5 CARBONATES (NITRATES) 5.A Carbonates without additional anions, without H2O 5.AB Alkali-earth (and other M2+) carbonates 5.AB.10 Ankerite Ca(Fe++,Mg,Mn)(CO3)2 Space Group R 3 Point Group 3 5.AB.10 Dolomite CaMg(CO3)2 Space Group R 3 Point Group 3 5.AB.10 Kutnohorite Ca(Mn,Mg,Fe++)(CO3)2 Space Group R 3 Point Group 3 5.AB.10 Minrecordite CaZn(CO3)2 Space Group R 3 Point Group 3
La découverte de la dolomite est un cas particulièrement intéressant de sociologie des sciences. Sa découverte est attribuée par l'historiographie au minéralogiste suisseHorace-Bénédict de Saussure[4][réf. non conforme]. Il en fait l'analyse chimique en 1792 avec son fils Nicolas-Théodore[5][réf. incomplète], qui en est l'inventeur officiel. Or, dès 1791, un autre minéralogiste, le Français Déodat Gratet de Dolomieu, avait identifié un type de calcaire différent dans les Alpes tyroliennes. Nicolas-Théodore de Saussure, descendant d'une célèbre famille de géologues suisses, et par conséquent très bien inséré dans les cercles scientifiques de l'époque, nomma cette nouvelle roche en sa mémoire. En fait, le dépôt de dolomite de Dolomieu avait été découvert douze ans plus tôt par un minéralogiste-métallurgiste toscan, Giovanni Arduino (1713 – 1795). Alors que Dolomieu et Saussure avaient tous deux analysé la dolomite comme étant riche en aluminium, Arduino l'avait pour sa part identifiée à du calcaire de magnésium. En outre, il formula immédiatement l'hypothèse fondamentale qui rend compte encore aujourd'hui de la formation de cette roche : la substitution du calcium par le magnésium dans le calcaire ordinaire. « Les sédiments de dolomite doivent être le résultat d'une réaction chimique au fond de l'océan »[6].
Topotype
Deux localisations sont données pour cette découverte :
Autriche
Stubaier Alps, à l'ouest du col Brenner, entre Salzbourg et Sterzing, Tyrol.
miémite (Thompson) Décrite d'après des échantillons de Miemo en Toscane dont Thompson s'est inspiré pour le nom de cette espèce qu'il croyait nouvelle[14].
tharandite (Freiesleben 1820)[19][réf. incomplète], décrite sur des échantillons de Schwansdorff dans la vallée de Tharand en Saxe
Caractéristiques physico-chimiques
Critères de détermination
Pour reconnaître la dolomite de la calcite, le test à l'acide acétique ou à l'HCl très dilué est le plus rapide. La calcite fait effervescence, et pas la dolomite. Attention toutefois, car ce test est valable à froid (température ambiante). Lorsque la température dépasse 40 à 50 °C, la dolomite peut réagir à l'HCl faiblement concentré.
Variétés et mélange
Variétés
brossite : Variété de dolomite riche en fer avec parfois plus de 10 % de FeCo3, initialement trouvée à la mine de Brosso et Cálea, Lessolo / Brosso, pays Canavais, province de Turin, Piémont, Italie.
conite (Schumacher 1801)[25][réf. incomplète] : variété de dolomite riche en magnésium, connue notamment au Montana aux États-Unis et de formule (Ca,Mg)Mg(CO3)2.
dolomite zincifère : variété de dolomite riche en zinc, de formule Ca(Mg,Zn)(Co3)2[26].
Synonymie
zinc-dolomite
ferrodolomite (Ferroan Dolomite des anglosaxons) : variété riche en fer de dolomite, difficile à différencier de l'ankérite sans analyse minérale, extrêmement fréquente dans le monde.
greinerite : variété de dolomite riche en manganèse, décrite à Großer Greiner, Zemmgrund(de), Zillertal, Tyrol autrichien, qui a inspiré le nom du minéral. Les échantillons-types ont été perdus[27].
téruélite ou teruélite : variété de dolomite décrite par le géologue et ingénieur minier espagnol Amalio Maestre e Ibáñez en 1845, sur des échantillons de cerro del Calvario, Teruel, Aragon, Espagne [28].
gurhofite (Karsten 1807) : variété de dolomite microcristaline initialement trouvée à Gurhof, Aggsbach Dorf, Dunkelstein, Basse-Autriche, qui a inspiré son nom[29][réf. incomplète].
Synonymie
geldolomite
gurhofian
protodolomite
manganodolomite (Eisenhuth 1902) : variété de dolomite riche en manganèse[30][réf. incomplète]
plumbodolomite (Siegl 1936) : variété de dolomite riche en plomb[31]
taraspite : variété de dolomite rubanée avec des traces de nickel et de fer découverte à Tarasp, Schuls, Engadin, Grisons en Suisse, le topotype a inspiré le nom[32].
Mélange
magnocalcite (synonyme de dolomitic-calcite des anglo-saxons) : mélange de calcite et de dolomite[33][réf. incomplète].
Cristallochimie
Elle forme une série avec l'ankérite et une avec la kutnohorite. Les ions magnésium de la dolomite peuvent être remplacés par des ions Fe2+. Il existe probablement une solution solide continue entre la dolomite et l'ankérite (qui contient également du manganèse). Le terme « dolomite » est réservé aux échantillons ayant un rapport Mg2+/Fe2+ > 4, « ankérite » à ceux ayant rapport Mg2+/Fe2+ < 4.[réf. nécessaire]
La dolomite est le chef de file d'un groupe de minéraux isostructuraux qui porte son nom.
Le groupe de la dolomite est composé de minéraux de formule générale AB(CO3)2 où A peut être une atome de calcium, de baryum et ou de strontium. B peut être le fer, le magnésium, le zinc et ou le manganèse, avec la même structure cristalline.
C'est un minéral commun, présent dans de nombreux filons dans les terrains sédimentaires. Il se rencontre aussi dans les filons hydrothermaux. Il est aussi présent dans certaines météorites.
↑La dolomie pure est blanche, mais peut prendre une teinte grise, jaune ou brun par la présence de fer qui remplace des atomes de magnésium. Cf (en) S. K. Kumar Haldar, Introduction to Mineralogy and Petrology, Elsevier Science, , p. 126.
↑[Siegl 1936] Siegl, « Mitteilungen der Wiener Mineralogischen Gesellschaft » [« Annonces de la Société Minéralogique de Vienne »], Mineralogische und petrographische Mitteilungen, vol. 48, no 101, , p. 288 (DOI10.1007/BF02939461).
↑[Stalder et al. 1998] H. A. Stalder, A. Wagner, S. Graeser et P. Stuker, Mineralienlexikon der Schweiz, Basel (Bâle), Wepf, , p. 141-142.
↑[Anthony et al. 2003] John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh et Monte C. Nichols, The Handbook of Mineralogy, vol. 5, Mineral Data Publishing, .
↑[Calvo & Sevillano 1991] M. Calvo et E. Sevillano, « Famous mineral localities : the Eugui quarries Navarra Spain », Mineralogical Record., no 22, , p. 137-142.
↑[Smith 1996] Arthur E. Smith Jr., Collecting Arkansas Mineralss: A Reference and Guide, Idaho, L. Ream Publishing, coll. « Rocks & Min. » (no 63), (présentation en ligne), p. 148.
↑Didier Descouens, P. Gatel, « Le Gisement de talc de Trimouns », in Monde et minéraux, n°78, avril 1987, p. 4-9
↑[Shand 2006] (en) Mark A. Shand, The Chemistry and Technology of Magnesia, John Wiley & Sons, , p. 48.