Le ban communal de Dommartin-lès-Toul, d'une superficie de 687 hectares, est divisé en deux zones morphologiques. De part et d'autre de l'ancienne route Toul-Nancy (et l'autoroute A31 aujourd'hui) se trouvent : au nord, la plaine alluviale de la Moselle dans son lit majeur (altitude moyenne 202 m) au sud, le relief (env. 266 m) laissé par le creusement de la rivière dans les couches plissées des fonds marins, aux âges géologiques.
Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap.
Carte topographique.
D'après les données Corine land Cover, le territoire de cette commune comprend (en 2017) près de 50 % de zones agricoles et prairies, à égalité 15 à 16 % de forêts et zones urbanisées et fait remarquable, 11 % de surfaces en eau.
Dans ce relief, arrosé par la Moselle (rivière), le village (zonages cadastraux A) s'étend au sud de la route d'accès à Toul, tandis qu'un zone commerçante (zonage ZL) a pris place au raccordement entre cette liaison et la route vers Villey-le-Sec (D 909). Les bois communaux (zonage OB) ferment l'espace au sud-est et le ban de la commune voisine (Gondreville) au nord-est.
Les terres du lit de la Moselle sont en prairies ou cultures ou font l’objet d'exploitations de gravières (ZH et ZO).
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 828 mm, avec 12,3 jours de précipitations en janvier et 9,2 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Nancy-Ochey », sur la commune d'Ochey à 10 km à vol d'oiseau[8], est de 10,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 810,4 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,6 °C, atteinte le ; la température minimale est de −19,1 °C, atteinte le [Note 3],[9],[10].
Au , Dommartin-lès-Toul est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13].
Elle appartient à l'unité urbaine de Toul[Note 4], une agglomération intra-départementale regroupant quatre communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 5],[14],[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 6],[15]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[16],[17].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (48 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (62,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (24,9 %), zones urbanisées (16,7 %), forêts (15,7 %), prairies (13,7 %), eaux continentales[Note 7] (11,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (8,3 %), zones agricoles hétérogènes (7 %), cultures permanentes (2,4 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
Ecclesia Domni Martini cum villa et sylva (890), Domnus Martinus secus Mosellam (XIIe siècle), Dompmartin-sus-Muselle (1346) et Dompnus Martinus ante Tullum (1384), sont les graphies rencontrées dans le Dictionnaire topographique du département de la Meurthe[19].
Ce type de toponyme, qui fait d'un saint le maître et le protecteur d'un lieu et de ses habitants, est particulièrement fréquent au haut Moyen Âge. En l'espèce, le nom du village apparaît en 880 sous la forme latinisée (ecclesia) Domni Martini cum villa et sylva[20] (église de Saint-Martin/Dommartin avec le village et le bois).
Il a d'abord été situé par rapport à la Moselle : Domnus Martinus secus Mosellam au XIIe siècle et « Dommartin-sur-Moselle » en 1346, avant de l'être par rapport à Toul : Dompnus Martinus ante Tullum (littéralement Dommartin devant Toul) en 1384, enfin « Dommartin-les-Toul » en 1862[21].
Histoire
La carte géologique du Toulois[22] montre que des terrains mésozoïques appartenant aux systèmes triasique et jurassique affleurent en Lorraine et notamment à Dommartin (toarcien, bajocien...)[23]. Or, Les terrains toarciens (Jurassique Inférieur) d'Europe occidentale sont bien connus pour leurs grandes richesses paléontologiques. (Les falaises de Whitby, le long des côtes du Yorkshire (Angleterre) et, surtout, les célèbres carrières d'Holzmaden, dans le Baden-Wurttemberg (Allemagne), sont les gisements toarciens les mieux connus).
Ceci explique la découverte d'un squelette de Steneosaurus, et de dents de crocodiliens sur le ban de la commune.
