OpenStreetMap Ville de Bonnétable : le château est situé au centre droit de la carte
Le château de Bonnétable est situé au sein de la Communauté de communes Maine 301 dans le canton de Bonnétable, département de la Sarthe, en région Pays de la Loire[2]. Son espace domanial (parc, jardins et dépendances compris) se développe à l'extrémité nord-ouest de la ville de Bonnétable et sur les marges sud-est de la commune de Briosne-lès-Sables[2]. Il est en outre traversé par un cours d'eau, le « Tripoulin », un affluent de l'Orne saosnoise[2]. Le domaine de Bonnétable est par ailleurs longé par la « rue du Maréchal Leclerc », à l'Est ; les rues de Luynes, d'Isly et de la Gare, au Sud ; la rue Saint-André de Gelly au Nord ; et enfin la route départementale 301 qui traverse Briosne-lès-Sables, à l'Ouest[2].
L'existence d'un château-fort à Malétable, Malum Stabulum, est attestée dès le XIIe siècle, en 1170, puis en 1209[3]. La seigneurie de Malétable appartenait alors à la famille de Rotrou. L'aspect de cet édifice n'est pas connu, mais un aveu de 1406 lui mentionne un donjon, des murs et des douves, environnés par une forêt de mille arpents, sur laquelle s'exerçait le droit de chasse[4]. À la fin du XIIIe siècle, Malétable prend son nom actuel de Bonnétable, Bonum Stabulum .
Occupé par les Anglais en 1420-1422, pendant la guerre de Cent Ans, le château de Bonnétable, alors siège d'une châtellenie, est ruiné[5].
Par lettres données en , Louis XI autorise Jean d'Harcourt à faire rétablir son château de Bonnétable.
La construction de cette nouvelle demeure débute en 1476. Mathurin Delandelle en est le maître d'œuvre[1].
Le marché passé alors pour cette reconstruction prévoit un édifice de 110 pieds carrés, avec une grosse tour à chaque angle, deux grosses tours flanquant un porche d'entrée voûté, une chapelle de 40 pieds de long sur 24 pieds de large, couverte en ardoises d'Angers, des murs avec mâchicoulis en pierre de taille[6].
À la mort de Jean d'Harcourt, en 1487, les travaux ne sont pas terminés. Ses successeurs les font poursuivre.
Aux d'Harcourt succèdent à Bonnétable, par alliances, les Coesmes, puis les Bourbon-Soissons, jusqu'au début du XVIIIe siècle (précisions sur la succession généalogique à l'article Bonnétable).
Pour le décor intérieur, l'architecte fait appel à des artisans décorateurs et peintres venus de la ville du Mans. Le décor créé alors comporte de nombreux symboles liés à l'histoire familiale du commanditaire, notamment une Mélusine, dénommée « fée protectrice du château », devenue en cette fin du XIXe siècle l'emblème du logis domanial[7].
Une autre pièce confectionnée au cours de cette reconstruction, une cheminée trônant dans la salle à manger, met en évidence sur sa façade la devise de la dynastie des La Rochefoucauld, « C'est mon plaisir[7] », ainsi que celle de la maison des Ligne : « Toujours droit[7] ».
« C'est un vieux manoir à grosses tourelles, à murs épais, à fenêtres rares et étroites ; peu meublé, point orné, mais solide, propre, et où le nécessaire en tout genre se trouve, depuis l'aumônier jusqu'à une bassinoire. [...] Au centre d'une forêt, où six routes aboutissent à un carrefour, il y a une immense clairière où la Duchesse a fait construire une faïencerie, avec toutes les dépendances, c'est presque un village, qui occupe soixante-huit personnes. »
Le parc et les jardins potagers du domaine de Bonnétable, dont l'accès est situé rue d'Isly [12], sont réaménagés par les paysagistes Denis et Eugène Bühler à la fin du XIXe siècle (en 1885), pour le compte du Duc de Doudeauville[13]. Le parc est alors redessiné, les douves recreusées, remises en eau, et une pièce d'eau créée dans le parc.
La manufacture de faïences et de poteries
La faïencerie du domaine, également appelée la « Villa du Rond », est construite en 1832, à l'initiative de la Duchesse de Montmorency alors propriétaire des lieux. Cette fabrique confectionne également des poteries qui approvisionnent l'ensemble de la région du Perche[14]. Elle permet à la commune, ainsi qu'aux villes environnantes, de pourvoir en emploi les populations locales[14].
À ce titre, dans une publication de la revue "La vie à la campagne", Albert Maumené précise :
« [...] une fabrique de grosses poteries est installée dans la forêt ; le duc la fait fonctionner surtout pour donner du travail aux ouvriers. [...] Toutes les matières premières nécessaires se trouvent sur place. »
Bien que cet atelier connaisse un développement économique pérenne dans la seconde moitié du XIXe siècle, la manufacture de faïences et de poteries ferme définitivement ses portes en 1912[14].
