Inès de La Fressange a un frère aîné, Emmanuel, et un frère cadet, Ivan[6]. Elle est écolière à l’institution de la Tournelle de Courgent, puis élève à l’institut Notre-Dame de Mantes-la-Jolie dans les Yvelines où elle obtient son baccalauréat à seize ans avant d'entrer à l’École du Louvre à Paris[7].
Carrière
Elle débute en 1975 à l'âge de dix-sept ans une carrière de mannequin. Elle est vite surnommée par certains « le mannequin qui parle », en raison de sa propension à discuter en plein défilé avec les journalistes présents et à afficher ses opinions sur son métier et sur la mode[8]. La même année, photographiée par Oliviero Toscani elle apparaît pour la première fois dans le magazine Elle, puis défile pour Thierry Mugler et d'autres couturiers[9].
De 1983 à 1989, Karl Lagerfeld la choisit comme égérie de la maison de haute couture Chanel[10] à Paris eu égard à sa remarquable ressemblance physique avec Coco Chanel fondatrice de la maison Chanel, disparue en 1971. Elle est le premier mannequin à signer un contrat d'exclusivité avec une maison de haute couture et à devenir une star ultra-médiatisée et populaire de l'histoire de la mode, véritable icône des années 1980 par son omniprésence.
Elle est choisie en 1989 comme modèle du buste de Marianne (symbole de la Nation dans toutes les mairies françaises). En raison de son contrat d'exclusivité, Lagerfeld lui demande de refuser de poser en Marianne déclarant : « Je ne veux pas habiller un monument, c'est trop vulgaire ! » Elle pose tout de même. Son contrat est cassé après une bataille judiciaire[11].
En 1991, associée financièrement avec le groupe de luxeOrcofi, elle crée sa griffe, « Inès de la Fressange », installe et ouvre sa propre boutique de prêt-à-porter, d'articles divers et de parfums à l'endroit même où habitait son grand-père, au 12 de l'avenue Montaigne dans le 8e arrondissement de Paris. Le succès est immédiat en France comme aux États-Unis et au Japon.
En , en raison d'une dilution du capital, elle est licenciée de sa propre société dont elle n'est pas actionnaire majoritaire, ses coactionnaires majoritaires prenant le prétexte qu'elle avait dessiné un pilulier pour la Jouvence de l'Abbé Soury[4]. Elle perd les droits d’usage de ses nom, prénom et image qu'elle tente de recouvrer tout au long de cinq ans d'un vain combat judiciaire, la cour de cassation censurant un arrêt de la cour d'appel de Paris du , déclarant son action[12] irrecevable.
En , chez Hachette Littérature, elle publie son autobiographie, Profession Mannequin, coécrite avec Marianne Mairesse, journaliste au magazine Marie-Claire.
En 2002, avec Bruno Frisoni comme directeur artistique, elle rejoint la marque Roger Vivier pour prendre en charge l'aménagement des boutiques de cette maison et en devenir l'ambassadrice. En 2013, elle préface un livre sur l'univers Roger Vivier aux éditions Rizzoli[13].
Pour ses 50 ans, elle fait la une de couverture de l'hebdomadaire Elle (no 3240 du )[14].
En 2013, elle retrouve l'usage de la marque qui porte son nom, 14 ans après en avoir été écartée. Elle reprend la direction artistique de sa griffe, grâce au rachat de cette dernière par de nouveaux investisseurs rassemblés par Fabrice Boé, directeur de la publication chez Prisma Media[17].
En , elle signe une collection pour Uniqlo[18],[19]. La même année, la marque Inès de la Fressange collabore avec Citroën sur la DS 3[20], partenariat reconduit en 2017[21].
Le , elle lance une lettre d'information, La Lettre d'Inès[22].
Engagements
Inès de La Fressange soutient l'action de l'association Orphelinats d'Afrique. Elle est aussi la marraine de l'association Mécénat Chirurgie cardiaque, qui permet à des enfants de pays défavorisés de venir se faire opérer du cœur en France.
Vie privée
À 33 ans, elle épouse le à Tarascon Luigi d’Urso, un homme d'affaires et marchand d'artitalien (c'est lui qui a lancé en France la mode des mocassins à picots[4]), avec lequel elle a deux filles, Nine Marie, née le , et Violette Marie, née le [23],[24].
En 2015, elle est nommée aux Globes de Cristal dans la catégorie Meilleur créateur de mode.
Affaires judiciaires
Contentieux immobilier
Inès de La Fressange est condamnée le par la cour d'appel d'Aix-en-Provence à faire démolir une maison de 100 m2, construite près de sa piscine, en contrebas de son habitation principale, sur sa propriété. Cette annexe est, en effet, construite sans permis dans la zone naturelle protégée de la Montagnette près de Tarascon[27],[28],[29],[30]. Les deux tiers seulement de la construction ayant été détruits, l'affaire rebondit en 2016[31] puis en 2017[32].
Finalement, le , le tribunal administratif de Marseille rejette la requête en annulation déposée contre le permis de construire accordé a posteriori pour régulariser la construction restante, en jugeant que « l'association [requérante] "n'établit pas que le maire de Tarascon aurait commis une erreur manifeste d'appréciation en délivrant ce permis de construire" ni qu'Inès de la Fressange "aurait bénéficié de sa notoriété", voire d'un "détournement de pouvoir"[33]. »
Contentieux prud'homal
En 2015, son ex-gouvernante l'assigne devant le conseil de prud'hommes pour travail dissimulé et licenciement abusif.
L'affaire est soldée en 2016 par un accord transactionnel devant les juges, selon des conditions financières entre les deux parties qui sont restées confidentielles[34].
Publications
Profession mannequin, autobiographie coécrite avec Marianne Mairesse[35], Hachette Littératures, 2002