C'est dans ce contexte politique et social que naît l'Union des métiers de Montréal en 1834. Résultat d'une initiative des charpentiers-menuisiers, l'union vise à défendre plusieurs métiers de la construction en exigeant, entre autres, la réduction de longueur de la journée de travail[2].
Au début des années 1840, environ 4 000 travailleurs creusent les canaux de Beauharnois et de Lachine. Les ouvriers travaillent 12 heures par jour, 6 jours sur 7. Le 24 janvier 1843, le salaire journalier est coupé du tiers, ce qui amène les travailleurs à déclencher une grève. Le 11 juin 1843, l’armée fait feu sur les grévistes. On compte 20 morts et 40 blessés chez ceux qui exercent des moyens de pression[2].
L'émergence du syndicalisme américain et l'internationalisation de ce dernier durant la deuxième moitié du XIXe siècle entraînent des affiliations entre syndicats des États-Unis et du Canada. En 1863, un premier syndicat montréalais, regroupant les mouleurs de fonte, s’affilie à un syndicat « international »[2].
En 1872, le gouvernement du Canada amende le code criminel afin de décriminaliser certaines pratiques syndicales. Cependant, les conflits entre travailleurs et employeurs demeurent difficiles. En 1878, 1 000 journaliers affectés aux travaux des édifices parlementaires à Québec protestent contre une baisse de salaire. Après la proclamation de la Loi de l’émeute, l’armée intervient en faisant feu sur les manifestants, tuant l'un d'eux[2].
Le conseil sera de plusieurs luttes ouvrières au cours des années 1970. L'époque sera également marquée par des conflits entre les syndicats locaux et leur « maison-mère » aux États-Unis. Portés par le « maîtres chez nous », plusieurs syndicats coupent les liens avec la maison-mère ou se distancient de cette dernière dans un désir d'autonomie plus grande de la part des directions syndicales des sections locales québécoises. Le Conseil provincial des métiers de la construction modifie à cette époque ses statuts afin de reconnaître l’affiliation d’un syndicat non affilié à une union internationale[3].
Années 1980 : Naissance difficile de la FTQ-Construction
Le 4 décembre 1980, le gouvernement du Québec modifie la Loi sur les relations du travail dans l’industrie de la construction et reconnaît deux nouvelles associations représentatives : le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International, CPQMC-I) et la FTQ-Construction. Cette Loi oblige chaque syndicat affilié à décider s’il désire joindre les rangs de la FTQ-Construction ou ceux du CPQMC-I. Le partage des syndicats se fera à 72,1 % pour la FTQ-Construction et 27,9 % pour le CPQMC-I[4].
Le 22 février 1988, le nouveau directeur général Guy Perreault, le directeur général adjoint de la FIPOE, Claude Proteau, le directeur de la section locale 618 des tuyauteurs, Jean-Claude Surreault, le représentant de la section locale 1981 des mécaniciens industriels, Gaétan Boucher ainsi que deux pilotes décèdent dans l’écrasement de l’avion qui les menait en Gaspésie[6].
Années 1990 : Loi 142, changement de gouvernement et de direction
En novembre 1997, Jocelyn Dupuis, directeur du syndicat des grutiers, section locale 791G, prend la tête de la FTQ-Construction. L'époque est marquée par des négociations entre la FTQ-Construction et le CPQMC-I qui déboucheront sur la création du Conseil conjoint de la FTQ-Construction et du Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International) en 1998. Le Conseil conjoint est dirigé par Jean Lavallée. L'association sera reconnu légalement le 19 juin 1999 par l'adoption de la loi 25. L'une des conséquences directes de cette nouvelle instance est la fusion des sections locales minoritaires avec les sections locales majoritaires de chacune des deux organisations[9]
Années 2000 : Ère Dupuis
Après certains succès et échecs, les parties demandent la dissolution du Conseil conjoint au printemps 2005. Ceci engendre la réouverture des sections locales pour chacun des deux organismes[10].