Isabelle Yacoubou, un temps nommée Isabelle Yacoubou-Dehoui, née le à Godomey au Bénin, est une ancienne joueuse française de basket-ball originaire du Bénin.
Elle commence le basket-ball à l'âge de onze ans sur les conseils de son professeur d'EPS[9]. Elle envoie une vidéo de son jeu au club de Tarbes lui faisant part de sa volonté de devenir professionnelle : « C'était un miracle qu'ils acceptent de me former ! Je l'ai fait au culot mais il faut oser dans la vie. » Elle arrive en France à dix-sept ans et est naturalisée trois ans plus tard, tout en gardant la nationalité béninoise. Elle se sent française rappelant « Mon grand-père a fait la guerre pour la France[10]. »
Après avoir conquis le titre national avec Tarbes, elle rejoint le championnat italien et la Famila Schio[11]. Elle remporte le championnat italien après avoir déjà remporté la Coupe d'Italie[12].
Pour sa première participation à une compétition internationale sous le maillot de l'équipe de France, elle obtient la médaille de bronze lors de l'Euro des moins de 20 ans2006 de Sopron en Hongrie, médaille qui est complétée sur le plan individuel par le titre de MVP du tournoi. Elle obtient sa première sélection le à L'Alpe d'Huez contre la Suède. Elle remporte avec les Bleues le titre européen 2009. Absente du Mondial 2010, elle fait son retour dans la sélection pour l'Euro 2011, où elle contribue au gain d'une médaille de bronze. Lors des Jeux Olympiques de Londres, elle participe au parcours de l'Équipe de France qui va jusqu'à la finale, perdue, contre les États-Unis. Les Françaises remportent la médaille d'argent, la première de leur histoire aux Jeux.
Le , elle est choisie par l'équipe du Dream d'Atlanta au 32e rang de la Draft WNBA 2012[2]. Toutefois, la franchise a fait une erreur, Isabelle Yacoubou s'avérant inéligible en raison d'une limite d'âge fixée à vingt ans pour sélectionner une joueuse étrangère dans la draft[2].
Elle se marie en secondes noces en , à la suite d'une demande formulée publiquement pendant les Jeux olympiques de 2012[17]. Elle avait rencontré son époux Simone Fulciniti lors de son séjour en Italie en 2010. Ensemble, ils adoptent un enfant béninois[18].
Pour 2014-2015, elle est appelée par le club chinois d'Heilongjiang Chenneng à la suite de la blessure de Lauren Jackson[20]. Après un début de saison difficile (1 victoire en 8 matches), elle critique le manque d'engagement des joueuses. Le club se reprend et bat même le leader Pékin. Lors d'une rencontre mi-décembre, le club adverse marque un panier alors que la remise s'effectue avec 0,6 seconde à jouer. Heilongjiang critique cette décision et refuse de disputer la prolongation et dépose réclamation. Le club est alors exclu du championnat, l'entraîneur suspendu deux ans et les joueuses chinoises envoyées en camp militaire[21]. Son contrat caduc, Isabelle quitte le pays. Elle rejoint alors son mari en Italie et son ancien club de Schio[22], avec lequel elle signe son retour par 23 points à 9/17 et 9 rebonds en 28 minutes en EuroLigue pour une victoire face à Bourges[23]. Elle y remporte la Coupe d'Italie2015[24], puis en le championnat italien face à Ragusa[25]. Durant l'été, elle décide d'y prolonger son séjour de deux saisons[26]. Sous la direction de Pierre Vincent, elle est sacrée championne d'Italie avec Schio en 2018 en battant 62-54 Passalacqua Trasporti Ragusa dans le match 5 de la finale des playoffs[27].
Elle fait l'impasse sur la saison 2018-2019 pour se consacrer à sa famille et signe à Bourges pour les trois saisons suivantes[28],[29]. Elle éprouve des difficultés à retrouver son niveau de forme à l'automne 2019 jusqu'au diagnostic de la rechute d'une asthénie déjà observée en 2012 à Valence, ce qui conduit le club à engager temporairement la canadienne Natalie Achonwa[30]. Ses problèmes de thyroïde résolus, elle reprend la compétition en septembre 2020 après plus de 300 jours s'absence[31]. Lors de la saison 2021-2022, elle est décisive pour porter Bourges en finale, malgré une saison perturbée par l'éloignement de ses enfants, la maladie de sa mère et la mort subite de son frère[32].
De retour en 2022 dans son club formateur de Tarbes, elle se blesse en janvier 2024 lors d'un match contre Charleville-Mézières. Le 28 février, le Tarbes GB annonce que Yacoubou arrête sa carrière de joueuse en vue d'intégrer en 2024-2025 l'encadrement du club[33],[34].
Après le forfait de Céline Dumerc deux jours avant le début du tournoi, elle hérite du brassard de capitaine de l'équipe de France pour le tournoi olympique à Rio[37]. Elle annonce le sa retraite internationale: « J'aurai eu l'immense bonheur de porter le maillot bleu à 147 reprises. Il y a pas mal de raisons qui m'ont conduite à prendre cette décision : mes obligations de maman, mon physique particulier qui nécessite parfois des moments de repos plus longs, et puis je laisse aussi la place à une nouvelle génération de filles qui va pouvoir s'aguerrir pendant 4 ans pour viser une belle breloque à Tokyo[38] ». Lors de son assemblée générale en , elle reçoit le Coq d'Or de la Fédération Française de Basketball [39]. Avant la rencontre de qualifications pour l'Euro 2017 du à Clermont-Ferrand face à la Croatie, elle reçoit un hommage public et un maillot floqué « 147 » faisant référence à ses 147 rencontres internationales[40].
Elle détient le record du lancer de poids du Bénin de 2004 à 2016 avec 15,04 m[7]. Son record personnel est toutefois est de 15,15 m, record qu'elle a établi ensuite en France[7].
Distinctions personnelles
Récompenses décernées par des organismes du basket-ball