Le gouvernement intérimaire entre officiellement en fonction le . Il était entièrement composé de Hutus et piloté par le mouvement extrémiste Hutu Power.
Politique génocidaire
Ce gouvernement se disait « gouvernement des sauveurs » (« Abatabazi ») et conduisit le génocide tutsi du Rwanda[1]. Parallèlement, pendant toute cette période, bénéficiant de sa représentation comme membre élu au Conseil de sécurité de l'ONU, et du soutien de la France, il a cherché à développer une intense activité diplomatique, comprenant parfaitement que le FPR était en train de gagner la guerre militairement.
Ce gouvernement aurait chargé Paul Barril de plusieurs missions :
récupérer auprès d'un fournisseur d'armes français, Dominique Lemmonier, un trop-perçu sur des ventes d'armes non honorées (1995)[2].
Fuite et jugement des membres du gouvernement
Le régime dictatorial s'effondre en même temps que les forces armées rwandaises, vaincues par les rebelles du Front patriotique rwandais qui entrent dans la capitale Kigali le . Le , le FPR contrôle l'essentiel du pays, mettant fin au génocide des Tutsis et le , il déclare un cessez-le-feu unilatéral, mettant ainsi un terme définitif à la guerre civile rwandaise. La plupart des membres du gouvernement intérimaire s'enfuit, tout comme les principaux responsables militaires.
Selon certaines sources[Lesquelles ?], à la fin du génocide, des membres en fuite de ce gouvernement auraient été accueillis dans les camps organisés par l'opération Turquoise et le chef d'état major de son armée a été accueilli au sein même du camp de l'opération Turquoise[3][source insuffisante]. Le colonel Jacques Hogard commandant de la zone sud de l'Opération Turquoise, confirme de son côté avoir expulsé[réf. nécessaire] de la Zone Humanitaire Sûre deux membres de ce gouvernement qui se sont alors réfugiés au Zaïre [4]. Selon des sources[réf. nécessaire] présentées à la Commission d'enquête citoyenne[5], non confirmées, "des passeports français leur auraient ensuite été procurés par les autorités françaises", ce que ces autorités contestent.
↑Voir décisions du Tribunal Pénal International concernant plus de la moitié de ses anciens ministres dont le premier, Jean Kambanda, et les rapports sur le Rwanda d'African Rights, des sénateurs belges, des députés français, de l'ONU, de HRW et de la FIDH, de l'OUA, de la Commission d'enquête citoyenne française Accès à tous ces rapports
↑Patrick de Saint-Exupéry, L'inavouable, la France au Rwanda, Les Arènes (2004) (ISBN2-912485-70-3), p.171-172.