[24] Dans une publication faisant l'état des connaissances de l'exploitation de la pierre avant l'age du bronze dans la vallée de la Moselle, Abel Lieger[25] et R. Marquet expliquent ainsi la découverte régulière d'outils en quartzite taillés comme à Dommartin :
"Arrosé par la Moselle, qui dessine sa grande boucle à l'ouest de Nancy, et par ses affluents, l'Ache, le Terrouin, la Bouvade, le Toulois est constitué par un plateau creusé de nombreuses vallées et dominé par des côtes boisées, dont les sommets atteignent 350 à 400 m. Sa situation privilégiée pour la pêche et la chasse dut attirer et fixer très tôt les populations primitives. Les sols sableux des vallées et des terrasses, faciles à cultiver, permirent de bonne heure des établissements sédentaires."
Epoque romaine
Le répertoire archéologique de Jules Beaupré[26] cite M. Dufresne qu'une publication des études touloises reprend en ces termes :
[27] A 3 km de Toul, à gauche de la route de Toul à Nancy, entre Dommartin et Gondreville, à "l'Ancien Couvent", sur une superficie considérable, s'étendaient les vestiges d'une villa gallo-romaine, recouverts d'une quantité de débris de tuileaux, de briques, de poteries. Sis sur le versant de la colline, face à Toul, le bâtiment principal comprenait un autel quadrangulaire décoré d'un bas-relief sur chaque face, enjolivé d'une quantité de marbre de toutes couleurs, avec peintures à fresques, poteries fines, fibules, médailles.
Abel Liéger signale la découverte d'une dépendance de la villa citée au moment de la construction de la station d'épuration de l'ancien hôpital militaire Jeanne-d'Arc.
D'autres découvertes dans la rivière Moselle, sur la ban de la commune sont signalées dans la carte archéologique de la Gaule (CAG)[28], fragments de stèles funéraires (portant ascia) et meule à grains.
Moyen Âge
Dom Calmet évoque, au XVIIIe siècle entre autres les intérêts architecturaux dans cette commune par ces mots :
[29]"On voit dans ce lieu une belle maison avec une galerie ou colonnade, ornée de figures de pierres en sculpture, bâtie par messire Pierre Gaut(h)ier, doyen de la cathédrale de Toul, lequel a légué cette maison pour en faire un hôpital général, pour les pauvres de Toul, qui le possèdent aujourd'hui. Il y a une chapelle sous l'invocation de Saint Pierre, patron du fondateur. L'archevêque Herbert rapporte que saint Bernard opéra un miracle à Dommartin."
La paroisse, qui dépend de l'évêché de Toul, est située en Lotharingie, royaume issu du partage de l'empire de Charlemagne. Son nom fait référence à l'église de Saint-Martin de Tours et l'influence de l'Église est forte, à cette époque, dans toutes les décisions politiques.
Dommartin-lès-Toul est alors sous la protection du comte de Toul, qui ne parvint cependant pas à faire obstacle aux invasions hongroises[30] et normandes.
On estime alors la population à environ 180 habitants dont la vie était organisée autour de la culture du blé et de la vigne ainsi que de l'élevage au profit des moines de l'abbaye de Saint-Epvre. La traversée de la Moselle à cette époque, pour rejoindre Toul, reste encore une énigme de nos jours (pont, bac, gué).
Laurent Guyot[31],[32] Réélu pour le mandat 2020-2026
Cadre de la fonction publique
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[33]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[34].
En 2022, la commune comptait 1 991 habitants[Note 8], en évolution de −0,8 % par rapport à 2016 (Meurthe-et-Moselle : −0,13 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Les historiens s'accordent à décrire une économie essentiellement agricole et viticole, au XIXe siècle :
« Surface territ., 684 hect. Cadastrés, dont 246 en terres labour., 123 en vignes d'un assez bon produit, quoique le vin soit dur, et 53 en prés. L'hectare semé en blé et orge peut rapporter de 12 à 13 hectol., en seigle 15, en avoine 13 ; planté en vignes 20 hectol. Vaches et brebis. Principale culture : la vigne »[37],[38]
Secteur primaire ou Agriculture
Le secteur primaire comprend, outre les exploitations agricoles et les élevages, les établissements liés à l’exploitation de la forêt et les pêcheurs.
