Feng Zhi est né en 1905 dans le Hebei. Les traductions réalisées par Guo Moruo lui font découvrir Goethe, ce qui l'entraîne à faire des études d'allemand à l'université de Pékin. En 1925, il crée La Cloche engloutie (Chen zhong), qui est tout à la fois une société poétique, un hebdomadaire, un mensuel et une collection. Le nom est inspiré par le titre Die versunkene Glocke du dramaturge Gerhart Hauptmann. Feng fait paraître un premier recueil de poèmes en 1927, Chansons d'hier. Il étudie en Allemagne (à Berlin et Heidelberg) entre 1930 et 1935, et y connaît la poésie de Rainer Maria Rilke. Sous son influence, il conçoit l'esthétique de la poésie en tant que jingyan (en allemand Erfahrungen, « expériences »). Le procès du poète Ai Qing en 1957 le conduit à rejeter les formes occidentales. Feng Zhi est nommé en 1964 directeur du département des langues étrangères de l'Académie des sciences sociales[1].
Il a traduit depuis l'allemand vers le chinois Goethe, Nietzsche, Rilke entre autres.
Œuvre
Son œuvre la plus connue est le recueil Sonnets, une suite de vingt-sept sonnets inspirés des Sonnets à Orphée de Rilke, publié en 1942[1],[2].
François Cheng, Entre source et nuage. Voix de poètes dans la Chine d'hier et d'aujourd'hui, Albin Michel, 1990, rééd. coll. « Spiritualités vivantes », 2002
Feng Chih, p. 179-185 : traduction de six sonnets.
↑Lutz Bieg, « Literary translations of the classical lyric and drama of China in the first half of the 20th century. The “case” of Vincenz Hundhausen (1878-1955) », dans Viviane Alleton, Michael Lackner (dir.), De l'un au multiple. Traduction du chinois vers les langues européennes, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1999 [lire en ligne] note 14.
(en) Marián Gálik, « Feng Chih's Sonnets: the Interliterary Relations with German Romanticism, Rilke and van Gogh », in Galik (éd.), Milestones in Sino-Western Literary Confrontation (1898-1979), Weisbaden, Otto Harrassowitz, 1986, p. 177-200.
(en) Marián Gálik, « Feng Zhi and His Goethean Sonnet », in Masayuki Akiyama et Yiu-nam Leung (ed.), Crosscurrents in the literatures of Asia and the West: Essays in Honor of A. Owen Aldridge, Newark, University of Delaware Press, London, Cranbury, New Jersey, Associated University Presses, 1997, p. 123-34.
(en) Lloyd Haft, « Some Rhythmic Structures in Feng Zhi's Sonnets », Modern Chinese Literature, 9, 2, 1996, p. 297-326.
Michelle Loi, Roseaux sur le mur, les poètes occidentalistes chinois (1919-1949), Gallimard, 1980.
(en) Xiaojue Wang, « Fashioning Socialist Affinity: Feng Zhi and the Legacy of European Humanism in Modern Chinese Poetry », in Wang, Modernity with a Cold War Face: Reimagining the Nation in Chinese Literature Across the 1949 Divide, Cambridge, Harvard University Asia Center, 2013, p. 202-54.