D'une enfance à la campagne, entre la plaine du Forez et le Beaujolais, elle garde le souvenir des jeux dans les fermes qui seront source d'inspiration pour ses contes. Elle a toujours attaché une énorme importance à lecture, chez les enfants : tout enfant qui a du mal à lire aura de la difficulté à poursuivre ses études, la littérature étant la matière qui sert à apprendre les autres matières à l'école[3].
Après des études de langues et lettres modernes à l'université de Lyon et un court passage dans l'enseignement au lycée de Saint-Étienne, elle se lance dans l'écriture de textes pour la jeunesse et pour la presse.
Elle participe au journal Pomme d'Api en 1971. Puis elle fait ses débuts dans la bande dessinée en même temps que François Bourgeon, dont elle sera la première scénariste dans les journaux Lisette (1972), et Djin (1974).
Journaliste féministe à F Magazine, puis responsable de la rubrique « Loisirs enfants » dans le supplément parisien de Télérama, elle a écrit une centaine d'ouvrages pour la jeunesse.
En 1980, elle obtient la "Mention" Prix critique en herbe, de la Foire du livre de jeunesse de Bologne[4] (Italie) pour son ouvrage Clémentine et Célestin et la neige, illustré par Pierre-Yves Robin et Guy Autréau.
Priorité à la lecture
Dès 1972, alors que la littérature pour la jeunesse était encore mal implantée en France, elle allait à la rencontre des enfants à titre bénévole, dans les régions défavorisées et les bibliothèques naissantes. Notamment à La Ricamarie, près de Saint-Étienne, et plus tard, dans la région Nord-Pas-de-Calais en pleine désindustrialisation. Son souci étant d'associer les adultes au projet de lutte contre l'illettrisme, elle réunissait autant que possible, après l'animation avec les enfants, les parents, enseignants, bibliothécaires, organisant avec eux des débats et groupes de réflexion. En 1989, elle inaugurait la bibliothèque La Ciotat, en compagnie de Louis Mirman[note 1] et de sa femme Madeleine Gaydoux ou Gueydoux[note 2]. Elle a contribué aux entretiens Nathan à La Sorbonne, en 1990[5].
Dans le no 8 des Actes de lecture publiés par l'Association française pour la lecture[6] en 1984, au cours d'un entretien avec Yvanne Chenouf, elle a défendu la spécificité de la littérature jeunesse. S'élevant contre le cliché de sous-littérature qui lui est attribué, elle recommandait aux auteurs jeunesse de ne pas s'excuser de « n'écrire QUE pour les enfants », et de ne pas chercher à tout prix les mêmes faveurs des médias que la littérature générale, parce que cela n'apportait rien au public concerné, à savoir : les enfants[7].
Angela Nanetti, écrivaine italienne dont elle a traduit Les mémoires d'Adalbert (prix du livre jeunesse de Metz, 1993 ;
Ivan Kùsan, écrivain croate dont Koko le terrible a reçu le prix de L'Ami Étranger au Festival européen de Strasbourg (1991).
La bande dessinée
La bande dessinée n'est pas le mode d'écriture favori de l'auteur. Toutefois, à la demande de rédactions de journaux, ou d'éditeurs, elle a produit un certain nombre de séries[10], notamment pour le débutant François Bourgeon qui venait d'illustrer dans l'hebdomadaire Lisette deux de ses nouvelles : Les Crèmes glacées et Le Noir profond.
De 1971 à 1973, dans l'hebdomadaire Lisette : Le Bal du Doge, et la série Docteur Anne, illustrations François Bourgeon, Bayard Presse.
1974-1975, à Fleurus presse, dans l'hebdomadaire Djin : Une armée pour Gaélis () et La Légende de Freya (), illustrations François Bourgeon.
Le Monstre poilu et Le Roi de bons ont fait l'objet de plusieurs adaptations à la scène, en France, en Italie et en Espagne.
En Italie
C'est dans en Italie que Le Monstre poilu a été le plus souvent adapté[15],[16],[17] :
Le Roi des bons a été adapté par le Fanta teatro à Novare sous le titre La Bellezza del re, puis à Maniago et Cambiago
En Espagne
Spectacle de marionnettes par la compagnie Luna Nueva[18] et par le théâtre Titeres.
En France
Le Roi de bons est adapté sur en marionnettes dès sa publication par la compagnie Arkétal de Mougins (1988 à 1993).
En ballet, il a été repris trois fois. Une première avec les chorégraphes invités au sein de la compagnie Dominique Bagouet : Le Roi des bons, d'après le texte d'Henriette Bichonnier, adaptation chorégraphique de Bernard Glandier, 1989, Montpellier. Repris pour la Compagnie Alentours de Bernard Glandier, présenté notamment avec la danseuse Agnès de Lagausie pour la reprise du Roi des bons en 1991, puis au Théâtre 71 de Malakoff, 1996-1997, et dans toute la France et à l'étranger. La chorégraphie de Bernard Glandier a été reprise par Sylvie Giron et la compagnie Balades en 2011[19]. Tournée notamment à la Maison de la danse de Lyon en , l'Opéra national de Bordeaux et la Scène nationale de Sénart en 2012 et programmée de nouveau en 2013.
Au théâtre, il est représenté par la Compagnie des 3 Casquettes.
Notes et références
Notes
↑Directeur de la section jeunesse des éditions Hachette-livre, puis auteur de livres pour la jeunesse, Louis Mirman a beaucoup contribué au développement de la littérature jeunesse dès les années 1940, voir sa biographie par Raoul Dubois sur le site du CRILJ
↑On trouve deux orthographes pour ce nom. Directrice dans une imprimerie, elle a utilisé pour la première fois du papier journal pour créer des livres bon marché pour les enfants : la bibliothèque rose et la bibliothèque verte. Elle est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages parmi lesquels Princesse Mignonette (ou la vie des abeilles) en 1955 bibliothèquue rose, et Tom pouce en 1979 quelques notes sur Madeleine Gueydoux
Henri Filippini, Dictionnaire encyclopédique des héros et auteurs de BD : western, aventure, enfants, quotidien, vol. 3, t. 2, Paris, Glénat, , 821 p. (ISBN2-7234-2785-4)