La commune s'étend sur 28,3 km2 et compte 290 habitants en 2020. Entourée par les communes de La Chapelle-Hugon, La Guerche-sur-l'Aubois et Vereaux, Germigny-l'Exempt est située à 4 km au nord-ouest de la Chapelle-Hugon et à 7 km au sud-ouest de La Guerche. Situé à 190 mètres d'altitude, le village de Germigny-l'Exempt a pour coordonnées géographiques 46° 55' 5" de latitude nord et 2° 53' 54" de longitude est. La commune de Germigny-l'Exempt fait partie de la Communauté de communes Portes du Berry, entre Loire et Val d'Aubois.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 790 mm, avec 12 jours de précipitations en janvier et 7,3 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Ourouer-les-Bourdelins à 9 km à vol d'oiseau[6], est de 11,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 791,0 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
Typologie
Au , Germigny-l'Exempt est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nevers, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[11]. Cette aire, qui regroupe 93 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (96,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (97,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
prairies (49,3 %), terres arables (45,2 %), forêts (2,3 %), zones agricoles hétérogènes (2 %), zones urbanisées (1,1 %)[14].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Germigny-l'Exempt est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), mouvements de terrains et séisme (sismicité faible)[15]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[16].
La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[17]. Cet aléa est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 99,8 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (90 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 236 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 236 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 83 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[18],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2011, 2018 et 2020 et par des mouvements de terrain en 1999[15].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme Germiniacus en 881[19].
Depuis les travaux d'Henri d'Arbois de Jubainville, il couramment admis par les toponymistes que Germigny tire son nom de l'anthroponyme latin Germinius, suivi du suffixe d'origine gauloise -(i)acum indiquant la propriété. Quant au déterminant complémentaire -l'Exempt, il s'agit d'une mauvaise graphie du nom de l'affluent de l'Aubois qu'enjambe le village et qui est successivement attesté sous les formes le Lexant, le Lessant et actuellement le Luisant[20].
En 1683, Germigny devient, par adjudication, la propriété de la famille Briçonnet d'Oizonville. Bernard Briçonnet reconstruit au sommet d'un tertre dominant l'Aubois un château sur les fondations du château médiéval auquel on donnera le nom de «Château-Renaud».
Révolution et Empire
Les biens du dernier châtelain de Germigny, Louis-César de Bonneval, sont confisqués en 1793 et vendus.
Époque contemporaine
Au XIXe siècle, Germigny deviendra, sous les auspices de l'éleveur Louis Massé, un berceau de la race charolaise élaborée dans la ferme expérimentale de Martoux.
Seconde Guerre mondiale
La ligne de démarcation séparait la France en deux parties : au Nord, la zone occupée, et au Sud la zone dite "non-occupée" ("unbesetzte Zone", surnommée zone "nono" dans le langage courant[24]). Entrée en vigueur le 25juin 1940, après la signature de l'armistice entre l'Italie et la France du [25], elle est supprimée le 1er mars 1943, trois mois après l'invasion de la zone sud par les troupes allemandes.
Germigny-l'Exempt est une des 27 communes du Cher qui étaient traversées par la Ligne. Le tracé coupait la commune en deux, interrompant la circulation sur l'axe principal reliant La Guerche-sur-l'Aubois (en zone occupée) à Sancoins (en zone non-occupée)[26]. Le no man's land qui séparait le poste allemand du poste français s'étendait entre le lieu-dit Les Vallées et Château Gaillard, puis se poursuivait à travers le lieu-dit La Grenouille. Il divisait Germigny-l'Exempt à la hauteur du lavoir (celui-ci était en zone non-occupée), et passait sur la route d'Ignol (actuellement la départementale 43). Une stèle commémorative a été placée au bord de la route de La Guerche (actuellement la départementale 15) au croisement avec la route de Martoux pour fixer le tracé de la Ligne: les barrières mobiles qui fermaient le passage aux véhicules et le poste de contrôle allemand étaient situés à cet endroit. La ligne continuait en direction du lieu-dit la Malandrie, et rejoignait puis longeait le ruisseau des Varennes.
Site d'exfiltration privilégié dans le Cher, le "passage" de Germigny, longtemps oublié, a connu en 2018 un regain d'intérêt et donné lieu à des cycles de conférences mélangeant personnalités académiques et témoins locaux[27],[28]. À partir du 6 juin 1944 des hommes de la brigade de marche Charles Martel du colonel vichysto-résistant[29]Raymond Chomel, de l'Armée d'armistice, exploiteront le maquis de Germigny pour y organiser des opérations de sabotage et stopper la retraite de l'ennemi.
Panneau de la ligne de démarcation à Germigny-l'Exempt
La stèle commémorative à l'entrée de Germigny-l'Exempt
Carte de la ligne de démarcation à Germigny-l'Exempt
Carte de Germigny-l'Exempt
Politique et administration
Liste des maires successifs
Période
Identité
Étiquette
Qualité
1793
1798
Christophe Auclair
1798
1805
Louis Collas
1805
1824
François Massé
1824
1831
Philippe Chafre (démissionnaire)
1831
1838
Balthazar Dumond
1838
1848
Jean-Alexandre Petit
1848
1851
Antoine Colas (démissionnaire)
1851
1851
Louis Achat (révoqué)
1851
1861
Augustin Massé (à la suite de la révocation de Louis Achat)
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[33]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[34].
En 2021, la commune comptait 291 habitants[Note 2], en évolution de −6,43 % par rapport à 2015 (Cher : −3,05 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Louis Roubet, « La Coutume de Germigny-l'Exempt », in: Annales des Congrès scientifique de France: 37e session, août 1872
↑Guy Devailly, Le Berry du Xe siècle au milieu du XIIIe : Étude politique, religieuse, sociale, et économique., La Haye-Berlin, Mouton-De Gruyter, 1973-2017, p., 1973-2017, 636 p. (ISBN9783111631066, lire en ligne), p. 399
↑Éric Alary, La ligne de démarcation 1940-1944, Perrin
↑Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel et Jacques Sicard, Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Éditions Histoire & collections, coll. « L’Encyclopédie de l'Armée française » (no 2), , 246 p. (ISBN2913903886), p. 221.
↑Emmanuel Legeard, « Saint-Gilles, Laon, Germigny : Iconologie d’une représentation politique de la Vierge dans le "style 1200" », De Medio Aevo, (lire en ligne).
↑Page retraçant l'histoire de Château-Renaud (Certaines informations contemporaines contenues dans ce texte sont périmées. Ainsi, Château-Renaud n'est plus la propriété du baron de Maistre qui le revendit en 1992 au décorateur Allard, lequel à son tour le revendit en 2000 à Geoffroy Sartorius, administrateur financier.)