François Muguet, baptisé en 1631[1], mort en 1702, est un imprimeur français.
Biographie
Fils de l'imprimeur-libraire lyonnais Louis Muguet et de Philippe Dupré qui reprendra l'activité de son mari à la mort de ce dernier, il arrive à Paris en 1653[2]. Il est alors apprenti chez Pierre II Des Hayes, dont il épouse en la nièce Catherine Pillé. Il lui succède en 1659.
En 1661, il est imprimeur ordinaire du Roi[3] et premier imprimeur du Roi en 1686. En outre, il est imprimeur de monseigneur l'archevêque de Paris (1664), imprimeur du Parlement (1683), huissier et imprimeur du clergé de France (1690).
Son titre d'imprimeur de l'archevêque le met bien sûr en bonne position pour obtenir, en 1677, un privilège pour l'impression de la nouvelle édition des œuvres de saint Augustin préparées par les Bénédictins de Saint-Maur, et pour participer, à partir de la Révocation de l'Édit de Nantes de 1685, à l'impression en masse des ouvrages destinés à consolider la foi des nouveaux convertis[4].
Muguet se spécialise dans les ouvrages d'érudition et les ouvrages religieux, auquel il apporte un soin particulier, faisant rapidement de son imprimerie un établissement réputé, visité par les savants.
À partir de 1683, il dirige l'imprimerie royale de Versailles, spécialisée dans l'impression de documents pour l'armée et les bâtiments du Roi, qu'il confie à son fils François-Hubert. Il est incarcéré à la Conciergerie en pour avoir imprimé une bulle du pape à la demande du nonce.
L'enquête de 1701 sur les imprimeurs du royaume, qui précède sa mort d'un an, révèle qu'il avait 11 compagnons dans son atelier de la rue de la Harpe. Son enseigne était Aux Trois rois ou À l'adoration des Trois rois. À sa mort, son fonds est estimé à 87824 lt de livres et 9793 lt de matériel[5]. L'atelier passe à sa veuve associée à son fils François-Hubert, mais l'association ne fonctionne pas et sa veuve se remarie alors à Louis-Denys de La Tour, un imprimeur reçu en 1688 mais qui n'exerçait pas. C'est finalement lui qui relance l'atelier.
François Muguet a eu 6 enfants, dont trois exercèrent le métier d'imprimeur (Théodore, François-Hubert et Henri) avec plus ou moins de longévité.
Notes
↑Dit âgé de 71 ans lors de l'enquête de nov.-déc. 1701, baptisé en l'église Saint-Nizier de Lyon le 21 janvier 1631 (registre déposé aux archives municipales de Lyon).
↑Sur les raisons du départ vers Paris de plusieurs imprimeurs lyonnais, voir Martin 1984 p. 594-596.
↑Martin 1984 signale à cet égard (p. 674) qu'il ne mît rien sous presse pour le service du roi avant 1672, date à laquelle il reçoit ses lettres de provision de cet office.
↑Inventaire après décès à Paris ANF : MC C, 451, du 17 février 1702.
Annexes
Bibliographie
Philippe Renouard, Répertoire des imprimeurs parisiens, libraires et fondeurs de caractères en exercice à Paris en XVIIe siècle..., Paris, Jacques Laget, 1995.
Henri-Jean Martin, Livre, pouvoirs et société à Paris au XVIIe siècle (1598-1701), Genève, Droz, 1984. 2 vol.