Galerie
Différents aperçus du château de Bonnétable et de son enceinte
↑Bruno Lemesle, « La Seigneurie de Monfort : Les Seigneurs de Gennes et de Monfort », dans Bruno Lemesle, La société aristocratique dans le Haut-Maine : XIe – XIIe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 324 p. (lire en ligne), page 254.
↑Abbé Ambroise Ledru, Châteaux de la Sarthe 9, Bonnétable, autrefois Malestable, Le Mans, Benderitter & de Saint Denis, , 52 p., p. 1-3
↑Abbé Ambroise Ledru, Châteaux de la Sarthe 9, Bonnétable, autrefois Malestable, Le Mans, Benderitter & de Saint Denis, , 52 p., p. 3
↑Abbé Ambroise Ledru, Châteaux de la Sarthe 9, Bonnétable, autrefois Malétable, Le Mans, Benderitter & de Saint Denis, , 52 p., p. 3-4
↑ abc et dAlbert Maumené, « Le Château de Bonnétable », La Vie à la Campagne, , pages 11 à 16.
↑La rédaction première de cette note indiquait : " Autrement dit, Marie Georgine Sophie Hedwige de Ligne (1843-1898)". Or Marie-Georgine de Ligne n'a épousé Sosthène II qu'en juillet 1862, la duchesse Dorothée de Dino est décédée en septembre 1862, et son séjour à Bonnétable est documenté en septembre 1836 : voir la note/référence 11 de l'article Bonnétable. La femme de Sosthène Ier, Elisabeth-Hélène de Montmorency-Laval, née en 1790, était morte dès 1834. En 1836, la dame de Bonnétable était la mère d'Elisabeth-Hélène, c'est-à-dire Pauline-Hortense d'Albert de Luynes (1774-1858), duchesse de Montmorency-Laval par son mariage avec son cousin le duc Mathieu.
↑M. L. Petit, « Notice Historique sur Belœil », dans M. L. Petit et al., Annales, vol. 7, Cercle archéologique de Mons, (lire en ligne), page 334/
↑Charles Poplimont, La Belgique héraldique : recueil historique, chronologique, généalogique et biographique complet de toutes les maisons nobles reconnues de la Belgique, vol. 6, Adriaens, (lire en ligne), page 348.
↑Viviane Delpech, « Eugène Bühler, créateur de parcs et jardins », dans Viviane Delpech et al., Ville d'Hendaye/DRAC Aquitaine, Archives d'Abbadia. : Patrimoine du XIXe siècle, (lire en ligne).
↑ ab et ccollectif, « Dossier Documentaire : La céramique dans le Perche », Publications de l'écomusée du Perche, , pages 7 et 8 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
Auguste Guy, Etude historique sur Bonnétable depuis son origine jusqu'à nos jours, 1895, Bonnétable, imprimerie Prévost-Guillemin, 362 p. ;
Chanoine Ambroise Ledru, Châteaux de la Sarthe 9, Bonnétable, autrefois Malestable, Le Mans, Benderitter & de Saint-Denis, 1914, 52 p..
Henri Soulange-Bodin, Châteaux du Maine et de l'Anjou, Paris, Editions d'Art et d'Histoire, 1934, p. 43-45.
Philippe Seydoux, Châteaux et manoirs du Maine, Paris, Editions de la Morande, 1988, p. 16-18.
Michel Balard (dir.), Jean-Philippe Genêt (dir.) et al., Des Barbares à la Renaissance, vol. 14/456/9, t. 20, Paris, Hachette, coll. « Initiation à l'Histoire », , 280 pages et 42 cartes (ISBN978-2-01-006274-2).
Jacqueline Soyer, « Les fortifications circulaires isolées en France. », Annales de Normandie, vol. 15e année, no 3, , pages 353-414 (DOI10.3406/annor.1965.6731, lire en ligne, consulté le ).
Jacqueline Soyer, « Cadastres romains et terroirs circulaires. », Dialogues d'histoire ancienne, vol. 10, , pages 330 et 331 (DOI10.3406/dha.1984.1631, lire en ligne, consulté le ).
Querrien Armelle, « Parcellaires antiques et médiévaux du Berry. », Journal des savants, no 2, , pages 235 à 366. (DOI10.3406/jds.1994.1580, lire en ligne, consulté le ).
J. N. Morellet, S. B. Barat et E. Bussière, Le Nivernois : Album historique et pittoresque, la bibliothèque de l'État de Bavière, (lire en ligne), pages 190 à 200.
Thierry Sarmant, « Mémoire de Louvois à Louis XIV annoté de la main du roi. », dans Thierry Sarmant, Les demeures du soleil : Louis XIV, Louvois et la surintendance des bâtiments du roi., Editions Champ Vallon, , 387 p. (lire en ligne), page 318.
Marie-Claude Pingaud, Faire ses partages : Terres et parentèles dans le Perche, XIXe – XXe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 226 p. (lire en ligne).
Albert Maumené, « Le Château de Bonnétable », La Vie à la Campagne, , pages 11 à 16.