Concerné par les réalités locales, il prit une part active dans le développement de la recherche scientifique française en Afrique de l'Ouest, en collaboration avec l'ethnologue Maurice Delafosse.
Il effectue son service militaire dans un régiment de zouaves en Algérie[1], est secrétaire d'une commune mixte, participe à la mission Maistre au Congo en 1892 et conduit lui-même une expédition dans le nord du pays en 1894-1895[2].
En 1896 il est envoyé en Côte d'Ivoire où, du au , il est gouverneur par intérim, avant d'exercer pleinement la fonction jusqu'au . Après un court intermède d'Albert Anatole Nebout, il reprend sa place de gouverneur du au . Son nom est associé à la construction du chemin de fer en Côte d'Ivoire.
Le , lorsque William Merlaud-Ponty devient gouverneur général de l’AOF, François Clozel le remplace comme gouverneur du Soudan français. Puis il est gouverneur général de l'AOF par intérim de janvier à août 1912, sous le mandat de Ponty. À la mort de celui-ci, il lui succède pleinement du au .
Clozel porte un intérêt aux populations indigènes et encourage ses subordonnés à étudier les coutumes locales. Loin des vues de Ponty, il tente d'établir des relations de coopération avec les chefs africains[3]. Il est l'auteur de plusieurs études ethnographiques et, en 1912, il dirige la publication d'une série de travaux de Maurice Delafosse, intitulée Haut Sénégal-Niger[4] et en rédige la préface. Le , il fonde le Comité d'études historiques et scientifique de l'Afrique-Occidentale française dont Delafosse fait partie. Clozel est le premier gouverneur à prendre en compte les recherches de l'ethnologue dans ses directives. Tant par le ton que par leur contenu, ses circulaires s'écartent de la ligne habituelle de l'administration coloniale[5].
Sur la place de la Gare à Dakar, le monument dédié en 1923 « aux créateurs de l'AOF et à la gloire de l'armée noire » comporte – outre les statues de Demba et Dupont, le tirailleur et le marsouin – les médaillons de Faidherbe et de quatre prestigieux gouverneurs, Ballay, Ponty, Van Vollenhoven et Clozel lui-même[6].
Il est cité en tant que dirigeant de l'Afrique Occidentale Française dans le jeu vidéo Supremacy 1914.
Bibliographie des ouvrages relatifs à la Sénégambie et au Soudan occidental, C. Delagrave, 1891
Les Bayas : notes ethnographiques & linguistiques : Haute-Sangha, bassin du Tchad, J. André & Cie, 1896
Les coutumes indigènes de la Côte d'Ivoire : Documents publiés avec une introduction et des notes. Carte ethnographique de la Côte d'Ivoire, A. Challamel, Paris, 1902
Dix ans à la Côte d'Ivoire, A. Challamel, Paris, 1906, 350 p. [lire en ligne]
« Lettres de Korbous », Bulletin du Comité de l'Afrique française, XXIII, 1923, no 2, p. 60-61, no 3, p. 106-108, no 4, p. 149-152, no 5, p. 182-186
Notes et références
↑Alice L. Conklin, A Mission to Civilize : the Republican Idea of Empire in France and West Africa, 1895-1930, Stanford University Press, 1997, p. 176
↑Dr. Herr, « Mission Clozel dans le nord du Congo français (1894-1895) », Annales de géographie, V, 1895-1896, p. 309-317
↑A. L. Conklin, A Mission to Civilize, op. cit., p. 177.
↑Haut Sénégal-Niger, 1912, 3 tomes (t. 1 : Le pays, les peuples, les langues ; t. 2 : L'histoire ; t. 3 : Les civilisations), réédité chez Maisonneuve & Larose en 1972.
↑A. L. Conklin, A Mission to Civilize, op. cit., p. 178.
↑René Vanlande, Dakar !, Peyronnet, Paris, 1940, p. 189.
Voir aussi
Bibliographie
Numa Broc, Dictionnaire illustré des explorateurs et grands voyageurs français du XIXe siècle. Afrique, Comité des travaux historiques et scientifiques, 1988-2003 (ISBN2735501574)
(en) Alice L. Conklin, A Mission to Civilize : the Republican Idea of Empire in France and West Africa, 1895-1930, Stanford University Press, Stanford, 1997, 367 p. (ISBN0-8047-2999-9)
J. Goulven, « Le gouverneur F.-J. Clozel » (nécrologie), Annales de géographie, année 1918, vol. 27, no 148-149, p. 391-392), [lire en ligne]
Marcel Souzy, Les coloniaux français illustres, Paris, B. Arnaud,