Saisi en 1792 comme bien d'émigré, l'hôtel est affecté au domaine des Hospices de Paris, puis vendu en 1807 au comte de Préameneu, l'un des rédacteurs du Code Civil.
Les héritiers de ce dernier le vendent en 1837 à Marie François Félix de Bourbon-Conti, dit le chevalier d'Hattonville, fils naturel reconnu de Louis François de Bourbon-Conti.
En 1876, ce dernier fait l'acquisition de l'hôtel et le fait profondément transformer à la fin du XIXe siècle par l'architecte Henri Parent, qu'il emploie aussi à la restauration de ses châteaux de Bonnétable (Sarthe) et d'Esclimont (Eure et Loir). Les travaux sont inaugurés en 1888.
Le premier étage de l'hôtel est alors surélevé, les façades sur cour et sur jardin sont, de ce fait, remaniées, tandis que le comble est entièrement repris.
Un escalier en placage de marbres polychromes, inspiré des modèles versaillais, est construit en 1875. Il est orné de la tenture de l’Histoire d'Esther de la manufacture des Gobelins, suite offerte, selon la tradition, par Louis XV à l'empereur de Chine et acquise par le duc en 1886 à la suite du sac du Palais d'Été.
Le duc de Bisaccia, devenu duc de Doudeauville, fait remonter au premier étage de l'hôtel, des boiseries provenant du château de Bercy, boiseries qu'il avait achetées en 1860[1]. Il fait aménager une chapelle, un jardin d'hiver, une vaste salle à manger, des écuries pour 25 chevaux, deux remises pour 8 voitures et deux selleries. Seul le grand salon conserve ses boiseries d'origine, de style Rocaille.
Les décors de la salle à manger et du théâtre sont postérieurs à cette installation : ils ont été réalisés par Adolfo Loewi dans le goût du XVIIIe siècle italien, à l'aide d'éléments anciens comme un plafond et des panneaux de Francesco Guardi, provenant du Palazzo Mocenigo à Venise, dans la salle à manger, et des boiseries venant d'un palais de Palerme dans le théâtre.
Protection
Depuis un arrêté du , les façades de l'hôtel, les décors de l'escalier, de l'antichambre, du petit-salon au rez de chaussée, de la galerie, de la salle à manger, du grand salon, du petit salon du premier étage, sont inscrits aux Monuments historiques[2].
Galerie
Bibliothèque.
Grand escalier.
Grand salon.
Petit salon.
Salon chinois.
Salon de la mappemonde.
Théâtre sicilien.
Parc.
Notes et références
Notes
↑Ne pas confondre avec l'hôtel de la Rochefoucauld-Liancourt, qui se trouvait au 11 rue de Seine (aujourd'hui, l'emplacement des nos 14 à 18) et a été démoli en 1825.
Références
↑Léon Deshairs, Le Château de Bercy, architecture et décoration, Paris, Librairie des Arts décoratifs, A. Calavas, sans date [ca 1912], p. IV, III, planches 24 à 28
L’Ambassade d’Italie à Paris. Hôtel de la Rochefoucauld Doudeauville. Auteurs : sous la direction de Erminia Gentile Ortona, Maria Teresa Caracciolo et Mario Tavella - éditions Skira - 2009.
Yves de Marseille, L’Italie au faubourg Saint-Germain : les hôtels de Boisgelin et de Galliffet, 1975.