À environ 100 mètres de la sortie de la gare, en direction de Dordives, un embranchement particulier (EP) permet la desserte[a] de la sucrerie Ouvré à Souppes[3].
Histoire
Gare PLM (1860-1937)
La gare de Souppes est mise en service le , par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM), lorsqu'elle ouvre à l'exploitation la section de Moret à Montargis de sa ligne de Paris à Lyon par le Bourbonnais[4]. Le trafic commence avec quatre allers-retours quotidiens d'omnibus, puis il s'intensifie après la mise à double voie de la ligne le [5].
En 1862, la gare de Souppes est la gare du département qui est à l'origine du plus important tonnage de marchandises au départ, avec 6 321 tonnes[6].
Vers 1877, une autorisation est donnée aux exploitants de carrières afin de créer un embranchement entre la gare et leur entrepôt de pierres de taille[7]. En 1880, l'embranchement de l'entrepôt de la sucrerie Thiriar et Cie est supprimé[8]. En 1882, la Compagnie du PLM fait approuver par l'administration son projet d'agrandissement de la halle à marchandises[9].
Elle devient une gare d'échange lors de l'ouverture de la section de Montereau à Souppes, le de la ligne à voie métrique de Montereau à Château-Landon. La deuxième section de Souppes à Château-Landon est mise en service le [10]. Après le pont métallique sur le Loing, elle dessert, en rebroussement, l'embranchement la sucrerie Ouvré[3].
La gare vers 1900
Cour et BV.
Desserte.
Voies de services à droite.
La « gare de Souppes » figure dans la nomenclature 1911 des gares, stations et haltes de la compagnie PLM[11]. Elle porte le no 5 de la ligne de Moret-les-Sablons à Nimes[12]. La gare dispose des services complets, de la grande vitesse (GV) et de la petite vitesse (PV)[13].
Le chantier des tailleurs de pierres dans les années 1910
En 1928, les installations de transbordement en gare sont améliorées par un accord entre la Compagnie du PLM et les chemins de fer départementaux[14]. En 1929, l'activité betteravière est importante avec 18 400 t de betteraves, ce qui correspond à 12 800 t de transbordement PLM et 5 600 t en provenance des gares CFD, auxquelles s'ajoutent 4 090 t de pulpes, 1 160 t d'engrais, 1 150 t de sucres et 450 t de produits divers, ce qui représente un total de 25 550 t soit une activité quotidienne transbordée de 1 000 t avec un trafic de 140 à 150 wagons. Cette augmentation du trafic a été permise « par l'amélioration du transbordement réalisé en 1928 qui a permis une rotation plus rapide des wagons, mais les manœuvres sont gênées par l'insuffisance des voies. Un projet de leur amélioration est donc présenté par la Compagnie des chemins de fer départementaux » par « allongement de la voie IV et construction d'une voie VIII, ainsi que remaniement des appareils des autres voies ». Ce projet est soutenu par les ingénieurs du contrôle et par la commission du conseil général[15].
Gare SNCF (depuis 1938)
Le , la voie de l'embranchement est mise à quatre fils de rails depuis la gare de Souppes jusqu'à la sucrerie Ouvré afin d'éviter le transbordement en permettant aux wagons de rejoindre l'usine directement[3].
C'est au cours des années 1980 que les gares sont réaménagées en vue de l'électrification de la ligne. À Souppes, on installe des « appareils de voie à entrée directe pour voie unique temporaire (VUT) »[16]. Par contre, ses voies de services ne sont pas électrifiées car il est prévu qu'elles soient desservies par locotracteur[16]. Néanmoins, l'embranchement de la sucrerie est électrifié[17]. La section de Moret à Nevers, sur laquelle se situe la gare, est mise sous-tension les 8-9 mars 1988[18].
Au début des années 1990, la gare de Souppes est ouverte au trafic fret[19]. En 2011, ce trafic est limité aux transports par train sur installations terminales embranchées[20].
En mars 2022, le maire de Souppes, Pierre Babut, informe ses administrés d'un projet de la SNCF de fermeture du guichet de la gare, comme d'autres gares de la ligne et de son remplacement par un simple automate à partir du mois de septembre[21].
