Il publie ensuite de nombreuses séries éphémères dans divers magazines de bande dessinée, dont notamment Monsieur Bouchu qui vivra plusieurs aventures à suivre pour l’hebdomadaire J2 Jeunes entre 1965 et 1968, avant de créer la série Marc Lebut et son voisin en 1966 avec le scénaristeMaurice Tillieux, série qu'il poursuivra seul, après le décès de ce dernier survenu en 1978, jusqu'en 1986.
Il crée également la série Capitaine Lahuche, qu'il anime entre 1971 et 1977.
Francis Bertrand naît le à Uccle, une communebruxelloise, d’un père artiste peintre spécialisé dans les marines et les scènes méditerranéennes. Passionné par le dessin et les automobiles anciennes, il réunit ses deux passions dans sa première bande dessinée publiée dans le quotidien belge La Cité en 1957 sous le titre Plein gaz dont le héros est un pilote dénommé Many-Vaile. Il est remarqué et engagé par l’International Press, un studio de dessinateurs travaillant pour la presse belge, auquel participent de futurs dessinateurs de bande dessinée tels Mittéï et Greg. Sa carrière est interrompue par le service militaire qu’il effectue dans l’artillerie[1],[2],[3]. Rendu à la vie civile, il reprend son activité de dessinateur en réalisant, sur des scénarios de Greg, les séries Luc Junior et Toutsy dans les quotidiens belges La Dernière Heure en 1960 et La Libre Belgique en 1961[2].
Francis intègre ensuite le studio créé par Peyo pour travailler comme assistant sur les diverses séries de celui-ci. Il participe ainsi à la refonte des mini-récits des Schtroumpfs pour leur édition en albums à la suite du succès de l’album de la série Johan et Pirlouit, La Flûte à six schtroumpfs, ainsi qu’au lettrage et aux décors de l’album Le Pays maudit[2].
Les collaborations à Spirou
À partir de 1962, et jusqu’en 1973, Francis publie régulièrement des mini-récits (dix-huit au total) proposés en supplément dans Spirou. Pour ce format, il crée la série L’Homme du château qui connaît dix mini-récits et une courte histoire complète entre 1969 et 1973[2].
Francis réalise en outre quelques histoires courtes[2] :
Les Œufs de Clocheville en 1966,
L’Échelle invention pratique et Les Penseurs de Rodaim en 1967
Le Téléphone invention pratique en 1968
trois gags de Clap, mettant en scène un animateur de télévision en 1969 et 1971
Mimile et l’étoile filante en 1972
Le Robinson du cosmos et La Rose spatiale en 1973,
La Ménagerie fantastique (sur scénario de Raoul Cauvin) en 1974.
Les collaborations à d'autres périodiques
Parallèlement, Francis collabore avec d’autres périodiques, pour lesquels il crée des séries éphémères[3] :
Dans les griffes de Lunkov, une bande à suivre publié dans l'hebdomadaire La Semaine d’Averbode en 1962, où, après Many-Vaile et avant Marc Lebut, une automobile ancienne joue un rôle central[4],
Monsieur Bulle, de courts récits complets publiés dans le mensuel Record (deux en 1964 et un en 1966), dans lesquels un automobiliste, dont la physionomie préfigure celle de Goular, le voisin de Marc Lebut, roule lui aussi dans un vieux tacot[5],
Petitbois, publiée dans le Journal des Pieds Nickelés en 1964,
Le Voisin de Mr Doubillet, un court récit publié dans Pilote en 1964[6],
Jett Parther, de courts récits complets publiés dans Pilote entre 1964 et 1967[7],
Katty, quelques courts récits publiés dans l’hebdomadaire J2 Magazine,
Pat Cadwell, deux courts épisodes d’une série western dessinée dans un style réaliste sur scénario de Guy Hempay publiés dans l’hebdomadaire J2 Jeunes en 1965 (la série sera poursuivie par le dessinateur Noël Gloesner)[8],
Le Journal de François, illustrations hebdomadaires des courts romans écrits par Hélène Lecomte-Vigié publiés dans l’hebdomadaire J2 Jeunes entre 1965 et 1968[9],
Monsieur Bouchu, sa plus longue série en dehors de Marc Lebut, pour laquelle il réalise quelques récits complets puis sept aventures à suivre de 40 à 50 planches chacune, publiée dans l’hebdomadaire J2 Jeunes entre 1965 et 1968, dont le personnage central est également proche physiquement de Goular[10],
