En 1769, il épouse à Metz Marie-Anne Barbé, fille d'un conseiller du roi et sœur du marquis de Barbé-Marbois, futur ministre du Trésor de Napoléon. Leur fils François Étienne, né en 1770, servira sous l'Empire en tant que général de division.
François Christophe Kellermann entre à quinze ans comme cadet dans un régiment d’infanterie, le régiment de Lowendal. Il est nommé enseigne à dix-huit ans au Régiment Royal-Bavière ; il devient capitaine en 1758, pendant la guerre de Sept Ans. Il s'y distingue en faisant prisonnier avec une poignée d'hommes 300 de ses ennemis.
Capitaine de cavalerie le 24 mars 1772, capitaine-commandant en juin 1776, il devient major du Régiment de Saxe hussards en 1779. L'année suivante, il est promu lieutenant-colonel, puis brigadier des armées du roi en 1784, mestre de camp de hussards et colonel-général la même année, enfin maréchal de camp le , trente-six ans après son entrée dans l'armée, « par son intelligence et son instruction »[4]. Il est le seul maréchal d'Empire à avoir été général sous l'Ancien Régime[5].
Kellermann est ensuite employé sous Custine qui réussit à le faire rappeler de son commandement (18 mai 1793). Il est bientôt nommé commandant des armées des Alpes et d'Italie.
Après la chute de Robespierre (juillet 1794), il est acquitté et revient à la tête de ses armées (janvier 1795). En septembre 1795, on lui retire le commandement de l'armée d'Italie, confiée en mars 1796 à Napoléon Bonaparte, et il ne conserve que l'armée des Alpes, réduite à un rôle secondaire. Il la quitte au printemps 1797 après les grandes victoires remportées par l'armée d'Italie.
À Sainte-Hélène, Napoléon dira du vieux maréchal : « Kellermann était brave soldat, extrêmement actif, avait beaucoup de bonnes qualités ; mais il était tout à fait privé de moyens nécessaires pour la direction d'une armée en chef. Il ne fit dans la conduite de cette guerre[6] que des fautes [...][7] ».
La période napoléonienne
En 1799, il est inspecteur général de la cavalerie. Après le coup d'État du 18 Brumaire (9 novembre 1799), il est appelé à faire partie du Sénat conservateur dont la présidence lui est décernée le 2 août 1801.
Durant les années suivantes, il obtient successivement le cordon de grand officier, la dignité de maréchal (), la sénatorerie de Colmar, le titre de duc de Valmy le . Il porte la couronne de Charlemagne lors du sacre de Napoléon et la queue du manteau du Roi de Rome lors de son baptême (juin 1811).
De 1804 à 1813, à cause de son grand âge, il ne commande plus que des armées de réserve ou des corps d'observation.
Franc-maçon reconnu, il est vénérable d'honneur de la loge parisienne « Saint Napoléon » en septembre 1804 et l'est toujours en 1812. Il est nommé grand garde des archives du Grand Orient de France en septembre 1803. Il est député au convent du GODF en 1811 pour la loge strasbourgeoise « La Concorde » en 1811. La loge « La Parfaite égalité » de Liège lui consacre une fête honorifique en 1809. Principalement attaché au Rite écossais dont il est porteur du 33e degré, il fait partie des dignitaires qui se réunissent chez lui le 6 septembre 1805, pour signer un acte qui rejette le concordat de 1804 et rétablissant la Grande Loge générale écossaise[8]. Il figure en tant que membre du Suprême conseil de France parmi les signataires de l'acte de fondation du Suprême conseil d'Italie le [9].
La Restauration
Se trouvant à Paris le , il vote au sénat la déchéance de Napoléon, la création d'un gouvernement provisoire et est inclus dans la première organisation de la Chambre des pairs. Pendant les Cent-Jours, Kellermann reste à l'écart des événements. Il est néanmoins présent lors de l'assemblée du Champ de Mai et est nommé pair de France le 2 juin 1815. Lors de la seconde Restauration, il siège parmi les défenseurs des libertés publiques à la Chambre des Pairs, où son fils le remplace. Il vote la mort de Michel Ney.
Hommages
À sa mort et suivant ses volontés, son cœur fut enterré au milieu du champ de bataille de Valmy[10]. Ses cendres reposent au cimetière du Père-Lachaise à Paris[11] et son nom est gravé sur l'arc de triomphe de l'Étoile. Une statue, signée Léon-Alexandre Blanchot, est élevée en son hommage sur la place Broglie de Strasbourg ainsi qu'à Valmy dans la Marne, sur le site de la bataille. Près de cette dernière est érigé un obélisque renfermant le cœur du général, désireux de reposer auprès de ses soldats, portant la mention : « Aux soldats qui ont sauvé la France le 20 septembre 1792. Un soldat qui avait l'honneur de les commander dans cette mémorable journée, le maréchal Kellermann, duc de Valmy, dictant, vingt-huit ans après, ses dernières volontés, peu de temps avant sa mort, a voulu que son cœur fût placé au milieu d'eux. »[7]
Plusieurs lieux ont été baptisés du patronyme de Kellermann. En 1864, une section du boulevard aménagé à l'emplacement de la rue Militaire à Paris (boulevards des Maréchaux) est baptisée boulevard Kellermann ; un parc adjacent porte aussi son nom. Une caserne, accueillant le 3e bataillon de chasseurs à pied à Saint-Dié-des-Vosges a porté ce nom. Désormais détruite, elle a laissé la place à une ZUP qui a gardé cette dénomination.
↑Luigi Sessa, I Sovrani Grandi Commendatori e breve storia del Supremo consiglio d'Italia del Rito scozzese antico e accettato - Palazzo Giustiniani da 1805 a oggi., Foggia, Bastogi Ed., 2004, p. 18-27.
↑Pierre Augustin Eusèbe Girault De Saint-Fargeau, Dictionnaire de la géographie physique et politique de la France et ..., (lire en ligne).
↑Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN978-2-914611-48-0), p. 442-443.