Albert (né au château de Weilburg le , Autriche-Hongrie, et est mort en exil le , à Buenos Aires, en Argentine), duc de Teschen, il contracte trois unions morganatiques : 1) il épouse en 1930 Irene-Dora Lelbach (1897-1985), divorce en 1937, puis il se marie avec 2) Katalin Bocskay de Felsö-Bánya (1909-2000), dont deux filles, divorce en 1951, et enfin épouse 3) en 1951 Lydia Strauss, sans postérité.
Entre projets matrimoniaux et héritage
Isabelle de Teschen espère vivement donner une de ses huit filles en mariage à l'archiduc héritier François-Ferdinand. Elle convie régulièrement ce dernier dans ses nombreux domaines où l'on donne des chasses à courre[6]. L'archiduc-héritier leur préfère cependant une de leurs dames d'honneur qu'il épouse en 1900, la comtesse Sophie Chotek, que l'empereur François-Joseph crée duchesse de Hohenberg, au grand dam de l'archiduchesse[7].
Le , après la mort de son oncle l'archiduc Albert, sans descendance masculine, Frédéric lui succède en qualité de duc de Teschen[1]. D'autre part, la succession inclut des biens importants : ses deux frères cadets (Charles-Étienne et Eugène) et lui héritent chacun de vastes domaines. Frédéric possède, dès lors, des propriétés à Ungarisch-Altenburg (aujourd'hui Mosonmagyaróvár en Hongrie), Bilje (actuellement en Croatie), Saybusch (aujourd'hui Żywiec en Pologne), Seelowitz (aujourd'hui Židlochovice) et Frýdek en République tchèque, ainsi que Pressburg (aujourd'hui Bratislava en Slovaquie). Sa résidence viennoise, le Palais de l'archiduc Albert, abritait la collection d'art Albertina dont il était propriétaire.
Carrière militaire
En 1874, Frédéric commence sa carrière militaire. L'archiduc est ensuite nommé inspecteur général des troupes par l'empereur François-Joseph. À partir de 1907, il devient commandant en chef de la Landwehr impériale.
En 1914, l’archiduc Frédéric décide de se retirer de l’Armée, à la suite des demandes de son épouse qui refuse de le voir passer un jour sous les ordres de François-Ferdinand. Cependant, lorsque l’héritier du trône et son épouse sont assassinés à Sarajevo le , Isabelle persuade son époux de rester temporairement à son poste. L'archiduc Frédéric est donc généralissime de l'armée impériale et royale au début de la Première Guerre mondiale.
Pendant plusieurs années, Frédéric sert l’Autriche-Hongrie contre les forces de l’Entente. Cependant, lorsque l’empereur Charles Ier succède à François-Joseph Ier sur le trône en 1916, celui-ci décide de démettre son oncle de ses fonctions et de le remplacer en 1917.
Après l’Empire
Le , l’archiduc Frédéric prend définitivement sa retraite de l’armée. Peu de temps après, l’Autriche-Hongrie s’effondre et les gouvernements des États qui succèdent à l’Empire exproprient largement les biens de la dynastie déchue. La branche de Teschen perd ainsi de nombreuses propriétés nationalisées par la toute nouvelle Tchécoslovaquie. Après la chute de la monarchie, en 1918, l'archiduc Frédéric s'est retiré sur ses terres hongroises.
En dépit des difficultés, Isabelle cherche à profiter de l’éclatement de l’Empire pour mettre en avant sa progéniture. Après l’échec de la restauration de l'empereur et roi Charles Ier à Budapest en 1921, l’archiduchesse s'efforce de placer son fils unique Albert sur le trône royal de Hongrie. Le projet est un échec, mais l’archiduc conserve, dans le pays, une forte popularité durant toute la régence de Horthy. Favorable à l'alliance avec le Troisième Reich, il devra s'exiler en Argentine à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Veuf depuis 1931, Frédéric de Teschen meurt octogénaire à Mosonmagyaróvár, le . Il est inhumé en l'église Saint-Gotthard de Mosonmagyaróvár, en présence de nombreux parents et de Miklós Horthy, régent du Royaume de Hongrie, venu présider les obsèques[1],[8].
Notes et références
Notes
↑Maintes généalogies, dont les ouvrages de Enache et Tourtchine situent le château de l'Hermitage en Belgique, sans davantage de précision. Il s'agit cependant bien du château de l'Hermitage à Condé-sur-l'Escaut en France[3].
Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN978-2-908003-04-8) ;
Jean-Fred Tourtchine, Les Manuscrits du CEDRE : L'Empire d'Autriche, vol. III, t. 10, Clamecy, Imprimerie Laballery, , 224 p..
(en) V. Heiszler, M. Szakacs et K. Voros, Photo Habsburg: The Private Life of an Archduke, Corvina, 1989 (ISBN056909190X) (les photos de cet ouvrage ont toutes été prises par l'archiduchesse Isabelle).
Les générations sont numérotées dans l'ordre de la descendance masculine depuis les premiers archiducs. Au sein de chaque génération, l'ordre suit celui de l'aînesse.