Eugénie Niboyet donne des éléments autobiographiques dans la dernière partie de son ouvrage Le Vrai Livre des femmes[3] :
« Je relève d'une famille lettrée, d'origine genevoise » écrit-elle. Son père, qu'elle présente comme étant venu en France pour être « élève à la faculté de médecine de Montpellier », semble exercer la profession d'apothicaire, à partir de 1783. Il est gagné aux idées de la Révolution, et devient, selon une source[4], successivement «pharmacien en chef de l'hôpital Sans-Culotte», puis exerce «la charge d'inspecteur et de surveillant des pharmacies de la 9e division militaire». A l'époque de la Terreur, il doit émigrer. Eugénie Niboyet souligne l'importance de l'origine genevoise dans l'ouverture de son père Georges aux idées nouvelles issues de la Révolution, mais aussi sa modération, son « refus des excès », qui lui valut de devoir se réfugier dans les Cévennes pour éviter l'échafaud. Il est en difficulté professionnelle lors du changement de régime, et sommé de faire valider ses diplômes de pharmacien, ce qui le pousse à quitter la ville avec sa famille, pour gagner Lyon où il reprend un exercice de pharmacien. Il a épousé Marguerite Gal-Ladeveze, qu'Eugénie Niboyet présente comme la « fille d'un pasteur du Gard »[réf. nécessaire].
À Lyon où la famille est installée, Georges-Louis Mouchon et son épouse élèvent leurs six enfants (deux garçons et quatre filles) dans « le respect et l'amour » de Bonaparte. Un des fils, Louis, aide de camp du général Teste, trouve la mort en 1812, à la Moskova et l'autre Émile (1796-1864)[5], officier de santé, est fait prisonnier à Dresde. Lors du retour des Bourbons. Eugénie Niboyet est marquée par l'arrestation d'une partie de sa famille, et ses visites à la prison de Lyon. Cela ne l'empêche pas d'affirmer : « en ce temps-là ma religion c'était l'Empire, mon idole Napoléon premier »[6].
Eugénie Niboyet a trois sœurs : Sophie, Elisa et Alexandrine (dite Aline). Elle écrit plus tard à Elisa et Aline : « Nous n’écrivons pas pour les esprits étroits qui veulent borner la femme aux soins du ménage. Les femmes n’ont plus à acquérir leur liberté, mais à l’exercer ». Sa sœur Alexandrine épousera François Juif (dit Jules), avocat et fouriériste, cousin de Julie Vigoureux et de son mari Victor Considerant[7].
Mariée et mère puis séparée
À 26 ans, Eugénie Mouchon épouse à Lyon le 8 octobre 1822, Paul-Louis Niboyet, âgé de 30 ans, avocat protestant[8], fils de Jean Niboyet, anobli en 1810 par Napoléon Ier. Dans son autobiographie, elle insiste sur l'attachement de sa famille à Napoléon, qu'elle évoque comme l'une des raisons du choix de son époux : « Enfant de l'Empire je ne pouvais épouser qu'un impérialiste ». Le couple s'installe à Mâcon. Le 22 juin 1825, nait leur unique enfant, Jean Alexandre Paulin Niboyet (1825-1906)[9], qui sera plus tard écrivain sous le pseudonyme de Fortunio Niboyet[10] (il sera le père de Jean-Paulin Niboyet, juriste spécialiste du droit international privé dans la première moitié du XXe siècle). En 1836, Eugénie Niboyet et son mari se séparent ; elle devient veuve en 1855[11].
Débuts littéraires
En novembre 1829, en accord avec son mari, elle s'installe à Paris[12]. Séparée de son mari vers 1836 et ne disposant d'aucune fortune, elle a besoin de travailler et commence à gagner sa vie avec l'écriture[13].
En 1837, face aux difficultés financières dans lesquelles elle se débat, elle sollicite un secours auprès du ministre de l'Instruction publique en vue d'obtenir une indemnité littéraire[13].
En 1837, elle compose deux pièces : Le Protecteur, un vaudeville en 1 acte (avec M. Lurine), qui est joué le 10 mai 1837 au Théâtre du Vaudeville, et La Justice au village, une comédie représentée au Théâtre de M. Comte (Théâtre Choiseul) le 23 décembre de la même année. En 1840, elle produit une troisième œuvre dramatique pour les enfants L'Atelier de David ou les Jeunes peintres, vaudeville en 1 acte, co-écrit avec Mélanie Dumont, créé le , au Théâtre du Gymnase enfantin.
Philanthrope protestante et militante féministe
Protestante fervente[15] et philanthrope Eugénie Niboyet incarne une avant-garde du militantisme féministe[16] à une époque où les droits des femmes étaient très restreints[17]. Elle apparait comme une figure de la philanthropie féminine protestante dans le mouvement pour les droits des femmes[18].
