La famille de La Châtre est une ancienne famille de la noblesse française originaire du Berry (peut-être de la commune de La Châtre), donnée pour éteinte à la fin du XIXe siècle. Elle a donné deux branches qui se sont perpétuées jusqu'au XIXe siècle.
Il a existé une famille de La Châtre, homonyme et originaire d'Issoudun, éteinte en 1900, qui revendiquait une origine commune avec la famille de La Châtre.
Histoire
Gaspard Thaumas de la Thaumassière, historien du Berry, La Chesnaye des Bois et d'autres généalogistes anciens, se basant sur une ancienne tradition, ont voulu faire descendre, sans preuves formelles, la maison de la Châtre[2] de celle des anciens sires de Châteauroux, princes de Déols (qui dès la fin du Xe siècle occupaient en Berry un rang considérable[3]) : toutefois, sa filiation prouvée ne commence qu'à Philippe de la Châtre, vivant au début du XIVe siècle[4].
Le généalogiste Nicolas Hyacinthe Beaujon (frère puîné du financier Nicolas), ayant été chargé d'examiner les preuves de noblesse qu'un de ses membres fit sous Louis XV pour être admis aux honneurs de la Cour, écrit en 1770 « La maison de la Châtre est originaire du Berry. Elle tient un rang distingué parmi les illustres maisons du royaume par son ancienneté, par ses alliances et par les charges de la couronne dont elle a été revêtue, ayant donné quatre capitaines des gardes du corps des Rois, un colonel-général des Suisses, deux chevaliers de l'Ordre du Saint-Esprit et deux maréchaux de France. »[3]
Jean-Baptiste Pierre Jullien de Courcelles écrit lui : « La maison de la Châtre, l'une des plus distinguées du royaume, par les grands hommes qu'elle a produits, n'est pas moins illustre par la grandeur et l'antiquité de son origine »[5].
La branche cadette s’éteignit en 1829 avec Louis-Sylvain de La Châtre, évêque de Beauvais, frère de Claude-Louis de La Châtre (1745-1824), ministre d’État et membre du Conseil privé de Louis XVIII, titré duc de la Châtre en 1815. La branche aînée, fixée dans le Poitou, s’éteignit en 1887 avec Raoul-Jean de La Châtre (1811-1887)[6].
Pierre de La Châtre, élu archevêque de Bourges vers l'an 1141, et sacré à Rome par l'intervention d'Emery de La Châtre, son oncle. Cette promotion, que le roi Louis VII ne reconnut que longtemps après s'y être opposé par tous les moyens, pensant causer un schisme dans l'église ;
Joachim de La Châtre (mort le ), seigneur de Nançay, fils aîné du précédent, capitaine des Gardes du corps du roi, capitaine de l'ancienne garde du roi et de la Grosse Tour de Bourges, grand-maître des Eaux et forêts du duché d'Orléans ;
Gaspard de La Châtre (vers 1539-), seigneur de Nançay, fils du précédent, capitaine de l'ancienne Garde française du corps de Sa Majesté, capitaine des Gardes du Corps du roi, chevalier des ordres du Roi ;
Louis-Silvestre de La Châtre-Nançay (frère de Claude-Louis de La Châtre, d'abord lieutenant de carabinier, il embrassa l'état ecclésiastique en 1784. Cardinal, ancien grand-vicairede Nevers, aumônier ordinaire du roi en 1814, a été nommé « par S. M. » à l'évêché de Beauvais(1754-1829).
Alliances avec les familles d'Amboise, de Barbançois, de Bâtarnay, Barton de Montbas, de Beaumanoir-Lavardin, de Bourdeilles, de Chamborant, de Châtillon, de Cluys, de Crevant d'Humières, de Cugnac-Dampierre, de Crussol d'Uzès, de Dreux-Brézé, d'Étampes, de Graçay, de Fougières, de l'Hôpital, d'Issoudun, de Jouvenel d'Harville des Ursins, de Lauzon, de Linières, de La Grange d'Arquien, Magon, de Menou, de Miolans, de Montmorency, de Nicolay, d'Orléans, Pot de Rhodes, Reggio d'Yaci, Robertet d'Alluye, de Saint-Amadour, de Saint-Nectaire, de Savary-Lancosme, Sobieski, de Sorbiers, de Susini d'Arescia, de Thianges, de Thou, Trousseau, de Valois, de Voysins d'Ambre.
Château d'Égreville. La famille de La Châtre embellira le château du lieu au XVIIe siècle. Dans la crypte de l'église paroissiale Saint-Martin sont inhumés les membres de la famille du maréchal Louis de La Châtre.
Écartelé : aux 1 et 4, de gueules, à la croix ancrée de vair (de La Châtre) ; aux 2 et 3, de gueules, à trois têtes de loup d'argent (Saint-Amadour).[1].
le lion royal d'Angleterre, qui est d'or, ayant le poitrail ceint d'une couronne de laurier de sinople, et portant l'étendard du régiment Loyal-Émigrant, où sont écrits ces mots : « L.E. Fac et spera. »
Il a existé à Issoudun une famille de La Châtre, réputée éteinte, qui revendiquait une origine commune avec la maison de La Châtre et en portait les armes[8].
Cette famille de La Châtre a toujours été dans une situation de fortune assez modeste et paraît avoir pendant plusieurs générations dérogé à sa noblesse, vivant bourgeoisement et remplissant des offices de terre ou de justice, tout en possédant de petites seigneuries[8].
On admet généralement, mais sans avoir de preuves certaines, qu'elle a eu pour souche un cadet de Jean de la Châtre qui était seigneur de Plais en 1481 et qui avait épousé Marguerite Dorlief[8].
La souche se partagea en plusieurs rameaux. L'un d'eux donna Pierre Denis de La Châtre (1763-1820), colonel d’état-major et baron de l’Empire en 1810 qui eut trois fils dont Claude-Maurice, baron de La Châtre (1814-1900) dit Maurice Lachâtre, écrivain et éditeur. Dernier descendant male de sa famille, il eut une fille qui épousa en 1879 M. Cotton de Bennetot[8].
↑« Famille de La Châtre, p. 574-576 », sur Grand Dictionnaire historique, t. III, par Louis Moréri, chez les Libraires associés, à Paris, 1759
↑ a et bGustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome X, 1911, page 143. (lire en ligne).
↑Henri Jougla de Morenas, Grand armorial de France, tome 2, 1938, page 415 ([PDF] lire en ligne).
↑ a et bJean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire universel de la Noblesse de France, volume 3, 1821, page 143. (lire en ligne).
↑Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome X, 1911, page 144 (lire en ligne).
↑ abc et dGustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome X, 1911, page 148-149 (lire en ligne).
Bibliographie
Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome X, 1911, page 143 : famille de La Châtre. : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
[PDF] Henri Jougla de Morenas, Grand armorial de France, tome 2, 1938, page 415 : famille de La Châtre : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire universel de la Noblesse de France, volume 3, 1821, page 143. : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.