Ses travaux sur les littératures québécoise et française[5],[6],[7] lui ont valu une reconnaissance internationale.
Biographie
Il a fait ses études de littérature à l'Université de Montréal et à l'Université Laval, où il a respectivement obtenu une maîtrise et un doctorat dans cette discipline.
Journaliste à La Tribune, puis directeur des sections littéraire et artistique du Devoir (1948-1955)[8] et de La Presse (1961-1966), il a travaillé à titre de réalisateur à Radio-Canada (1955-1957) et de scénariste-recherchiste à l'ONF (1957-1961)[9], avant de devenir professeur de littérature à l’Université de Montréal en 1965. Jusqu’à sa retraite en 1995, il y a formé des générations de lettrés, à qui il a communiqué sa passion. Il y a été nommé professeur émérite en 1997.
Gilles Marcotte compte plus de 25 titres à son actif et pas moins de 1 500 articles, dont plusieurs sont parus dans les Écrits du Canada français, Liberté et Cité libre. Il a été critique littéraire au magazine L'Actualité durant plus d’un quart de siècle. Outre la littérature, il a aussi écrit sur la musique, en particulier dans la revue Liberté, et réuni en recueil plusieurs de ses chroniques.
Son œuvre de romancier et d’essayiste est notable. De son premier roman, Le poids de Dieu (1962), en passant par son dernier recueil de nouvelles, La mort de Maurice Duplessis et autres récits (1999), jusqu’à son dernier roman, Le manuscrit Phaneuf (2005), il aura tracé un portrait intellectuel et moral d’une extrême acuité du Québec depuis « la Révolution tranquille »[10].
L’Anthologie de la littérature québécoise (1978-1980), dont il a dirigé la rédaction, est une somme étudiée partout où sont enseignées la littérature et la culture québécoises. Avec ses quatre volumes qui totalisent près de 2 000 pages, elle constitue un legs colossal.
1962 — Une littérature qui se fait, Essais critiques sur la littérature canadienne-française, Montréal, Hurtubise-HMH, 293 p. (éd. revue et augmentée 1968) ; rééd. Bibliothèque québécoise (1994), coll. « Essais littéraires québécois » (ISBN978-2-8940-6099-5) - Essai
1965 — Retour à Coolbrook, Paris, Flammarion, 220 p. - Roman
1966 — Présence de la critique, Anthologie de la critique littéraire contemporaine au Canada français, Montréal, Hurtubise-HMH, 254 p. - Essai, Critique littéraire québécoise
1969 — Le Temps des poètes, Description critique de la poésie actuelle au Canada français, Montréal, Hurtubise-HMH, 248 p. - Essai sur la poésie, Critique littéraire québécoise
1971 — Les Bonnes Rencontres, Chroniques littéraires, Hurtubise-HMH, 224 p.
1973 — Un voyage, Montréal, Hurtubise-HMH, coll. « L'arbre », 270 p. - Récit
1976 — Le Roman à l'imparfait, essai sur le roman québécois d'aujourd'hui, Montréal, Éditions La Presse (ISBN978-2-8929-5028-1), 194 p. ; rééd. coll. « Typo » (1989), 259 p. - Essais littéraires québécois
1980 — André Brochu et Gilles Marcotte, La Litterature et le Reste : livre de lettres, Montréal, Quinze, coll. « Prose exacte » (ISBN2-8902-6232-4), 185 p.
1981 — La Littérature et le Reste, Montréal, Quinze, coll. « Correspondance », 185 p. Avec André Brochu
1983 — La Prose de Rimbaud, Montréal, Primeur ; rééd. Boréal (1989), 196 p. - Critique littéraire québécoise
1989 — Littérature et Circonstances, L'Hexagone ; rééd. Éditions Nota bene, 2015, 486 p. - Essai
1989 — La Vie réelle, histoires, Montréal, Boréal, 238 p. - Nouvelles
1992 — L'Amateur de musique, Boréal, coll. « Papiers collés », 238 p. - Essai
1996 — Pierre Popovic, Entretiens avec Gilles Marcotte, De la littérature avant toute chose, Montréal, Liber, coll. « De vive voix » (ISBN2-9215-6935-3) 192 p.
1997 — Une mission difficile, Montréal, Boréal, 101 p. - Roman
1997 — Écrire à Montréal, Boréal, coll. « Papiers collés », 179 p. - Essai
2002 — Les Livres et les Jours (1983-2001), Montréal, Boréal (ISBN2-7646-0199-9 et 978-2-7646-0199-0), 286 p. - Critique littéraire québécoise, Sciences humaines québécoises
2006 — Petite Anthologie péremptoire de la littérature québécoise, Montréal, Fides, coll. « Les Grandes Conférences » (ISBN2-7621-2728-9 et 978-2-7621-2728-7), 44 p. - Critique littéraire québécoise
2009 — La littérature est inutile, Montréal, Boréal, coll. « Papiers collés » (ISBN978-2-7646-0680-3), 233 p. - Littérature québécoise, Histoire et critique, Littérature et société
2017 — Notes pour moi-même. Carnets 2002-2012, Montréal, Boréal, coll. « Papiers collés », 2017, 360 p. Précédé d’une note de l’éditeur, François Ricard.
Articles et chapitres de livres (sélection)
« Poésie canadienne française : une poésie d’exil », Mercure de France, no 333, , p. 5-9.
« La poésie de Saint-Denys Garneau », Une littérature qui se fait, Montréal, Éditions HMH, 1962, p. 140-218 ; rééd. Bibliothèque québécoise (1994), coll. « Essais littéraires québécois ». (ISBN978-2-8940-6099-5)
« Des miroirs, pour quoi faire ? », Liberté, vol. 20, no 27, , p. 96-98.
« Force de Saint-Denys Garneau », Voix et images, vol. 20, no 1, 1994, p. 41-49
avec Jean-Marie Goulemot et Thomas Steinfeld, « La place de la littérature dans les médias en notre fin de millénaire », Études françaises, vol. 36, no 3, , p. 149-160 (lire en ligne)
Écrits de Gilles Marcotte. Bibliographie 1948-1995. Établie par Alain Charbonneau et Geneviève Sicotte, Montréal, Université de Montréal, Faculté des arts et des sciences, Département d’études françaises, Centre d’études québécoises (CÉTUQ), coll. « Cahiers de recherche », 7, 1996, xiii/141 p.[1]
Mailhot, Laurent, « Des nouvelles d’un “auteur nouveau” : La vie réelle dans l’œuvre de Gilles Marcotte », Études françaises, vol. 33, no 1, printemps 1997, p. 69-93.[2] (ISSN0014-2085) (ISBN2-7606-2304-1)
Popovic, Pierre, « L’École de Montréal », Spirale, no 223, novembre-, p. 16-19.
Popovic, Pierre, « La sociocritique : présupposés, visées, cadre heuristique — L’École de Montréal », Revue des sciences humaines, no 229, juillet-, p. 13-29.
Popovic, Pierre, « La sociocritique. Définition, histoire, concepts, voies d’avenir », Pratiques, nos 151-152, , p. 7-38.