D'après le recensement agricole 2010 du Ministère de l'agriculture (Agreste[39]), la commune de Dommartin-lès-Toul était majoritairement orientée[Note 9] sur la polyculture et le poly-élevage (auparavant même production ) sur une surface agricole utilisée[Note 10] d'environ 300 hectares (inférieure à la surface cultivable communale) en diminution depuis 1988 - Le cheptel en unité de gros bétail s'est réduit de 318 à 210 entre 1988 et 2010. Il n'y avait plus que 1 (8 auparavant) exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune employant 2 unités de travail[Note 11], (9 auparavant).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Vestiges de villa gallo-romaine au lieu-dit l'Ancien Couvent.
L'église Saint-Martin de Dommartin-lès-Toul a été construite en 1841 en remplacement de celle consacrée vers 750 et devenue trop exiguë. L'ancienne église avait été conçue de style roman mais son état de délabrement à l'époque ne permettait pas de réfection utile. La nouvelle église fut construite sur les plans de l'architecte Antoine dans le style des basiliques romaines.
Personnalités liées à la commune
Johnny Hallyday y est passé pour signer un autographe à une habitante.
« Dommartin-les-Toul », Monographies communales de Meurthe-et-Moselle réalisées pour l'exposition universelle de 1889 et conservées par les Bibliothèques de Nancy, sur galeries.limedia.fr
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 21/05/2024 à 02:05 TU à partir des 766 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/01/1960 au 01/04/2024.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Toul comprend une ville-centre et trois communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Orientation technico-économique de la commune : production dominante de la commune, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel de l'ensemble des exploitations agricoles de la commune à la production brute standard.
↑Superficie agricole utilisée : superficies des terres labourables, superficies des cultures permanentes, superficies toujours en herbe, superficies de légumes, fleurs et autres superficies cultivées de l'exploitation agricole.
↑Unité de travail annuel : mesure en équivalent temps complet du volume de travail fourni par toutes les personnes intervenant sur l'exploitation. Cette notion est une estimation du volume de travail utilisé comme moyen de production et non une mesure de l'emploi sur les exploitations agricoles.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Henri Lepage, Dictionnaire topographique du département de la Meurthe, Paris, Imprimerie impériale, 1862
↑Benoit, Histoire ecclesiastique et politique de la ville et diocese de Toul, par le reverend pere Benoit de Toul.., chez Alexis Laurent, (lire en ligne).
↑Aude Wirth, Les Noms de lieux de Meurthe-et-Moselle : Dictionnaire étymologique, Haroué, Gérard Louis, , 313 p. (ISBN2-914554-43-5).
↑J.-C. FLAGEOLLET, J. LE ROUX et P.-L. VINCENT
avec la collaboration de J. DELAUNAY, Ch. GUILLAUME,
Ph. RENAUD, J. RICOUR, J. TIMBAL et J. VOGT, « NOTICE EXPLICATIVE DE LA FEUILLE TOUL A 1/50 000 », sur brgm.fr (consulté le ).
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↑Calmet, Augustin (1672-1757)., Notice de la Lorraine, qui comprend les duchés de Bar et de Luxembourg, l'électorat de Trèves, les trois évèchés (Metz, Toul et Verdun). (OCLC1005705084, lire en ligne), p. 503.
↑Csanád Bálint, « L'archéologie française et les incursions hongroises », Cahiers de Civilisation Médiévale, vol. 11, no 43, , p. 371–377 (DOI10.3406/ccmed.1968.1453, lire en ligne, consulté le ) :
« les territoires ravagés par les Normands et ceux qui l'ont été par les Hongrois se complètent. Les Normands ont préféré les parties occidentales de la France, alors que les Hongrois ont fréquenté le plus souvent l'Alsace, la Lorraine, et la Bourgogne. Nous ne sommes pas encore en mesure de dire si cela fut le résultat d'une sorte d'accord entre ces deux peuples. »