La famille Sadeler est la plus grande et probablement la plus reconnue des dynasties de graveursflamands. Elle domine le marché de l'estampe en Europe du Nord de la fin du XVIe siècle à la fin du XVIIe siècle, aussi bien en tant qu'artistes qu'éditeurs.
Comme pour d'autres familles telles que les Wierix ou les de Passe, le style familial est très homogène et leurs œuvres sont difficiles à attribuer en l'absence de signature, de date ou de localisation[1]. Dans leur globalité, au moins dix Sadeler ont travaillé comme graveur dans les Provinces-Unies, dans le Saint-Empire romain germanique, en Italie, en Bohême et en Autriche.
Les plus représentatifs sont Johan Sadeler (1550 - 1600), Aegidius (ca. 1570 - 1629, cousin germain de Johan) et Justus (ca. 1583 - 1620, fils de Johan).
Leurs meilleurs travaux sont les estampes de reproduction de très grande qualité d'artistes tels que Bartholomeus Spranger ou Jacopo Bassano, qui ont une grande importance dans la diffusion et la réputation de la famille Sadeler.
La famille
La gravure commence chez les Sadeler avec Johan l'Ancien qui est le premier de la dynastie à connaitre un succès européen et se termine avec Tobias dans le dernier quart du XVIIe siècle[2].
Les Sadeler sont des descendants de damasquineurs, graveurs d'armes et d'armures, originaire d'Alost en Flandre. Jan de Saeyelleer ou Sadeleer a eu trois fils, tous usuellement appelés « Sadeler »[N 1] : Johan l'Ancien né en 1550 à Bruxelles et mort en 1600 à Venise[3], Aegidius né vers 1555 à Bruxelles et mort vers 1609 à Francfort-sur-le-Main[4] et Raphaël né vers 1560/1561 à Anvers et mort en 1628 ou 1632[5].
Johan l'Ancien est le père de Justus né vers 1572 ou 1583 à Anvers et mort vers 1620 à Leyde[6]
Raphaël l'Ancien est le père de Raphaël le Jeune né en 1584 à Anvers et mort à Munich probablement en 1632[8], de Johan le Jeune né vers 1588 et mort vers 1665[9] et de Philippe né vers 1600, actif jusqu'en 1650[10].
Tobias qui fut sans doute le dernier graveur du nom était actif à Vienne de 1670 à 1675. Son origine familiale reste une énigme[11].
Il en est de même pour Marcus ou Marco, qui imprimeur et éditeur a travaillé à Haarlem vers 1586-1587[12].
Galerie
Estampes tirées de Image de divers hommes d'esprit sublime, qui par leur art et science devraient vivre éternellement et desquels la louange et renommée faict estonner le monde, Anvers : J. Meyssens, 1649. Ces illustrations furent reprises dans le Het Gulden Cabinet de Cornelis de Bie publié en 1662.
↑(en) John Robert Christianson, On Tycho's Island : Tycho Brahe and His Assistants, 1570-1601, Cambridge University Press, , 451 p. (ISBN978-0-521-65081-6, lire en ligne), p. 349.
↑ a et b(en) Walter L. Strauss, « Ægidius II Sadeler », dans The Illustrated Bartsch, vol. 72/2, New York, Abaris, , p. VII-VIII.
Annexes
Bibliographie
Emmanuelle Brugerolles (dir.), Dürer et son temps : Dessins allemands de l'école des Beaux-Arts, Paris, Beaux-arts de Paris les éditions/Ministère de la Culture et de la Communication, .
Isabelle de Ramaix, « Les Sadeler : de damasquineur à graveur et marchand d'estampes. Quelques documents inédits », Le livre & l'estampe. Revue semestrielle de la société royale des bibliophiles et iconophiles de Belgique, vol. 35, no 131, , p. 7-49.
Isabelle de Ramaix, « Tobie Sadeler, un graveur à la cour de l'empereur Léopold Ier », Le livre et l'estampe, vol. XXXVI, no 134, .
Isabelle de Ramaix, Les Sadeler, graveurs et éditeurs, Bruxelles, Bibliothèque royale Albert Ier, .
A. J. J. Delen, Histoire de la gravure dans les anciens Pays-Bas et dans les provinces belges des origines jusqu'à la fin du XVIe siècle : Deuxième partie - Le XVIe siècle - Les graveurs d'estampes, Paris, Librairie Nationale d'Art et d'Histoire, .
(en) Hyatt A. Mayor, Prints and People : a social history of printed pictures, Princeton, Metropolitan Museum of Art, (ISBN0-691-00326-2)
(en) Christopher L. C. E. Witcombe, Copyright in the Renaissance: Prints and the Privilegio in Sixteenth-Century Venice and Rome, Brill, 2004, 412 p., p. 194-201 (lire en ligne) (ISBN9789004137486)
(nl) Dieuwke de Hoop Scheffer, Aegidius Sadeler to Raphael Sadeler II, Van Gendt, Amsterdam, 1980, 2 vol. (OCLC228776149)
(fr) Amina Okada, « Les Baigneuses du musée Guimet: une miniature moghole inspirée d'une gravure européenne », La Revue du Louvre et des musées de France, vol. 36 no 2, 1986, p. 107-110