Dor (prononcé /dor/, du latinDolus – un dérivé de Dolor – douleur[1]) est un mot roumain qui exprime un sentiment complexe[2],[3] qui mêle la nostalgie et la mélancolie[4], la douleur et la joie[1]. Il exprime le souhait irrépressible et persistant de revoir quelque chose ou quelqu'un qui nous est cher ou de revivre des situations plaisantes.
Il n'existe pas d'équivalent en français[5] au dor, qui est cependant décrit par Mircea Goga comme une « ardente langueur » et un « état de tristesse, de nostalgie, de joie, de douceur infinie, de désir, d'amertume, de mal d'aimer » [6].
D'après Isabela Vasiliu-Scraba, le dor, en tant que « sentiment de l'âme » est « une inquiétude, une mélancolie enveloppante, une nostalgie qui berce les pensées, une soif éternelle de vie, d'amour »[6].
Le mot « doina », apparenté, est utilisé pour parler des poésies lyriques du folklore roumain qui relatent les vicissitudes de la vie[6],[4].
Facteurs de déclenchement
Les facteurs usuels qui déclenchent le sentiment de dor sont :
l'absence des personnes aimées (famille et amis proches) ;
le décès d'une personne chère ;
l'éloignement, pendant de longues périodes, des endroits qui nous sont chers ;
l'arrêt d'une activité habituelle (travail, études, loisir, sport, etc.) ;
le souvenir de situations plaisantes ;
l'absence d'un objet auquel la personne est attachée.
En espagnol, le mot « añoranza » signifie « se rappeler avec de la peine l'absence, la privation ou la perte d'une personne ou d'une chose très aimée »[1].
En slovaque, le mot « clivota » ou « cnenie » signifient un désir nostalgique de quelque chose qui nous manque. Il en est de même pour le mot allemand« Sehnsucht »[8].
En amharique, le mot « tezeta » a une signification similaire, de même que « assouf » en tamasheq, ces deux derniers mots désignant également des styles musicaux.
En gallois, le mot « hiraeth » a une signification proche et s'agit d'un sentiment de nostalgie qui peut être lié à une personne ou une époque.
Citations
« [Le] dor : mélange de tendresse et de nostalgie, d'amour et de solitude, de tristesse et de confiance en la vie, d'éloignement par le rêve et d'attachement au réel. »
— François Perroux, La Roumanie économique et culturelle§Culture Populaire[9]
↑ abc et dElena Bălan-Osiac, La solitude nostalgique dans la poésie roumaine, espagnole et portugaise, Minerva, , 258 p. (lire en ligne), p. 100, 104.
↑M. Vessereau, Roumanie terre du dor, Les Presses Universitaires de France, , 129 p. (lire en ligne), p. 20-21 & 24.
↑Constantin Ciopraga (trad. Rica Ionescu-Voisin), La Personnalité de la Littérature Roumaine : Synthèse Critique, Junimea, , 328 p. (lire en ligne), p. 60.