divers courts récits publiés dans l’hebdomadaire J2 Jeunes entre 1965 et 1968 (Ah ! La vache ! sur scénario de Guy Hempay, Dominique Laguigne le pauvre riche, Auguste Ballon, inventeur ignoré et la série de gags Comment faire rire)[11],
L’Extra terrestre, un court récit publié dans Pilote en 1966[6],
Lahuri, une courte série de gags écrits par Vicq publiés dans Tintin en 1966 et 1967[12],
Tournicotour, un court récit écrit par Vicq publié dans Tintin en 1966[13],
Au début des années 1970, Francis travaille occasionnellement pour des périodiques allemands et italiens. Il assiste ainsi Berck dans sa reprise de la série de science-fiction humoristique Mischa destinée aux publications de Rolf Kauka en Allemagne et collabore avec des magazines italiens, Il Corriere dei Piccoli (dans lequel une traduction de Marc Lebut est publiée sous le titre Pippo Scrocca e il Ragioner Candel), et Il Giornalino(it) pour lequel il crée, sur des scénarios de Vicq, la série de gags mettant en scène un cascadeur, Bill Fracassa[16], qui sera rebaptisée Bomm Giovanni lors de sa nouvelle publication dans le magazine allemand Zack (Zeitschrift)(de) en 1975[17], pour lequel il réalise ensuite l’année suivante, avec son assistant Jean-Richard Geurts (le futur Janry), une histoire de la série Die Pichelsteiner, dont les protagonistes sont les membres d’une famille de l’âge de pierre[18],[3].
La Ford T
Au cours de l’année 1965, Francis, qui recherche un scénariste, demande à Maurice Tillieux, dont il apprécie l’humour, s’il était d’accord de collaborer avec lui sur une nouvelle série burlesque qui mettrait en scène une automobile ancienne.
C’est ainsi que Tillieux crée pour Francis une nouvelle série, tout d’abord baptisée La Ford T, puis renommée Marc Lebut et son voisin, qui fait son apparition dans le no 1452 de Spirou du et dont le succès est immédiat[2],[3].
Devant le succès de Marc Lebut, Francis abandonne presque toutes ses autres séries, et engage un assistant en la personne de Roger Leloup, qu’il avait connu au studio Peyo et qui travaille alors au studio Hergé (avec lequel il réalisera également une aventure de la série Jacky et Célestin, Un Barbu a disparu), pour la réalisation des décors de la série Monsieur Bouchu[15].
Au fur et à mesure de l’évolution de la série, Maurice Tillieux, par ailleurs accaparé par les nombreuses séries qu’il anime dans Spirou, laisse de plus en plus de latitude à Francis qui réalise ainsi seul les gags en une planche et certains récits plus longs, le scénariste n’intervenant que pour améliorer certains découpages et placer quelques gags et calembours[19].
Après le décès accidentel de Maurice Tillieux, le , Francis poursuit seul la série, parfois avec l’aide du scénariste Raymond Maric mais la série périclite et disparaît des pages de Spirou en 1983 après la publication de 14 albums par les éditions Dupuis, Francis publiant encore un ultime récit en album aux éditions Récréabull (sur scénario de Lucien Froidebise) en 1986. Une intégrale en 11 volumes est publiée par les éditions Le Coffre à BD entre 2006 et 2014[20].
Capitaine Lahuche
Tout en poursuivant Marc Lebut, Francis crée, dans l’hebdomadaire Spirou, une nouvelle série, Capitaine Lahuche contant les aventures du capitaine d’un remorqueur baptisé Le Tyran d’eau, dont la particularité est de ne jamais rien remorquer mais de transporter des passagers, chaque traversée générant une aventure humoristique différente. La série connaîtra de nombreux récits complets et une histoire à suivre de 30 planches entre 1971 et 1977 (parfois sur des scénarios de Jean-Marie Brouyère, Mittéï ou Jacques Stoquart) mais ne sera pas éditée par Dupuis, seul un album broché noir et blanc étant publié en 1984 par les éditions Bédésup[21].
Les dernières publications
Pour Spirou, Francis crée sa dernière série, Les Soldats de plomb, qui connaît plus d’une centaine de gags en demi-pages en 1979 pour laquelle il adopte un style graphique très simplifié[22].