Nommé évêque d'Autun le , il est confirmé le 1er octobre et consacré en par l'archevêque de Sens et prend possession de son diocèse en août suivant, au cours d'une cérémonie relatée par Charles Robinet[2]. Il avait succédé, après une vacance de deux ans, à Louis Doni d'Attichy, il joue rapidement un rôle prédominant aux États de Bourgogne province dont le gouverneur est le prince de Condé. Il fait construire l'Hôpital-Général et le séminaire avec magnificence et le confie aux prêtres de Saint-Sulpice. Il se rend en fief protestant au Château de Vault-de-Lugny chez les de Jaucourt en 1685[3]. Malgré ses appuis à la cour de France, il échoue en 1693 à obtenir la succession de l'archevêque de Lyon et il se démet de son siège épiscopal le en faveur de Bertrand de Senaux.
Opinions de ses contemporains
Saint-Simon sur Roquette : « Ce grand béat, c'est sur lui que Molière prit son Tartuffe. » C’est également l’avis de l’abbé de Choisy et de La Bruyère. La Grande Mademoiselle le voit comme « un tracassier, homme de mauvaise foi, bien avec tout le monde. » Cosnac disait de lui : « dès ce temps-là, recherche avec des soins assez grands le moyen d'avoir mon amitié. Il n'y est jamais bien parvenu. Trop de gens, et M. le prince de Conti, lui-même, m'avoient donné des impressions désagréables de sa probité. »
Dangeau : « Cet évêque d'Autun étoit un vieux fripon, bien connu pour tel, et qui, par beaucoup d'esprit et d'intrigue, étoit arrivé là avec grande espérance d'aller plus loin. Il avoit été de bien des couleurs en sa vie ; attaché à madame de Longueville, à M. le prince de Conty, son frère, valet à tout faire du cardinal Mazarin, et surtout, des dames importantes d'alors ; grand serviteur après des Jésuites, en un mot, tout ce qu'il falloit être pour avoir du crédit et pour cheminer. »
Pour autant l'abbé de Roquette n'a pas laissé de mauvais souvenirs à Autun qui lui doit de nombreuses réalisations sociales et architecturales.
Le rare Abbé de la Roquette
Porte sur son habile Tête,
Où l'on ne loge rien de commun,
La brillante mytre d'Autun.
De Sens le fameux archevesque
Sacra, dimanche, cet évesque
En un monastère pieux,
Dont la pompe surprit les yeux,
Et maints prélats, princes, princesses,
Du rang des premières altesses,
Firent en ce sacre nouveau,
Certes, un concours nombreux et beau.
(''Lettre en vers à Madame du 18 avril 1667), p. 808-809.
↑Mr Chambon, Table alphabétique des matières contenues dans les Bulletins de la Société d'Études d'Avallon des années 1879 à 1903 inclus. XXX,121.
J.-Henri Pignot, Gabriel de Roquette, évêque d'Autun : un évêque réformateur sous Louis XIV : sa vie, son temps et le "Tartuffe" de Molière, d'après des documents inédits, t. 1, Paris, A. Durand et Pedone-Lauriel libraires-éditeurs, , XVI & 509 (lire en ligne), t. 2, compte-rendu par Augustin Gazier, « Gabriel de Roquette », Revue historique, t. 3, , p. 455-458 (lire en ligne)