Fréquentation
De 2015 à 2021, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare s'élève aux nombres indiqués dans le tableau ci-dessous[22].
Année
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Voyageurs
643 835
656 972
684 942
674 162
691 753
375 480
597 864
Service des voyageurs
Accueil
Point d'arrêt sans personnel (PANG) la gare dispose d'un hall, ouvert le mardi de 7h30 à 20h et le jeudi de 9h à 20h. L'achat des titres de transports s'effectue sur des automates Transilien et sur smartphone avec l'application Île-de-France Mobilités ou SNCF Connect[23].
Le passage d'un quai à l'autre s'effectue en empruntant les escaliers du pont routier situé au sud du bâtiment voyageurs.
Un parking payant, dispose de : six places pour les deux roues motorisés et 324 places pour les voitures[23].
Patrimoine ferroviaire
La gare a conservé plusieurs de ses bâtiments d'origine : le bâtiment voyageurs, la halle à marchandises et à l'embranchement des voies de service, la maison du garde barrière de l'ancien passage à niveau remplacé par un passage sous voies routier.
Notes et références
Notes
↑L'embranchement existe toujours mais sur le passage à niveau de la D207 juste avant la sucrerie, le goudron de réparation couvre un rail et, à proximité la voie, semble également à l'abandon dans l'enceinte de l'usine[2]
Références
↑Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau ferré français, vol. 2 : lignes 601 à 990, Paris, La Vie du rail, , 239 p. (ISBN978-2-918758-44-0), « [750/1] Moret - Cosne-S/Loire », p. 94.
↑ ab et cJean-Louis Rochaix, « Histoire : En Seine-et-Marne », Voie Libre, no 47, , p. 24-25 (lire en ligne, consulté le ).
↑François et Maguy Palau, Le rail en France : Le second Empire, t. 2 : 1858-1863, Paris, Palau, , 223 p. (ISBN2-950-94212-1, BNF37658881), « 5.10 Moret-Montargis 14 août 1860 », p. 108-109.
↑Conseil général, « Chemins de fer : trafic des gares en 1862 », [Rapports et délibérations] / Conseil général de Seine-et-Marne, , p. 109-110 (lire en ligne, consulté le ).
↑Conseil général, « Chemins de fer : lignes de Paris à Lyon et à la Méditerranée », [Rapports et délibérations] / Conseil général de Seine-et-Marne, , p. 15 (lire en ligne, consulté le ).
↑Conseil général, « Étendue du service dans le département de la Seine-et-Marne », [Rapports et délibérations] / Conseil général de Seine-et-Marne, , p. 183 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Souppes », L'Abeille de Fontainebleau, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑Conseil général, « Chemins de fer d'intérêt local : 1 ligne de Montereau à Château-Landon », [Rapports et délibérations] / Conseil général de Seine-et-Marne, , p. 58 (lire en ligne, consulté le ).
↑Conseil général, « Ligne de Montereau à Château-Landon », [Rapports et délibérations] / Conseil général de Seine-et-Marne, , p. 900 (lire en ligne, consulté le ).
↑Conseil général, « Aménagement et extension des voies de la station de Souppes (commission des chemins de fer) », [Rapports et délibérations] / Conseil général de Seine-et-Marne, , p. 73-75 (lire en ligne, consulté le ).
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
PLM, Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée : Nomenclature des gares stations et haltes, Paris, Impr. Maulde, Doumenc, , 173 p. (lire en ligne)..
André Rasserie, Le Bourbonnais 150 ans d'histoire, Grenoble, Presses et éditions ferroviaires, , 65 p. (ISBN2-905447-05-2)..
René-Charles Plancke, Histoire du Chemin de fer de Seine-et-Marne, t. 1 : de la Vapeur au TGV, Aubenas, Èdition Amatteis, , 508 p. (ISBN978-2868491053)..
« Où va le sucre: sucrerie Bourdon à Aulnat, sucrerie Ouvré à Souppes, sucrerie Lesaffre à Nangis, sucrerie de Boiry, sucrerie d'Eppeville, sucrerie de Roye, le silo de Libourne - le sucre d'Aquitaine S.A. », Rail et Industrie, no 32, .