La FOCA et la FISA s'affrontent alors principalement sur deux points :
le contrôle économique des Grands Prix : au cours des années 1970, l'association des constructeurs avait pris l'habitude de négocier directement avec les organisateurs de Grands Prix ainsi qu'avec les chaînes de télévision, pratique sur laquelle la FISA souhaitait revenir.
la réglementation technique : à compter de la saison 1981, la FISA souhaitait interdire les « jupes », éléments aérodynamiques permettant aux voitures d'atteindre des vitesses vertigineuses en courbe, tandis que la FOCA souhaitait au contraire voir bannis les moteurs turbos, technologie très coûteuse et uniquement à la portée des grands constructeurs tels Renault, la Scuderia Ferrari (soutenue par Fiat) et Alfa Romeo.
Devant l'impossibilité pour les deux parties de s'entendre, la FOCA menace de créer un championnat du monde de F1 parallèle. Fin 1980, elle monte même sa propre fédération, la World Federation of Motor Sport. La menace est sérieuse car la FOCA regroupe la plupart des écuries de F1 (essentiellement les équipes traditionnelles britanniques telles que Brabham, Tyrrell, McLaren, Lotus et Williams) et peut également compter sur plusieurs Grands Prix qui lui sont fidèles (pour la bonne et simple raison qu'elle en a pris le contrôle).
En , la FOCA annonce l'organisation du GP d'Afrique du Sud, épreuve dont elle a le contrôle, et que la FISA n'a pas intégré au calendrier du championnat du monde de Formule 1 1981. S'agit-il de la première épreuve du nouveau championnat du monde de Formule 1 version WFMS? En réalité, il semble que la FOCA n'a pas véritablement l'intention de créer un schisme au sein de la F1 et que la tenue de cette épreuve est plutôt à interpréter comme une démonstration de force à l'égard de la FISA. D'ailleurs, le jour de la course, participants comme organisateurs ont encore bon espoir d'obliger la FISA à intégrer l'épreuve au championnat du monde.
Pour ce qui est du plateau d'engagés, l'épreuve est plutôt un succès, dix-neuf concurrents s'étant engagés. Parmi les absences notables, celles des écuries Ferrari, Renault et Alfa Romeo, mais cela ne représente pas une surprise car il s'agit des équipes dites "légalistes", c'est-à-dire ne reconnaissant que l'autorité de la FISA. L'écurie française Ligier, affiliée à la FOCA, mais légaliste de par ses liens avec Matra, est également absente. Par contre, et c'est en cela que le coup de force de la FOCA fait long feu, les médias (et notamment la télévision) n'ont pas fait le déplacement et l'épreuve se déroule dans une certaine indifférence.
Le semi-échec de la FOCA permet d'y voir plus clair dans le rapport de force FISA-FOCA, et oblige la FOCA à se rassoir à la table des négociations. Près d'un mois plus tard, toutes les parties signeront les Accords Concorde, sorte de paix des braves (qui n'empêchera pas quelques soubresauts politiques jusqu'en 1982) entérinant le partage des pouvoirs en F1.