Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace près de la ville de Haguenau.
Toponymie
Le premier document mentionnant le nom du village est daté du . Gries y est citée pour la première fois sous le nom de Gerareshusa. En 830, ce même village est appelé Gerireshusa.
D’après le pasteur Guggenbühl, cette dénomination viendrait du prénom « Gerhard ». Le nom du village serait donc en hochdeutschGerhardshausen, ce qui permet de penser qu’il aurait été la propriété d’un certain « Gerhard », personnage dont l’identité n’a pas été découverte jusqu'à ce jour.
Dans un document de 974, on peut déjà lire le nom de « Grioz » qui ressemble davantage au nom actuel du village. Le pasteur Guggenbühl explique cette évolution du nom de la façon suivante : très vite le suffixe hausen de « Gerireshausen » a été abandonné, donnant ainsi « Gerires », mot transformé au cours des années en « Grioz », puis en « Griez » et enfin en « Gries ».
Le village de Gries se trouve à proximité de la ville de Haguenau et des villages de Weitbruch, Bischwiller, Marienthal et Kurtzenhouse. Gries se situe en Alsace du Nord, dans le Bas-Rhin. Le village est entouré principalement de champs mais aussi du bois de Gries, la petite forêt communale. Une partie de Marienthal appartient à la commune (« Marienthal commune de Gries, 67240 »).
Géologie et relief
L'altitude minimum de Gries est de 125 m et son altitude maximum est de 169 m, soit un relief relativement plat. Gries est entourée de cultures diverses (maïs...).
Forêt communale
La forêt communale de Gries s'étend sur 283,26 hectares, dont une petite partie empiète sur la commune voisine de Kurtzenhouse. On y trouve de nombreuses essences d'arbres, notamment des pins sylvestres (24 % des essences), des bouleaux verruqueux (18 %), des hêtres (13 %) et des chênes sessiles (13 %)[2].
Un sentier botanique long de 2 km parcourt la forêt. Il passe notamment par une mare pédagogique et est longé d'arbres plantés par des écoliers[3].
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau l'Hellergraben, le ruisseau le Kesselgraben, le ruisseau le Rothbach, le ruisseau le Weihergraben, le ruisseau la Vieille Zorn et le ruisseau le Waschgraben[4],[Carte 1].
L'Hellergraben, d'une longueur de 11 km, prend sa source dans la commune de Niederschaeffolsheim et se jette dans le Kesselgraben à Weyersheim, après avoir traversé huit communes[5].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Ill Nappe Rhin ». Ce document de planification concerne la nappe phréatique rhénane, les cours d'eau de la plaine d'Alsace et du piémont oriental du Sundgau, les canaux situés entre l'Ill et le Rhin et les zones humides de la plaine d'Alsace. Le périmètre s’étend sur 3 596 km2. Il a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est la région Grand Est[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 18 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 758 mm, avec 10,4 jours de précipitations en janvier et 10,1 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Waltenheim-sur-zorn », sur la commune de Waltenheim-sur-Zorn à 14 km à vol d'oiseau[9], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 652,2 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 38 °C, atteinte le ; la température minimale est de −14,9 °C, atteinte le [Note 2],[10],[11].
Les départementales D 48 et D 37 traversent la commune. Gries dispose de trois arrêts de bus : à la mairie, « Rue Siedel » et « Rue des Roses », tous les trois desservis le plus souvent par le Réseau 67.
Pour les autres types de transport, Gries se trouve à proximité immédiate de la gare de Kurtzenhouse et à 2,8 km de la gare de Bischwiller.
L'aéroport de Karlsruhe se situe à 19,6 km et celui de Strasbourg à environ 25 km.
