À la suite de l'affaire des « ballets bleus », Fernand Maillet démissionne de ses responsabilités et part en retraite.
Biographie
Issu d'une famille modeste dans le quartier des Buttes-Chaumont, il fait ses études au petit séminaire. Puis il entre au grand séminaire. Ordonné prêtre en 1921, il est nommé vicaire de Saint-Jean-Baptiste de Belleville. Là, il fonde une chorale d'enfants : la Petite Maîtrise de Belleville. En 1924, Jacques de Noirmont lui confie la direction de la Manécanterie des Petits Chanteurs à la Croix de bois. Il fusionne alors ces deux œuvres[2]. Il va donner à la manécanterie un rayonnement international, partant dès 1931 dans des tournées de plusieurs mois aux États-Unis et au Brésil.
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle il a été décoré de la francisque[3], il crée la Fédération française des Petits Chanteurs : en effet, le rayonnement de la manécanterie a fait des émules. Cette fédération est reconnue par les évêques français en 1947[4]. Puis il fonde en 1951 la fédération internationale des Pueri Cantores, dont il devient le premier président. C'est cette année-là que le pape Pie XII le nomme au rang honorifique de prélat de Sa Sainteté. De grands congrès internationaux sont organisés, et en particulier le « congrès de la réconciliation » qui se tient en Allemagne en 1953. De nombreuses personnes s’intéressent alors aux Petits Chanteurs – hommes d'Église, musiciens, artistes, journalistes, etc[5],[6]. Le pape Jean XXIII appellera les Petits Chanteurs à la Croix de bois « mes petits missionnaires de la Paix ».
Des rumeurs de pédophilie concernant Fernand Maillet, sont diffusées par Roger Peyrefitte et jamais totalement démenties [7]. En 1959, la résidence de vacances louée par Fernand Maillet à La Chapelle-Saint-André[8] pour ses petits chanteurs est le théâtre de l'affaire de pédophilie connue sous le nom de « ballets bleus »[6],[9].
Selon d'anciens choristes, Fernand Maillet agressait sexuellement des enfants pendant les tournées. À la suite de l'affaire des « ballets bleus », les pédophiles arrêtés sont condamnés. Toutefois Charles de Gaulle, que l'archevêque de Paris, Maurice Feltin, s'est employé à convaincre de l'innocence de Fernand Maillet, consent à le protéger sous la réserve expresse que Maillet - dans le doute - ne s'occupe plus jamais d'enfants. Maillet démissionne de ses responsabilités et part en retraite[10],[11].