Gaston Georges Delépine est ordonné prêtre en 1902. En 1911 il soutient sa thèse consacrée au calcaire carbonifère de Belgique[1]. Il est parmi les organisateurs du premier Congrès International de Stratigraphie et de Géologie du Carbonifère à Heerlen (ces congrès se réunissent jusqu’à nos jours[2]). Il a été, entre autres, doyen de faculté, recteur du séminaire et recteur d’université[3].
Signification pour l’histoire des Sciences de la Terre
Ses recherches ont porté sur la stratigraphie, la paléogéographie[8] et la paléontologie des faciès marins du Carbonifère. Il travaillait sur les brachiopodes[9] et les polypiers, mais son sujet de prédilection étaient les goniatites du fait de leur signification stratigraphique. Delépine travaillait en Ardenne belge, où il montra que les dissemblances entre certains sédiments carbonifères, jusque-là interprétées comme traduisant une différence d’âge, correspondaient en fait à des différences de faciès. Il étudia aussi les Pyrénées, où il fut le premier à dater correctement les schistes de Mondette, dont la datation erronée ancienne avait constitué une contradiction avec la compréhension de la chaîne entière. Il data les sédiments carbonifères des Asturies. Il travailla aussi en Afrique du Nord, plus précisément au Maroc[3]. Il décrivit plusieurs espèces nouvelles de goniatites[10].
Les Brachiopodes du Marbre noir de Dinant (Viséen inférieur) (1928)[9]
Les Goniatites du Dinantien de la Belgique (1940)[11]
Les goniatites du Carbonifère du Maroc et des confins Algéro-Marocains du sud (Dinantien-Westphalien) (1941)[12]
Ordre des Clymenida, Sous-ordre des Goniatitina (1952, chapitres du Traité de Paléontologie de Jean Piveteau)[10]
Citations
Delépine lui-même
« [L]e prêtre peut être, et même doit être, un savant. »[7]
Les autres à propos de Delépine
« Vous entendiez (…) unir les deux vocations [le sacerdoce et la recherche scientifique] et servir par là la cause de l’Église, en apportant la démonstration évidente de l’ouverture extrême qu’elle garde sur tous les problèmes intéressant la vie et le progrès de l’humanité. » [discours lors de la remise de la Légion d’honneur, 1952][7]
« [C]e titre [membre de l'Académie des Sciences], il m’en fit alors la confidence, lui apportait l’autorité utile pour défendre efficacement, devant les instances ecclésiastiques supérieures, la nécessité d’une sérieuse formation scientifique du jeune clergé (…) encore trop souvent négligée. » [notice nécrologique par Pierre Pruvost, 1963][3]
Éponymie
Deux genres d’animaux du Carbonifère sont nommés en son honneur: brachiopode Delepinea Muir-Wood, 1962[13] et goniatite Delepinoceras Miller & Furnish, 1954[14] (type de la famille des Delepinoceratidae Ruzhencev, 1957[15],[16]).
↑(en) Hans-Georg Herbig, Michael R. W. Amler, Markus Aretz et Sven Hartenfels, « Special Issue: 19th International Congress on the Carboniferous and Permian, Cologne 2019. Palaeontological contributions », PalZ, vol. 96, no 3, , p. 403–407 (ISSN1867-6812, DOI10.1007/s12542-022-00634-6, lire en ligne, consulté le )
↑ abcdefg et hPierre Pruvost, « Notice nécrologique sur Mgr Gaston Delépine », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. 256, , p. 2961–2965 (lire en ligne)
↑Alain Blieck, Denise Brice, Jacques Charvet, Jessie Cuvelier, Jean-Pierre de
Baere, André Dhainaut, Antoine Matrion, Francis Meilliez, Bruno Mistiaen, Thierry Oudoire, Jean Ricour, Jean Sommé et Alain Trentesaux, « La société géologique du Nord et les Sciences de la Terre dans le Nord de la France : science, industrie et société », Mémoires de la société géologique du Nord, vol. 17, , p. 3–40 (lire en ligne)
↑ ab et cAlbert Policard, « Notice sur la vie et les travaux de Gaston Delépine, Membre non résidant, déposée en la séance du 17 août 1964 », Académie des sciences, Paris, Académie des sciences, (lire en ligne)
↑Gonzague Dubar; Le Maitre, Mouterde, « Monseigneur Gaston Delepine: 1878-1963 », Bulletin de la Société géologique de France, vol. S7-VI, no 3, , p. 334–348 (lire en ligne)
↑ a et bGaston Delépine, « Les Brachiopodes du Marbre noir de Dinant (Viséen inférieur) », Mémoires du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique, vol. 37, , p. 1–38 (lire en ligne)
↑Gaston Delépine, « Les Goniatites du Dinantien de la Belgique », Mémoires du Musée royal d’Histoire naturelle de Belgique, vol. 91, , p. 1–91 (lire en ligne)
↑Gaston Delépine, « Les goniatites du Carbonifère du Maroc et des confins Algéro-Marocains du sud (Dinantien-Westphalien) », Notes et Mémoires, Service géologique, Protectorat de l'État Français au Maroc, vol. 56, , p. 1–111
↑(en) Helen M. Muir-Wood, « On the Morphology and Classification of the Brachiopod Suborder Chonetoidea », British Museum (Natural History), London, British Museum (Natural History), , viii + 132
↑A. K. Miller et W. M. Furnish, « The Classification of the Paleozoic Ammonoids », Journal of Paleontology, vol. 28, no 5, , p. 685–692 (ISSN0022-3360, lire en ligne, consulté le )