La commune de Dorénaz s'étend sur 12,57 km2[2]. Lors du relevé de 2013-2018, les surfaces d'habitations et d'infrastructures représentaient 5,5 % de sa superficie, les surfaces agricoles 21,1 %, les surfaces boisées 63,6 % et les surfaces improductives 9,5 %[3].
L'anthracite de Dorénaz est un charbon avec une des meilleures qualités calorifiques du canton du Valais (5 236 à 6 661 kcal/kg) malgré son taux de cendres élevés (10 à 28 %) ; l'anthracite est donc de qualité médiocre en comparaison à du charbon standard. Le principal gisement de Dorénaz, exploité dès 1855, se situe au lieu-dit « La Méreune », à 1 578 m d'altitude. Le site a connu trois exploitants différents : La Paccolat, Dorénaz SA et Dionisotti. Il est à l'abandon depuis 1953[4].
Toponymie
La première mention connue de Dorénaz date du XIe ou XIIe siècle, sous la forme « usque ad frontem Dorone »[5]. Le z final ne sert qu'à marquer le paroxytonisme et ne devrait pas être prononcé ; dans sa langue d'origine, il s'écrit Dorena.
Histoire
Au XIIIe siècle, Dorénaz appartient à une famille bourgeoise de Saint-Maurice, les Wychardy. Dès 1300, la localité devient possession de l'hôpital de Saint-Jacques, qui relève lui-même de l'abbaye de Saint-Maurice. Le sacristain de l'abbaye possède aussi des droits sur le bois de Rosel, qui sont abolis par la diète valaisanne de et sont passés à la commune. Dorénaz fait partie du gouvernement de Saint-Maurice de 1476 à 1798, puis du district de ce nom. De 1802 à 1816, Dorénaz forme avec Collonges et Alesse la commune d'Outre-Rhône. Dorénaz obtient définitivement le hameau d'Alesse en 1841. Au spirituel, Dorénaz relève de la paroisse Saint-Sigismond de Saint-Maurice ; en 1723, elle est incorporée avec Collonges à la nouvelle paroisse d'Outre-Rhône, dont l'église paroissiale se situe à Collonges. Au XIXe siècle, Dorénaz exploite des ardoisières, dont l'exportation est facilitée par un funiculaire, et une mine de charbon. Dans les années 1880, un pont de fer relie Dorénaz à Vernayaz[5].
Population
Gentilé et surnom
Les habitants de la commune se nomment les Diablerains[6] (variations : Diablérins[7], Diablerins[8]) ou les Dorénards[7],[9].
Ils sont surnommés lè Ginpa-Parây, soit ceux qui grimpent sur les parois (pour cueillir les prunes) en patois valaisan[7].
Les habitants de la localité d'Allesse se nomment les Allessards[10].
Démographie
Évolution de la population
Dorénaz compte 1 086 habitants au 31 décembre 2022 pour une densité de population de 86 hab/km2[1]. Sur la période 2010-2019, sa population a augmenté de 37,2 % (canton : 10,5 % ; Suisse : 9,4 %)[2].
Évolution de la population de Dorénaz entre 1850 et 2020[11],[1]
Pyramide des âges
En 2020, le taux de personnes de moins de 30 ans s'élève à 35,2 %, au-dessus de la valeur cantonale (31,7 %). Le taux de personnes de plus de 60 ans est quant à lui de 19,2 %, alors qu'il est de 26,6 % au niveau cantonal[12].
La même année, la commune compte 523 hommes pour 517 femmes, soit un taux de 48,2 % d'hommes, inférieur à celui du canton (48,4 %)[12].
Un téléphérique construit en 1956 relie Dorénaz à Allesse et à Champex d'Alesse.
En 2008, une éolienne a été construite à la Cime de l'Est entre Collonges et Dorénaz.
Culture et patrimoine
Personnalités
Claude Rouiller (1941), de Dorénaz, fut membre du Grand Conseil valaisan avant de devenir membre du Tribunal fédéral suisse (1977-1997), qu'il présidera de 1995 à 1997, de même que du Tribunal de l'Organisation internationale du Travail (ILOAT, 1998-2017), qu'il présidera également de 2015 à 2017
Gérald Jordan (1925), de Dorénaz, présida le Grand Conseil du Valais en 1989/90
Jean-Luc Veuthey (1958-), chercheur et enseignant en chimie analytique, est né à Dorénaz.
« Écartelé en sautoir de gueules et d'argent, une croix tréflée en chef, un marteau à chaque flanc et une coquille Saint-Jacques en pointe, le tout de l'un en l'autre[13]. »
Les armoiries de Dorénaz sont adoptées en 1934. La croix tréflée représente Saint-Maurice pour certaines possessions de son abbaye, le marteau représente Martigny pour le site d'Allesse et la coquille Saint-Jacques représente l'hospice Saint-Jacques de l'abbaye[14],[15].
Voir aussi
Fonds d'archives
Fonds : Dorénaz, Commune (1539-20e siécle) [7,25 mètres]. Cote : CH AEV, AC Dorénaz. Sion : Archives de l'État du Valais (présentation en ligne).
↑Pascal Tissières, « L’activité minière sur le territoire de la Commune de Dorénaz », Annales valaisannes, , p. 169-195 (présentation en ligne, lire en ligne [PDF]).
↑ ab et cPaul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN2-88412-000-9), p. 44
↑Victor Dupuis, « Les assises de l'Office régional du tourisme de Martigny à Dorénaz », La Gazette (Valais), , p. 5 (lire en ligne)
↑Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN2-88412-000-9), p. 4