Georges Fournier (astronome)

Georges Fournier
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Georges Fournier (1881-1954) est un instituteur et astronome français. Il commence sa carrière d'Instituteur en 1900 à Charenton, et devient titulaire en 1903. Parallèlement, il travaille comme astronome à la Société astronomique de France, dont il devient Administrateur. Il est connu principalement pour ses travaux sur la planète Mars. Officier d’Administration de réserve au Service de Santé des Armées, il effectue entre 1906 et 1914 plusieurs périodes militaires dans différents hôpitaux de campagne de la 11e Région militaire. Pendant la guerre de 14-18, il devient gestionnaire de l’Ambulance de Villers-Marmery en Champagne. Il reçoit la Croix de Guerre en 1917. Après la 2e guerre mondiale, il devient président de la Société archéologique et historique de Chelles. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1952.

Biographie

Georges Isidore Valentin Fournier naît le 21 novembre 1881[1] à Rouvray, en Côte d'Or. Son père, Jean-Baptiste Fournier, jeune veuf remarié cette même année, est marchand de mercerie. Il a quarante- deux ans à la naissance de son fils. Sa mère, Berthe Bauby, est alors âgée de dix-sept ans. En 1884, naît à Rouvray son jeune frère Valentin François Emile. Georges Fournier n'a que cinq ans au décès de son père en août 1887 à Rouvray. Sa mère reprend alors le commerce de mercerie avec deux jeunes enfants à charge.

En 1895, Georges obtient une bourse d'internat à l'école primaire supérieure de Montbard[2]. L'école est située dans l'Hôtel de Buffon à Montbard, distant d'une trentaine de kilomètres de Rouvray. Deux ans plus tard, en 1897, il poursuit ses études à Paris en vue de devenir instituteur. Il y fait la rencontre d'un passionné d'astronomie, Gaëtan Blum, au sein de l'Ecole d'Instituteurs de la Seine. Il découvre ainsi la Société astronomique de France[3] grâce à Gaëtan Blum[4]. C'est là qu'il fait la connaissance des Gnomes, nom que se donnent entre eux les jeunes astronomes travaillant aux côtés de Camille Flammarion, comme Ferdinand Quénisset, André Bloch, Emile Touchet, etc[5].

Il adhère à la Société en 1898, et en devient le 1945e membre[6].

En 1900, Georges Fournier commence sa carrière d'Instituteur à Charenton, et devient titulaire en 1903.

Il observe la planète Mars à l'observatoire de la Société, avec beaucoup de détails que Camille Flammarion inclut en 1901 dans le second volume de son ouvrage La Planète Mars[3].

À vingt ans, en novembre 1901, il est « engagé volontaire pour 3 ans » dans le 102e régiment d'infanterie, en tant que « membre de l'Instruction publique ». Il est nommé caporal le 20 septembre 1902, et à cette date, envoyé en congé en attendant son passage dans la réserve de l'armée active[7].

Il se retire au 31, rue Saint André des Arts à Paris, 6e, et épouse en 1903 dans ce même arrondissement, Marie Marguerite Gaillardin[8], originaire de Rouvray. Le couple s'installe alors à Saint-Ouen, au 65, avenue Michelet.

En 1904, son fils Raymond Valentin naît à Saint-Ouen. Georges Fournier réside alors au 11, rue des Entrepreneurs, à Saint-Ouen. Instituteur titulaire adjoint dans cette commune, rue des Rosiers, il est transféré à Paris, 18e, rue Flocon[9].

Dès 1906, Georges Fournier assure un cours d'astronomie à l'observatoire de la Société astronomique de France.

Il réside alors au 81, rue du Mont-Cenis à Paris 18e à la naissance de sa fille Georgette.

Le 4 octobre 1906, il est nommé Officier d’Administration de 3e classe de Réserve au Service de Santé de la 11e Région. Il est successivement affecté dans divers hôpitaux de campagne du 11e Corps.

Au sein de la Société astronomique de France, il fait la connaissance de l'astronome amateur et fortuné René Jarry-Desloges. Ce dernier fait appel à Georges Fournier et à son jeune frère Valentin, également astronome comme son frère ainé, pour des campagnes d'observation planétaires « temporaires et mobiles ».

En 1907, une station astronomique est installée au Mont Revard[10], en Savoie, à 1562 m d'altitude. En juin 1909, elle est transférée au Massegros, en Lozère, à 900 m d'altitude. La même année, une nouvelle station est installée au Mont Revard[11].

Georges Fournier est crédité de la découverte de nuages sur la planète Mars[note 1].

Sa fille, Germaine Léonie Fournier naît le 31 décembre 1909, rue du Mont-Cenis, Paris 18e. La station du Revard est à son tour déplacée dans la Beauce, à Toury, en Eure-et-Loir, jusqu'en mars 1910.

Le 16 mars 1911, naît son fils Lucien Emile Fournier au 79, boulevard Ornano, Paris 18e.

