Fils de Ferdinand Simeoni, maire de Lozzi, Edmond Simeoni passe son enfance dans le centre de l'île, à Francardu (commune d’Omessa). Il fait ses études secondaires au lycée de Bastia.
Médecin il se spécialise en gastro-entérologie et s'installe à Bastia en 1965.
Pacifiste mais déterminé, Edmond Simeoni voue son existence à la Corse. Il est considéré comme l'un des « pères » du nationalisme corse, avec ses frères Max et Roland Simeoni. Il milite pour l'autonomie de la Corse et non pour son indépendance, qu'il estime non viable économiquement en raison notamment de la faiblesse de la population.
Il condamne la violence, jugeant qu'elle est une voie sans issue. Il dirige pourtant, près d'Aléria, le , la première action violente et spectaculaire de la mouvance autonomiste. À la tête de douze hommes armés de fusils de chasse, il occupe une cave viticole appartenant à un important chef d'entreprise d'origine pied-noire, pour protester contre une escroquerie qui menace de ruiner des centaines de petits viticulteurs (condamnation le de Depeille, Siegel, Junqua, Cuaz frères, ainsi que celle du groupe Covirep pour infraction sur les lois sur la société et banqueroute). L'assaut donné deux jours plus tard par la gendarmerie (1 200 hommes officiellement), renforcée par des véhicules blindés légers, sur les ordres du ministre de l'Intérieur Michel Poniatowski, approuvé par le Premier ministre Jacques Chirac, fait deux morts parmi les gendarmes (Jean-Yves Giraud 20 ans et Michel Hugel 36 ans) et un blessé dans la cave. C'est la première action violente et spectaculaire de la mouvance autonomiste.
En 1977, il crée l’Union du peuple corse qui est un mouvement autonomiste. En 1981, son mouvement se présente aux élections à l'Assemblée de Corse et obtient six sièges de conseillers territoriaux. En 1983, Edmond Simeoni est élu conseiller municipal de Bastia, mais il a un premier accident de santé, un infarctus, qui l'oblige à subir un pontage coronarien. En 1987, il participe à la création du collectif anti-raciste « Ava Basta ».
En 1992, son mouvement obtient huit sièges de conseillers territoriaux à l'assemblée de Corse, mais Edmond Simeoni démissionne pour désaccord avec la politique du Front de libération nationale corse (FLNC).
Aux élections territoriales de 2004, il est tête de liste « Unione Naziunale », qui obtient 17,34 % des suffrages et huit sièges.
La même année, il crée l'association « Corsica Diaspora et Amis de la Corse ».
Trois ans plus tard en 2007, avec la Maison de la Corse, il participe activement au bicentenaire de la mort de Pasquale Paoli. Il est aussi reçu à Paris par le Grand Orient de France (GODF) pour un débat sur l'avenir de la Corse.
Edmond Simeoni est le président du comité de soutien à Yvan Colonna[2].
En 2009, il anime avec l'Institut Régional du Cinéma et de l'Audiovisuel (IRCA) le centenaire Danielle Casanova et crée, toujours avec l'IRCA, la Journée mondiale de la Corse, en 2010. Cette même année; il assure la coordination avec le cinéaste Magà Ettori du Forum citoyen mondial sous l'égide de l'Unesco[3]
En , dans le cadre des Journées internationales de Corte, Edmond Simeoni prononce à la tribune de Corsica Libera un discours intitulé « Solution politique et alternative nationaliste », renouant ainsi l'alliance politique avec l'aile radicale du nationalisme corse[4]. Des relations, savamment entretenues pendant quatre ans, ont permis à Gilles Simeoni d'être élu en 2015 président du Conseil exécutif de l'assemblée de Corse, grâce à la fusion de sa liste avec celle du nationaliste Jean-Guy Talamoni : ce dernier est élu président de l'assemblée de Corse. À cette occasion, Edmond Simeoni tient un discours enflammé en langue corse, debout sur un véhicule, au milieu de plusieurs centaines de militants, retraçant le parcours du nationalisme depuis cinquante ans, les dérives des clans et de l'État[5].
Edmond Simeoni décède le , ses obsèques sont célébrées le 17 dans son village de Lozzi par l'èvêque d'Ajaccio. Autour du cercueil résonnent les voix polyphoniques de A Filetta, Petru Guelfucci, Jean-Paul Poletti.
Vie privée
À 20 ans pendant ses études de médecine à Marseille, il rencontre Lucie Billaudelle[6], Corse d'adoption, d'origine juive alsacienne[7] et polonaise[8], qu'il épouse. Ils ont ensuite deux enfants — Marc et Gilles Simeoni.
Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items. D'autre part, Wikipédia n'a pas pour rôle de constituer une base de données et privilégie un contenu encyclopédique plutôt que la recherche de l'exhaustivité.
1953 : études de médecine à Marseille (gastro-entérologie)
1960 : création de l’Association des étudiants corses à Marseille pour protester contre le scandale des expérimentations nucléaires en Corse à l’Argentella (Calvi)
1965 : installation comme médecin à Bastia
1967 : participe à la création de l’Action régionaliste corse (ARC)
1973 : manifestation contre le déversement des boues rouges en Méditerranée.
1975 : événements d'Aleria qui entrainent la mort des deux gendarmes, Michel Huguel et Jean-Yves Giraud
2011 : à l'initiative d'Edmond Simeoni, une alliance politique est conclue en juin 2011 entre Femu a Corsica et Corsica Libera[12]
2012 : Edmond Simeoni lance un appel pour sauver les arrêtés Miot[13].
Corsica Diaspora
Edmond Simeoni est le président fondateur de l'association Corsica Diaspora et Amis de la Corse (Journée mondiale de la Corse et université citoyenne de Corsica Diaspora, forum Citoyen mondial). En , dans le cadre du Festival international de la diversité culturelle (UNESCO), Edmond Simeoni et le réalisateur Magà Ettori (président de l'IRCA) animent un colloque qui invite à débattre de la diversité culturelle et des minorités culturelles : « La diversité culturelle dans le 7e art » et « Les minorités culturelles : une lutte complexe et permanente »[14].
Publications
1975 : Le Piège d’Aleria, édition Lattes
1985 : La Volonté d’être, éditions Albiana
Avec Pierre Dottelonde, Un combat pour la Corse, Le Cherche Midi,