La Société de la morale chrétienne
Elle rejoint la Société de la morale chrétienne, dont elle devient secrétaire générale, et s’implique dans nombre de sujets de société, notamment la réforme des prisons[19]. Cette activité lui permet de rencontrer l'activiste et quakeresse anglaise Elizabeth Fry. Elle s'intéresse aussi à l’amélioration de l’éducation et à la lutte en faveur de l'abolition de l’esclavage dans les colonies françaises[20],[21].
Saint-Simonienne
En 1830, la Société de la morale chrétienne partageait ses salles de conférences avec les Saint-Simoniens. Eugénie Niboyet assiste aux prêches des saint-simoniens, et, conquise par leurs idées, elle adhère au mouvement avec son mari et son fils qu'elle a convaincus. Le , Prosper Enfantin nomme quatre femmes membres du collège : Aglaé Saint-Hilaire, Caroline Simon, Mme Collard et Eugénie Niboyet. Elles sont chargées de la prédication auprès des ouvriers, mais aussi de leur apporter secours et instruction. En 1831 Eugénie Niboyet partage avec Sébastien Bottiau, la charge de la section saint-simonienne des 4e et 5e arrondissements de Paris[22].
Le conflit entre les deux Pères, Saint-Amand Bazard et Prosper Enfantin, et la volonté de ce dernier de changer radicalement les règles de la morale sexuelle, en établissant la communauté des femmes, le schisme de Bazard et l'orientation radicalement religieuse donnée par Enfantin provoquent de nombreux départs. Eugénie Niboyet va s'éloigner d'un mouvement dont elle ne renie pas les idées sur l'économie[réf. nécessaire].
Début du journalisme féminin
Avec les prolétaires saint-simoniennes, elle fait partie du groupe des femmes qui participent au premier titre écrit intégralement par des femmes : La Femme libre, créé par Marie-Reine Guindorf et Désirée Véret[23].
Fouriériste
Comme les deux fondatrices de La Femme libre, elle se rapproche du mouvement de Charles Fourier qui présente le traitement des femmes comme la mesure la plus vraie du progrès social. Elle va rencontrer Flora Tristan[24].
Femme de presse et inventrice
De retour à Lyon en 1833, Eugénie Niboyet fonde le premier journal féministe en province avec la création du titre Le Conseiller des femmes, hebdomadaire sans illustration imprimé chez Boitel[19]. En 1834, elle participe à la création de L’Athénée des femmes[25] et fonde la même année le bihebdomadaire littéraire, Mosaïque lyonnaise, dont elle est rédactrice en chef[26]. En janvier 1835, « désireuse de répandre à Lyon une nouvelle méthode d'enseignement », elle ouvre deux cours gratuits d'orthographe en trente leçons quotidiennes, destinés à la classe ouvrière et aux femmes[27]. Elle est rédactrice en chef de l'hebdomadaire La Paix des deux mondes, écho des sociétés de la paix, du commerce, de l'industrie, des sciences, de la littérature et des arts du 15 février au 17 octobre 1844[28].
En juillet 1836, de retour à Paris, Eugénie Niboyet fonde La Gazette des Femmes avec l'aide d'amis tels Charles-Frédéric Herbinot de Mauchamps. Un club de rédacteurs et d'abonnés, se réunit pour soutenir et gérer le journal, mais aussi pour débattre de la lutte pour l’exercice des droits politiques et civiques des femmes. Lors de ces réunions hebdomadaires du jeudi, au 27 de la rue Laffitte, on peut y rencontrer Flora Tristan, Hortense Allart, Anaïs Ségalas et de nombreuses autres féministes[réf. nécessaire]
Le 7 juillet 1838, elle obtient un brevet d'invention de dix ans pour une encre indélébile[29].
Militante féministe politique
La révolution de 1848 suscite un nouvel espoir, notamment la levée des restrictions de réunion permettant le développement des groupes qui militent pour les droits des femmes.
En mars 1848, Eugénie Niboyet fonde et dirige un journal ne traitant que de la question des femmes et de leurs droits[30]. La Voix des Femmes, sous-titré « Journal socialiste et politique, organe d’intérêts pour toutes les femmes »[31], est le premier quotidien français féministe. Sur le modèle du club de La Gazette des Femmes, La Voix des Femmes va bientôt s'adjoindre un club politique - une Société -[32] à laquelle vont participer de nombreuses féministes déjà impliquées dans les petites parutions précédentes. Eugénie Niboyet réussit à rassembler autour du combat féministe des femmes déjà impliquées comme Jeanne Deroin, Désirée Gay, Suzanne Voilquin, Elisa Lemonnier, et Anaïs Ségalas, mais aussi des autrices populaires : Gabrielle Soumet, Amélie Prai, Adèle Esquiros[33]. Ce mouvement n'est plus seulement réservé aux femmes; des hommes, tels Jean Macé ou Paulin Niboyet, son fils y contribuent.
