Edouard von Toll est le fils du baron Arndt Wilhelm Gustav von Toll (1800-1863) et de son épouse, née Auguste Marie Aquiland (1831-1912). Dans le cadre des études qu'il suit à l'université de Dorpat, Toll entreprend une expédition en Méditerranée et en Afrique du Nord. Il y étudie la faune, la flore et la géologie de l'Algérie et des Baléares.
En 1893, l'Académie des Sciences de Russie charge Toll de conduire une expédition dans le nord de la Iakoutie. Là-bas il explore le cours inférieur de la Léna et du Khatanga. Toll est le premier scientifique, qui cartographie le plateau situé entre les rivières Anabar et Popigai ainsi qu'une chaîne de montagnes située entre les rivières Oleniok et Anabar, qui portait le nom de l'explorateur russe Vassili Prontchichtchev. Il effectue également des études géologiques des bassins des rivières Iana, Kolyma et Indiguirka. En un an l'expédition couvre 25 000 km dont 4 200 km sur les rivières, tout en réalisant des études géodésiques. En raison des difficultés de l'expédition et de la somme de travail réalisée, l'Académie des Sciences de Russie décerne à Toll la grande médaille d'argent de N.M. Projevalski.
Ensuite Toll se tourne à nouveau vers le nord et reprend ses expéditions vers les îles de Nouvelle-Sibérie. Il y réalise des études paléontologiques et découvre les restes de mammouths datant de la période glaciaire.
L'expédition est contrainte d'hiverner une deuxième année à cause des mauvaises conditions météorologiques. Toll se rend alors jusqu'à l'île Bennett en kayak et traîneau avec trois autres membres de l'expédition. Lorsque le Zaria tente d'atteindre l'île Bennett pour évacuer Toll et ses compagnons, il sera incapable de l'atteindre à cause de la glace. Apparemment, faute de secours, Toll décida de mettre le cap vers le sud pour rallier le continent avec ses compagnons. Les traces des quatre hommes se perdent alors. Une expédition de sauvetage, conduite par Alexandre Koltchak, ne put retrouver que les journaux de bord et les collections scientifiques de l'expédition du Zaria, qui permirent de reconstituer les circonstances de la disparition de Toll et de ses compagnons.
On a donné le nom de Toll à une montagne de Nouvelle-Zemble et de l'île Bennett, ainsi qu'à une baie de la péninsule de Taïmyr et à un cap de l'île Tsirkoul (Циркуль). Un plateau sur l'île Kotelny porte également son nom.
Dans certains domaines, comme celui de la paléontologie, de la géologie et de la botanique, de nombreux spécimens de faune et de flore reçurent un nom inspiré de celui du baron Edouard von Toll, comme la foraminifèreDendrophyra tolli (Awerinzew, 1911).
Le baron Toll était un expert de la paléontologie de la Sibérie. Les propos suivants de l'académicien russe V.A. Obrouchev sont bien connus : « On peut rencontrer le nom d'Edouard V. Toll dans tous nos ouvrages de géographie physique comme le fondateur de la théorie de la formation de la glace fossile – une théorie qui est devenue un classique ».
Notes et références
↑Yves Gauthier et Antoine Garcia, L'exploration de la Sibérie, Actes Sud, 1996, p. 336-337
↑Paul-Émile Victor, Les Explorations polaires, tome IV de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 287