Des involutions apparaissent dans de nombreux domaines des mathématiques, notamment en combinatoire et en topologie. Une involution peut aussi être associée à un phénomène de dualité.
Définition formelle
Soit un ensemble, supposé non vide.
On dit qu'une application est involutive (ou que c'est une involution de E) si pour tout . Autrement dit : : la composée de f avec elle-même est l'application identité de E.
Propriétés
Une application f de E dans lui-même est une involution si et seulement si elle est bijective et telle que f−1 = f (l'image et l'antécédent de tout élément de E coïncident).
La composéeg∘f de deux involutions f et g de E est involutive si et seulement si f et gcommutent, c'est-à-dire si f∘g = g∘f.
Soit f une involution de E :
si g est une bijection de E sur F, de bijection réciproque g−1, alors g∘f∘g−1 est une involution de F ;
si g est une application de E dans E telle que g∘f∘g = f, alors f∘g et g∘f sont des involutions de E.
en particulier, sur l'espace vectoriel Mn(K) des matrices carrées d'ordre n à coefficients dans K, la transposition est un endomorphisme involutif.
lorsque E est de dimension finien, on peut associer à chaque endomorphisme de Esa matriceA (élément de Mn(K)) dans une base fixée ; cette matrice est celle d'une symétrie si et seulement si A×A est égale à la matrice identitéIn.
En algèbre, l'application d'un groupe dans lui-même qui à chaque élément x associe son symétriquex−1 est involutive : (x−1)−1 = x.
En analyse, pour tous réelsb ≠ 0 et a, les applications définie sur ℝ\{a} et définie sur ℝ, sont des involutions.
Une permutation est une involution si et seulement si elle se décompose en cycles disjoints de longueurs inférieures ou égales à 2. Elle est ainsi exclusivement constituée de points fixes et de transpositions.
Généralisation
Le concept d'involution peut être étendu à d'autres objets mathématiques : en effet si l'on considère un monoïde (M, ✻, e), on dit qu'un élément a de M est une involution (pour la loi ✻) ou est involutif (dans M) si a ✻ a = e.
On a alors, pour tout entier naturelk : a2k = ek = e donc a2k + 1 = e ✻ a = a.
L'élément neutre d'un monoïde est une involution de ce monoïde.
Un cas qui revient fréquemment est celui d'une involution dans un anneau par rapport à la deuxième loi.