Le Club défend un catalogue très large de réformes favorables aux femmes, tant dans le domaine domestique que celui de la politique[34], des conférences s'adressent aux femmes[32]. Au mois de mai, lorsque des hommes sont admis à ces sessions, s'ensuit un énorme chahut[32]. Le journal Le Charivari s'en prend régulièrement à la Voix des femmes et aux clubs féminins[35], il publie une série de caricatures d'Honoré Daumier, « les Divorceuses ».
L'extension du droit de vote à tous les hommes provoque une initiative retentissante, le : La Voix des Femmes propose la candidature de George Sand à l’Assemblée constituante[36]. Sand désavoue cette initiative et juge durement ces femmes qu'elle affirme ne pas connaître[36], les caricaturistes croquent Eugénie Niboyet et les journalistes de La Voix des Femmes. Le bruit de l'affaire est retentissant, il se retourne contre les promoteurs de cette initiative[37]. Alors, le gouvernement interdit le droit de réunion des clubs de femmes[32]. Le 20 juin, Eugénie Niboyet, découragée et meurtrie, cesse la publication de La Voix des Femmes, les féministes se dispersent pour éviter la répression.
Fin de vie
Eugénie Niboyet se retire de la vie publique et s'exile à Genève où elle vit difficilement. Elle publie des traductions des œuvres de Charles Dickens et des livres pour enfants édités par Lydia Maria et Maria Edgeworth. L'indemnité littéraire qui lui avait été attribuée en 1839 est supprimée et ne lui sera jamais restituée.
En 1860, Eugénie Niboyet revient en France, elle publie en 1863Le Vrai Livre des femmes[38]. Ses lettres à Léon Richer, directeur de la revue Le Droit des femmes, attestent qu'elle s'intéresse toujours au mouvement féministe.
En 1864, elle publie le Journal pour toutes[39] afin d'améliorer l'éducation et le sort des femmes[40].
En 1878, elle a 82 ans, elle est célébrée au Congrès féministe de Paris.
↑Eugénie Niboyet, Le vrai livre des femmes, E. Dentu, (lire en ligne)
↑Louis Irissou, « L'Ecole de Pharmacie de Montpellier et les teneurs d'officine de l'Hérault au lendemain de la loi de Germinal », Revue d'Histoire de la Pharmacie, vol. 30, no 112, , p. 49–66 (DOI10.3406/pharm.1942.10864, lire en ligne, consulté le )
↑Émile Mouchon, pharmacien à Lyon, est l'auteur d'un dictionnaire de bromatologie végétale, Notice Sudoc (Google livres)
↑Florence Rochefort, « Féminisme et protestantisme au XIX e siècle, premières rencontres 1830-1900 », Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français, no 146, (lire en ligne, consulté le )
↑Michèle Riot-Sarcey, Histoire et autobiographie : Le Vrai Livre des femmes d'Eugénie Niboyet, note 37 : « Eugénie Niboyet dirigeait avec Bottiau le degré industriel des 4e et 5e arrondissements de Paris. Voir la lettre manuscrite adressée aux « Pères », le 2-12-1831 (Arsenal, Fonds Enfantin, 7815) »Persée, lien du 27/07/2009
↑Adrien Ranvier, « Une féministe de 1848 : Jeanne Deroin », Revue d'Histoire du XIXe siècle - 1848, vol. 4, no 24, , p. 317–355 (DOI10.3406/r1848.1908.1883, lire en ligne, consulté le )
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↑Alice Primi, « La « porte entrebâillée du journalisme », une brèche vers la Cité ? Femmes, presse et citoyenneté en France, 1830-1870 », Le Temps des médias, vol. 1, no 12, , p. 28-40 (lire en ligne)
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↑Eugénie Niboyet, Le vrai livre des femmes, E. Dentu, (lire en ligne)
↑Journal pour toutes : paraissant le samedi, à Paris, et consacré aux intêrets féminins : directrice Eugénie Niboyet, s.n., (lire en ligne)
↑Bard, Christine (1965-....). et Chaperon, Sylvie (1961-....)., Dictionnaire des féministes : France, XVIIIe – XXIe siècle, Paris, PUF, 1700 p. (ISBN978-2-13-078720-4, OCLC972902161, lire en ligne)
↑Ville de Paris, Français : Acte de décès d'Eugénie Niboyet, Archives des décès de 1883, 9e arrondissement, cote V4E 6241, vue 6/21, (lire en ligne)
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