Edgar Raoul-Duval, né à Laon le et mort à Monte-Carlo le , est un magistrat et homme politique français[1]. Il est le fils de Raoul Duval dit Raoul-Duval et, par sa mère, le petit-fils de Jean-Baptiste Say.
La famille Raoul-Duval est toujours à la tête d'un important groupe commercial (import-export : bois, café, rhum, caoutchouc, etc.) et industriel (chimie, engrais, produits végétaux, etc.) dont les origines remontent à 1826 au Havre[2].
Biographie
Edgar Raoul-Duval, fils de Raoul Duval, intègre très jeune la magistrature. En 1856, il est substitut du procureur impérial à Nantes ; il est ensuite successivement avocat général à Angers, à Bordeaux et à Nantes. Il est élu député de la Seine-Inférieure à l’Assemblée nationale le , où il devient un orateur central, notamment lors du vote des lois constitutionnelles. Il est élu député de l'Eure dans la circonscription de Louviers le ; battu le par un républicain, Jules Develle, il est réélu à la députation le , cette fois dans la circonscription de Bernay, qu'il représente à la Chambre des députés jusqu'à sa mort le . Il affichait ses sentiments bonapartistes, et se montra un défenseur enthousiaste de « l'appel au peuple ». Son éloquence et son activisme politique lui valurent d'être qualifié, sans méchanceté, de « hanneton dans un tambour » par le journaliste Paul de Cassagnac. Familier des salonsparisiens comme de ceux de Rouen, il était lié d'amitié avec Gustave Flaubert. Les lettres que Flaubert lui a adressées ont été publiées. Il a été maire de Notre-Dame-du-Vaudreuil de 1878 à sa mort.
En 1886, il se distingua des conservateurs monarchistes (qui défendaient des intérêts dynastiques et s'opposaient au régime républicain) en essayant de fonder un groupe politique attaché aux idées conservatrices mais acceptant les institutions républicaines, la « Droite républicaine ». Cette même année, il participa à la création de l'« Association française pour la propagation du volapük », et devient membre du Comité central de l'association[3].