Urbanisme
Typologie
Au , Gries est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle appartient à l'unité urbaine de Gries[Note 3], une agglomération intra-départementale regroupant deux communes, dont elle est ville-centre[Note 4],[15],[16]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[16]. Cette aire, qui regroupe 268 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[17],[18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (52,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (53,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (42,9 %), forêts (36,1 %), zones urbanisées (10,9 %), zones agricoles hétérogènes (9,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,2 %), mines, décharges et chantiers (0,1 %), eaux continentales[Note 6] (0,1 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Les armes de Gries se blasonnent ainsi : « D'or aux trois grues de sable, tenant chacune de sa griffe une vigilance de gueules. »[20].
Histoire
Gries se situe sur le site du village disparu de Wilre. La preuve de l’existence de cet ancien village a été découverte lors du creusement d’une tranchée, dans laquelle ont été trouvés des restes de bâtiments[21].
En 1622, Gries fut totalement détruit par les troupes de Mansfeld pendant la guerre de Trente Ans, mais les habitants avaient trouvé refuge à Strasbourg.
Le , le village est pillé par les Français, et des pertes humaines sont à déplorer.
Afin de repeupler la région, des émigrés de Suisse alémanique vinrent s'implanter dans la commune. C'est là par exemple l'origine des familles Wiedemann, Berger et bien d'autres encore. Les Hesse-Darmstadt furent les derniers maîtres du village, de 1736 jusqu’à la Révolution française, date de son annexion par la France. Ils contribuèrent considérablement à son développement.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, Gries a perdu son caractère agricole et a développé sa fonction résidentielle[21].
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Les résultats des dernières élections dans la commune montrent que les Griesoises et Griesois votent plutôt à droite.
Elections municipales
En 2014, Claude KERN a été réélu maire de Gries dès le 1er tour par 100 % des suffrages exprimés et 46 % des inscrits. Sa liste DVD était la seule à se présenter dans la commune. Eric HOFFSTETTER a été élu maire en par le conseil municipal à la suite de la démission de M. KERN[22].
Elections législatives
Gries se situe actuellement dans la neuvième circonscription du Bas-Rhin. En 2017, au premier tour, Vincent THIEBAUT (REM) est arrivé en tête à Gries, avec 32,50 % des voix, devant Etienne WOLF (LR, 19,50 %) et Laurent GNAEDIG (FN, 16,90 %) notamment. Au second tour, c'est M. WOLF qui est arrivé en tête dans le village avec 52,6 % des voix, mais c'est M. THIEBAUT qui a été élu député de la circonscription avec 51,3 % des voix.
Avant cette élection, le député de la circonscription était (depuis 2012) Claude STURNI (DVD). Il avait obtenu plus de 60 % des votes exprimés à Gries.
Elections présidentielles
En 2017, Marine LE PEN (FN) est arrivée en tête des deux tours (36 % puis 52 % des suffrages exprimés) de l'élection présidentielle remportée par Emmanuel MACRON (REM).
En 2012, Nicolas SARKOZY (UMP) est arrivé en tête des deux tours de l'élection présidentielle remportée par François HOLLANDE (PS). Au second tour, Nicolas SARKOZY a obtenu presque 75 % des voix dans le village.
La commune de Gries, en collaboration avec le SMITOM de Haguenau-Saverne, entreprend une campagne de sensibilisation aux traitements des déchets. Depuis 2012-2013, la commune procède ainsi au tri sélectif : tous les habitants disposent d'une poubelle à ordures ménagères et d'une autre pour le recyclage (papier, carton...).
La déchèterie de la commune se situe entre Gries et Weitbruch.
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[28].
En 2021, la commune comptait 2 879 habitants[Note 7], en évolution de +4,81 % par rapport à 2015 (Bas-Rhin : +3,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Un accueil de loisirs et périscolaire est aussi présent dans le village.
Le collège II de Bischwiller est le collège de secteur (académie de Strasbourg).
Culte
Gries dispose de deux lieux de cultes et d'un presbytère :
Les deux églises ont été rénovées aux environs de 2011-2012. L'église catholique a fêté ses Gries dispose de deux églises : l'église Saint-Jacques (catholique) et l'église protestante. 100 ans en 2010.