Cette même année, Georges Fournier est chargé d'une étude approfondie sur documents afin de déterminer l'emplacement idéal pour l'implantation d'une nouvelle station astronomique en Algérie. Membre du Conseil de la Société astronomique de France, il se partage entre son « Cours d'astronomie théorique et pratique » qui se tient le mercredi, et cette étude d'implantation d'un observatoire en Algérie[12].

La ville de Sétif répond parfaitement aux exigences. L'équipement, transféré de Toury à Sétif, permet à Georges Fournier la poursuite des observations d'octobre 1911 à février 1912. Durant cette période, la station de Massegros fonctionne à plein régime également, sous la houlette de Georges Fournier et de son jeune frère Valentin, puis exclusivement de celui-ci, de septembre à février[note 2].

Dans le même temps, s'intercalent pour Georges Fournier des périodes d'activités militaires au sein du 11e Corps : une affectation à l'Hôpital de Campagne n°2 en mars 1912, suivie de sa promotion en tant qu'Officier d'administration de 2ème classe le 31 décembre 1912, puis d’une affectation à l'Hôpital de Campagne n°9 en janvier 1913.

Entre temps, le 19 août 1912, son fils Henri Fernand Émile naît à Rouvray-Saint-Denis en Eure-et-Loir, à une dizaine de kilomètres de la station de Toury où officie Georges Fournier.

Dès 1913, Georges Fournier s'installe définitivement au 11, avenue Anne, à Chelles, en Seine-et-Marne[13].

D'octobre 1913 à février 1914, disposant d’une courte pause militaire, Georges Fournier poursuit ses observations à Sétif à l'aide d'un nouvel objectif de 50 cm de diamètre fabriqué par Émile Schær. Les observations conjointes des frères Fournier, assorties des synthèses de René Jarry-Desloges, paraissent dans les « Observations des surfaces planétaires ».

En avril 1914, il est affecté à l’Ambulance n°9 du 11e Corps, à Villers-Marmery dans la Marne. A la déclaration de guerre le 1er août 1914, il est « rappelé à l'activité » par décret de mobilisation générale, et rejoint cette même Ambulance, en tant que gestionnaire. En 1915, alors que la guerre fait rage, il dresse en sa qualité d'officier d'état civil l'acte de décès des très nombreux combattants « décédés à l'Ambulance » installée dans le village[14]. Ce lieu deviendra ensuite une nécropole nationale, regroupant les dépouilles des soldats morts pour la France lors des combats survenus dans cette région.

En 1917, Georges Fournier est affecté au Centre spécial de réforme de Nantes, puis à la Direction du Service de Santé, au service du matériel. Il reçoit du commandement militaire la Croix de Guerre pour conduite exceptionnelle pendant la guerre. Il est démobilisé en février 1919, et reprend dans la foulée son « cours régulier d'astronomie élémentaire »[note 3].

Au sortir de la guerre en 1919, le prix des Dames lui est décerné par la Société astronomique de France[note 4].

En 1921, il est promu Officier d'Académie[15]. En 1922, il reçoit la Médaille Commémorative décernée par la Société Astronomique de France[16], et en 1923, le prix de la planète Mars[note 5].

Le 14 décembre en 1925, il est récipiendaire du prix Lalande attribué par l'Académie des sciences de France.

En 1929, il est détaché au titre « d'instituteur cours complémentaire », et deux ans plus tard, le 16 Juillet 1931, il est nommé Officier de l’Instruction Publique[15].

En 1934, il reçoit la Médaille de bronze, et l'année suivante, en 1935, devient professeur cours complémentaire jusqu'à sa retraite en 1938. Il reçoit alors la Médaille d'argent.

En 1946, au sortir de la deuxième guerre mondiale, Georges Fournier, déjà bibliothécaire de la ville de Chelles, devient Président de la Société archéologique et historique de Chelles. Il reçoit le prix Camille Flammarion cette même année 1946.

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1952[15].

Il meurt à Chelles le 1er décembre 1954[17]. Une école élémentaire de la commune porte son nom.

En son honneur en 1973 , son nom est donné au cratère Fournier sur Mars, un cratère d'impact de 118 km de diamètre[18], situé dans le quadrangle d'Iapygia, dans la région de Tyrrhena Terra.

Publications

  • « Un demi-siècle à l'observatoire de la Société astronomique de France », L'Astronomie, vol. 64,‎ , p. 325-340 et 386-394 (lire en ligne).
  • « René Jarry-Desloges et ses stations astronomiques », L'Astronomie, vol. 65,‎ , p. 388 à 395 (lire en ligne).

