliste au conseil régional d'Alsace, affecté dans un centre d'animation et de ressources de l’information sur la formation professionnelle,
depuis 2003, écrivain.
Pendant cette première période (1963-1967), il est chargé de couvrir les sessions des institutions européennes implantées à Strasbourg, celles du Parlement européen et du Conseil de l'Europe. Il y est à ce titre le correspondant de l’ORTF Alsace, du service diplomatique de France Culture, de la RTB en 1964 et 1965, et du service d’information en langue française de la radio allemande Deutsche Welle diffusant sur ondes courtes à destination des pays de l’Afrique francophone. En 1966, Richard Seiler est détaché pendant six mois à Berlin-Ouest auprès de la station de radio du Sender Freies Berlin.
Pendant la seconde période (1967-1974), Richard Seiler devient un très proche collaborateur d'André Bord[5], ministre gaulliste (1966-1978) et président du conseil général du Bas-Rhin (1967-1979). Sa fonction est surtout celle d’un journaliste. Il rédige tout au long de ces années de nombreux articles dans Le Courrier de Strasbourg (1965-1971), et Le Carrefour de l'Est (1971-1974), deux publications mensuelles qui prennent toutes les deux successivement le même second titre, Le Magazine de la France rhénane dont le directeur politique est André Bord. Il collabore également au journal quotidien du mouvement gaulliste, tiré à Paris, La Nation. Richard Seiler adhère au début des années 1970 au Front du Progrès fondé et animé par le gaulliste de gauche Jacques Dauer, ainsi qu’au Front travailliste et au Comité d’action pour le rassemblement de la gauche gaulliste sous l’égide de l’ancien ministre du Travail du général de Gaulle et résistant, Gilbert Grandval. Il fait partie beaucoup plus tard, dans les années 1990, du club Témoin présidé successivement par Jacques Delors et François Hollande.
Au cours de ses quatrième et cinquième périodes professionnelles (1982-1993) il reprend ses études. Après avoir longuement hésité entre la philosophie, la littérature française et l’histoire, c’est finalement cette dernière discipline qu’il choisit.
Alors qu'il retourne en 1982 dans la fonction publique territoriale, il ouvre de 1983 à 1994 à la faculté des sciences historiques de l'université Marc-Bloch (Strasbourg-2) une longue période d’études qui le mène sur le vaste chantier de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Il fait partie dans ce contexte du Centre de recherches sur les pays d'Europe centrale et sud-orientale (CRECSO).
Il s’investit dans l’écriture d’ouvrages historiques et collabore, depuis 1996, à des revues spécialisées : 39-45 Magazine (éditions Heimdal) et Batailles (Ysec Médias) pour la Seconde Guerre mondiale et la revue Tranchées (Ysec Médias) pour la Première Guerre mondiale.
Publications
Travaux universitaires
En 1986, présentation à l’Institut d’histoire régionale de l’université Marc-Bloch (Strasbourg-2) d’un mémoire de maîtrise en cinq tomes intitulé La Politique culturelle du conseil régional d’Alsace 1972-1986.
En 1987, présentation à l’Institut d'histoire contemporaine d’un mémoire de DEA portant sur Les Négociations diplomatiques de la Hongrie, de la Roumanie et de la Bulgarie avec les principaux alliés occidentaux (États-Unis, Grande-Bretagne) de 1941 à 1944. Ce travail est l’amorce de recherches menées ensuite pendant six ans au sein du CRECSO (Centre de recherches sur les pays d'Europe centrale et sud-orientale) et dans le cadre de la préparation d’une thèse de doctorat sur La Politique du gouvernement de Vichy envers les pays satellites de l'Axe en Europe centrale et orientale (Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Croatie, Slovaquie et Finlande) de 1940 à 1944. Si la thèse n’a finalement pas été soutenue au cours des années 1990 par manque de temps pour des raisons professionnelles, les recherches effectuées à ce titre ont permis plus tard de reprendre ce travail et d’écrire Le 4e Front d’Adolf Hitler 1933-1944.
Ouvrages
La 5e Colonne nazie, Mythe et réalité, Ysec Éditions, Louviers,2024. (ISBN978-2-84673-421-9)
La bataille d'Alsace - 1945 : Opération Nordwind et poche de Colmar (ouvrage collectif sous la direction d'Yves Buffetaut), Ysec Éditions, Louviers, 2018. (ISBN978-2846732987)
Dans les Tranchées 1914-1918 (ouvrage collectif sous la direction d'Yves Buffetaut), Ysec Éditions, Louviers, 2017. (ISBN978-284673-266-6)
Dans l’immensité de l’ombre. Le résistant du Languedoc. Roman historique. L’Harmattan, Paris, 2017. (ISBN978-2-343-11617-4)
Strasbourg à l'épreuve de la Grande Guerre, (no 16, janvier-février-).
La Tête des Faux, un champ de bataille oublié des hautes Vosges (no 34, juillet-août-).
Revue Saisons d’Alsace
Résistance en Périgord / La mort héroïque de l’Alsacien Charles Mangold, chef de l’Armée secrète (no 72, printemps 2017)
La Résistance armée juive alsacienne dans les Vosges / Le Thillot 1943/1944 (no 73, automne 2017)
Autres
Charles Mangold, chef de l’Armée secrète en Périgord, fusillé le à Périgueux, dans Les Fusillés (1940-1944), Les Éditions de l’Atelier, Ivry-sur-Seine, 2015, p. 1203-1204. (ISBN9782708243187)
Objet choisi : le masque vénitien, dans Portraits alsaciens de François Nussbaumer, préface de Gilles Pudlowski, Le Noyer Édition, Strasbourg, 2015, p. 119 et 175. (ISBN2-9512900-8-X)
Documentaires TV
Les Carnets d'Adolf Hitler, entretien sur le sujet avec la société Maydia Production pour la chaîne Planète, 2010.
Objectif Strasbourg, les bombardements américains de 1943 et 1944, entretien, à la suite de la sortie du livre du même titre, avec la journaliste Astrid Servent au cours de l'émission Alsace Matin du sur les antennes de FR3 Alsace.
Strasbourg sous l'Occupation, entretien avec le réalisateur Olivier Lacaze de la société Troisième Œil productions pour la diffusion du documentaire correspondant le sur la chaîne RMC Découverte.
Médaille de la Confédération Nationale des Combattants Volontaires de la Résistance[7].
Notes et références
↑Attestation rédigée dans ce sens à Périgueux le 25 septembre 1945 par Jacques Mathony, dit Marat, inspecteur de police à la circonscription de Périgueux, fondateur du groupe des gardiens de la paix urbains et résistants de Périgueux, ex-agent du SR [Service de renseignements] des MUR [Mouvements unis de la Résistance], membre du NAP [noyautage des administrations publiques] police urbaine, ex-sergent du camp « Ancel » de Dordogne.
↑Bernard Vogler, L'Après-guerre à Strasbourg, Illkirch, Le Verger éditeur, 2002 (ISBN2-84574-027-1), p. 152. et documents officiels Francis Seiler.
↑Georges Traband, 1963-1974, Les Pionniers du journal télévisé en Alsace, Jérôme Do Bentzinger éditeur, 2014, (ISBN9782849604397) pp. 22, 26, 35, 39, 45-46, 50, 52, 54, 245-246, 252.
↑Fédération alimentaire des détaillants d'Alsace (FADAL) regroupant à l'échelon régional une dizaine de syndicats des métiers de la bouche (boulangerie, pâtisserie, boucherie, épicerie, restauration).