Giorgio Sommer, né le à Francfort et mort le à Naples, est un photographe italien d'origine allemande, actif de 1856 à 1888. Il a effectué des voyages dans toute l'Italie en réalisant des photographies pour des catalogues et des cartes postales. Il est également connu comme producteur de répliques d'œuvres d'art antiques.
Biographie
Georg Sommer fait des études de commerce à Francfort-sur-le-Main, puis décide de se consacrer à la photographie. Il ouvre un premier studio de photographie en Suisse, puis s'installe en Italie, d'abord à Rome en 1856 où il s'associe avec le photographe Edmondo Behles qui y possède un studio photographique
Il s'installe à Naples à partir de 1857 tout en maintenant son association avec Behles sous la dénomination "Sommer & Belhes" ; Sommer ouvre un atelier au 168 strada di Chiaia, puis au 4 via Monte di Dio et, à partir de 1873, Piazza della Vittoria nel Palazzo.
Opérant à partir de leurs studios respectifs de Naples et de Rome, Sommer et Behles deviennent l'une des entreprises de photographie les plus importantes et les plus prolifiques d'Italie, chaque photographe ayant des carrières et des studios indépendants avant et après le partenariat, qui est dissous en 1874. Ils exposent et reçoivent distinctions et prix pour leur travail, lors des expositions universelles (à Londres en 1862, à Paris en 1867 (médaille de bronze[1],[2]), à Vienne en 1873, à Anvers en 1885. Sommer est un temps nommé photographe officiel du roi Victor Emmanuel II d'Italie.
Giorgio Sommer photographie des vues et des scènes de rue[3] à Naples (il publie un album Dintorni di Napoli, avec plus d'une centaine de photographies de scènes quotidiennes de Naples[4]), à Florence, Rome, Capri ainsi qu'en Sicile[5] et à Malte, l'ensemble des ruines de Pompéi, des photographies des collections des Musées du Vatican et du Musée archéologique national de Naples, ainsi que des paysages[6]. Il documente l'éruption du Vésuve le , l’une des plus spectaculaires du XIXe siècle, avec une série de photographies, chacune prise à une demi-heure d'intervalle entre 14 et 17 heures ; plusieurs de ces photographies sont reproduites en gravure dans des journaux en Europe[2],[7].
Sommer utilise tous les formats photographiques à la mode de son époque, vendus individuellement ou dans des albums reliés : portrait carte-de-visite, vues stéréoscopiques, grands tirages albuminés. Il les vend dans ses studios, et a des clients dans toute l'Europe ; il publie en 1900 le catalogue commercial de ses photographies[8].
À partir des années 1870, Sommer gère également un atelier de reproductions d'œuvres d'art antiques en bronze, en terre cuite (parfois en marbre). Ces répliques, soit en format réduit, soit en taille réelle, ont été proposées dans les catalogues imprimés, en partie illustrés, de la « Fonderia Artistica Sommer » et ont été largement diffusées, notamment grâce à leur grande qualité technique de fonte[9],[10].
↑« Épreuves et appareils photographiques. Médailles de bronze », dans Exposition universelle de 1867 à Paris. Catalogue officiel des exposants récompensés par le Jury international, Paris, E. Dentu, (lire en ligne), p. 35.
↑ a et bDelphine Acolat, « Le Vésuve et la photographie au XIXe siècle, quel apport à l'histoire des sciences de la Terre ? », Cahiers François Viète, vol. III, no 5, , p. 73-130. (lire en ligne).
↑Giovanni Fanelli, « Usi, costumi e scene di strada nella produzione fotografica dell’Ottocento a Napoli. I. Giorgio Sommer », History of photography, no 41, , p. 3-92.
↑Réédition : Napoli e dintorni : album, commentaires de Giuseppe Petagna, R. Irace, 1980, 55 p.
↑(it) Giorgio Sommer, Catalogo di fotografie d'Italia - Malta & Tunisi, Naples, G. Sommer & Figlio, , 76 p. (lire en ligne).
↑(de) Uwe Peltz, « Der sitzende Hermes aus Herculaneum – eine Kopie von Giorgio Sommer », Zeitschrift für Kunsttechnologie und Konservierung, no 1, , p. 75–91 (présentation en ligne).
(it) Ernesto De Carolis, Pompei nell'obiettivo di Giorgio Sommer : un album fotografico inedito, Naples, Bibliopolis, coll. « Archaia. Storia degli studi » (no 2), , 164 p.
(it) Giovanni Fanelli, L'Italia virata all'oro : attraverso les fotografie di Giorgio Sommer, Florence, Edizioni Polistampa, coll. « Attraverso la fotografia » (no III), , 259 p. (ISBN978-88-596-0164-7).
(it) Giovanni Fanelli, « Addenda a Giorgio Sommer », Critica d’Arte, vol. LXXII, nos 43-44, , p. 73-87.
(it) Bianca Ferrara, « La Sicilia tra mito e realtà nella fotografia di Giorgio Sommer », dans Marina Congiu, Calogero Micciché, Simona Modeo (dir.), Viaggio in Sicilia: racconti, segni e città ritrovate. Atti del X Convegno di studi, Rome, Salvatore Sciascia, coll. « Triskeles », , p. 377-390.
(it) Daniela Palazzoli, Giorgio Sommer fotografo a Napoli, Milan, Electa, coll. « Visibilia. Fotografia », , XII - 84 p.
(de) Bernhard Maaz, Skulptur in Deutschland zwischen Französischer Revolution und Erstem Weltkrieg, Berlin, , vol. 2, p. 660–661.
(en) Marina Miraglia, « Giorgio Sommer's Italian journey: Between tradition and the popular image », History of Photography, vol. 20, no 1, , p. 41–48 (ISSN0308-7298, présentation en ligne).
Catalogues d'exposition
(it) Pierangelo Cavanna (dir.) et Veronica Lisino (dir.), Dal Vesuvio alle Alpi : Giorgio Sommer, fotografie d'Italia, Svizzera e Tirolo (catalogue d'exposition), Turin, Museo nazionale della montagna Duca degli Abruzzi, coll. « Cahier Museomontagna -numéro dans collection = 173 », , 131 p. (ISBN978-88-7376-052-8).
(it) Marina Miraglia (dir.) et Ulrich Pohlmann (dir.), Un viaggio fra mito e realtà : Giorgio Sommer, fotografo in Italia, 1857-1891 (catalogue d'exposition, Rome, Palais Braschi), Rome, Carte segrete, , 247 p.
(en) Adam D. Weinberg, The Photographs of Giorgio Sommer (catalogue d'exposition), New York, Visual studies workshop, , 54 p.