Notes et références

Notes

  1. Paru dans L'Astronomie 1er janvier 1924, p 329 - Article de Jarry-Desloges Contribution à l'étude de la désagrégation de la calotte polaire australe de la planète Mars : « Une dépêche de M. G. Fournier, en date du 14 juillet, me signale qu’on aperçoit des apparences de désintégration dans les blancheurs polaires, qui font penser qu’Argyre II va se détacher de la calotte.»
  2. Paru dans L'Astronomie du 1er janvier 1920, p.203 : « Nous ne pouvons mieux faire que de placer devant les yeux de nos lecteurs, une bonne carte géographique martienne, ou pour parler plus exactement, une carte aréographique. Nous choisirons dans ce but l'excellent planisphère martien construit par notre collègue, M. G. Fournier, sur l'ensemble des observations faites en 1907, 1909, 1911, et 1912 aux observatoires Jarry-Desloges, du Revard, du Massegros et de Sétif, et publié en 1913 au Bulletin »
  3. Paru dans L'Astronomie du 1er janvier 1919, p 142 - Article Réouverture du Cours d'Astronomie à l'Observatoire de la Société : « Nos collègues ont souvent regretté depuis quatre ans la brusque interruption du Cours d'Astronomie, si instructif, fait le mercredi à l'Observatoire de la Société, 28, rue Serpente, et que la Guerre a trop longtemps arrêté. Nous sommes heureux d'annoncer que M. Fournier, qui a su rendre ce cours si intéressant, et qui a été tenu éloigné de nous pendant plusieurs années au service de la Patrie, va le reprendre le mercredi soir, à 8 heures et demie, à partir du 2 avril prochain. Il traitera de « L'Astronomie planétaire » et fera une dizaine de leçons. »
  4. Paru dans L'Astronomie du 1er janvier 1919, p. 301 : « C'est à lui que notre Conseil a décerné cette année le Prix des Dames, fondé en avril 1896, sur l'initiative de Mme Camille Flammarion, par les dames de la Société. M. G. Fournier le méritait à tous les points de vue. Comme administrateur de notre observatoire, il nous consacre les soins les plus assidus. D'autre part, nos lecteurs connaissent ses nombreuses et excellentes observations planétaires, notamment celles de notre cher voisin, le monde de Mars, faites aux observatoires Jarry-Desloges. Nous avons publié de lui une belle carte de Mars, en septembre 1913. Observateur habile et consciencieux ; dessinateur élégant. »
  5. Paru dans L'Astronomie du 1er janvier 1923, p.302 – Article Marche et progrès de la Société astronomique de France - Discours de M. Camille Flammarion : «[…] je déclare que l'observateur qui le mérite le mieux par ses travaux personnels est M. Georges Fournier qui, sans contredit, a fait les plus assidues et les meilleures observations sur la planète Mars pendant les dernières oppositions, comme le savent tous ceux qui ont suivi de près les fécondes recherches effectuées aux observatoires Jarry-Desloges. M. Fournier ignore encore mon choix, et s’il est ici, je le prie de l’accepter comme très justement mérité. Je me permettrai d'ajouter qu'aux yeux de tous ceux qui le connaissent, il est l'un des observateurs contemporains les plus estimés, par la précision de ses travaux et par l'indépendance de son caractère. Il appartient à notre Société depuis l'année 1898, c'est à dire depuis un quart de siècle […] »

Références

  1. Archives de Côte d’Or, Rouvray, Registre des naissances, 1881, Acte n°44
  2. Journal officiel de la République française, Lois et décrets, 14 avril 1895
  3. a et b Article Fournier, Georges, de William Sheehan, sur Biographical Encyclopedia of Astronomers, 24 décembre 2016.
  4. Article Georges Fournier (1881-1954), de Gabrielle Camille-Flammarion et Jacques Camus, paru dans L'Astronomie, vol. 69, 1er mai 1955, p. 201
  5. L'Astronomie, 1er janvier 1950, p.327-328
  6. L'Astronomie, 1er janvier 1911, p.614.
  7. Archives de Paris, Registre matricule de recrutements, Recrutement militaire de la Seine (1887-1921), Matricule 1595, Détail des services et mutations diverses
  8. Archives de Paris, Paris 6e, Registre des mariages, 1903, Acte n°275, cote 6M 180
  9. Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, 12 décembre 1904, p.3882
  10. L’Astronomie, 1er janvier 1907, p.370 à 372
  11. L’Astronomie, 1er janvier 1951, p.388 à 395
  12. L'Astronomie, 1er janvier 1911, p. IX
  13. L'Astronomie, 1er janvier 1913, p. 616
  14. Archives du Val-de-Marne, Villecresnes, 1915, Transcription du décès de Sautereau Frédéric Marcel le 28 octobre 1915, Acte n°16
  15. a b et c Base Léonore, Ministère français de la Culture, Cote C-300236
  16. L'Astronomie, 1er janvier 1922, p296
  17. Archives de Seine-et-Marne, Tables de successions et absences, Lagny, page 95/260
  18. « Le cratère martien Fournier », sur minouxia.fr.

Annexes

Bibliographie

  • Gabrielle Camille-Flammarion et Jacques Camus, « Georges Fournier (1881-1954) », L'Astronomie, vol. 69,‎ , p. 201 (lire en ligne).
  • (en) William Sheehan, « Fournier, Georges », sur Biographical Encyclopedia of Astronomers, .

Liens externes