Les deux églises ont été rénovées dans les années 2010.
L'église catholique a fêté ses 100 ans en 2010. L'église protestante a servi d'église « mixte» jusqu’en 1910, date de la consécration de l’église catholique Saint-Jacques.
L'orgue de l'église protestante est la dernière œuvre de Jean-André Silbermann (1781). Il est classé monument historique en 1977 pour le buffet et en 1985 pour la partie instrumentale. Il a fait l'objet d´un relevage en 1967 par la manufacture Kern et en 2016 par la manufacture Blumenroeder.
La chorale Sainte-Cécile de Gries est basée dans l'église catholique.
Église protestante.
Presbytère protestant (XIXe), 2 rue du Presbytère.
Église catholique Saint-Jacques-le-Majeur.
École (1872), 58 rue Principale.
École (1900), 1 rue du Presbytère.
Economie
Commerces
Liste non-exhaustive des commerces basés dans la commune de Gries[31] :
Boucheries charcuteries
Boulangerie pâtisserie
Débit de tabac
Supérette
Entreprises
Liste non-exhaustive des entreprises basées dans la commune de Gries[32] :
Alsachrom
Alsafix
Horn France
Vogt Sarl
Plusieurs coiffeurs[33] et gîtes[34] sont également basés dans la commune.
Micro-zone d'activité
La micro-zone d'activité de Gries est l'une des zones gérées par la communauté de communes de la Basse-Zorn[35]. Elle regroupe plusieurs entreprises.
Restaurants
Deux restaurants.
Culture et sports
Associations culturelles
La Musique municipale de Gries (orchestre d'harmonie)
Créée en 1911 par quelques passionnés, l'harmonie a fêté ses 100 ans d'activité en 2012. Elle organise chaque année plusieurs concerts, notamment un concert de printemps. Elle est dirigée par Olivier Saenger.
Groupe folklorique alsacien Gries-Kurtzenhouse
Le groupe folklorique de Gries-Kurtzenhouse comporte une section adulte et une section jeune, consacrées à la tradition alsacienne.
Associations sportives
Le BCGO (Basket Club de Gries-Oberhoffen) est la fierté sportive de la commune. L'équipe 1 du club évolue en Pro B (2e division française de basketball) depuis la saison 2018-2019.
En avril 2021, le club fusionne avec 4 clubs aux alentours (dont BC Souffelweyersheim). Après cette réunification, le nouveau club devient l'ASA et joue en Pro B depuis la saison 2021-22.
On trouve aussi à Gries un club de lutte performant, un club de football évoluant en District 4 promu lors de la saison 2018/2019, ainsi qu'un club de tennis, un club "Pleine Forme", un club de pétanque et un club de tir.
Infrastructures
L'espace La Forêt, qui est comme son nom l'indique à la frontière entre le village de Gries et la forêt communale, est la principale infrastructure sportive et culturelle. Elle dispose d'une salle de basket, d'une salle des fêtes, d'une salle des associations et d'une salle de lutte. À l'extérieur, on y trouve des courts de tennis et un terrain de football.
Adolphe Foerster, lieutenant-colonel d’état-major, officier de la Légion d'honneur, né le à Strasbourg, décédé le à Gries, enterré au cimetière de Gries.
Lieux et monuments
Au sud-est du village se trouve une motte, seul témoin d’un ancien château, résidence de l'évêque de Strasbourg, qui resta occupé jusqu'à la fin du XVe siècle, période de sa destruction. D'après de récentes recherches, il s'agirait d'un charnier datant de la guerre de Trente Ans puisqu'il n'est absolument pas fait mention de la présence d'un château à cet endroit. Plus de renseignements sont disponibles à la mairie du village.
On trouve également à Gries plusieurs maisons alsaciennes anciennes à colombages :
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Gries comprend une ville-centre et une commune de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )