Créé en 1995, le district compte près de 750 000 habitants en 2017 et sa population d'ethnie pachtoune parle majoritairement le pachto. Il est situé dans la division de Malakand, notamment connue pour son organisation tribale. La population surtout rurale vit principalement de l'agriculture.
Histoire
La région de Shangla a été sous la domination de diverses puissances au cours de l'histoire, notamment le Sultanat de Delhi puis l'Empire moghol. Elle a ensuite été prise par l'Empire sikh en 1818, puis en 1848, elle est conquise par le Raj britannique.
Lors du recensement de 1998, la population du district a été évaluée à 434 563 personnes, uniquement rurale. Le taux d'alphabétisation était de 15 % environ, soit bien moins que les moyennes nationale et provinciale de 44 % et 35 % respectivement. Il se situait à 25 % pour les hommes et 4 pour les femmes, soit un différentiel de 21 points[2].
Le recensement suivant mené en 2017 pointe une population de 757 810 habitants, soit une croissance annuelle de 3 %, supérieure aux moyennes nationale et provinciale de 2,4 % et 2,9 % respectivement. Le taux d'urbanisation reste officiellement nul, aucune ville ne dépassant le seuil requis[3]. L'alphabétisation grimpe à 33 %, dont 52 % pour les hommes et 15 % pour les femmes[4].
La langue la plus parlée du district est le pachto, pour presque 97 % de la population en 2017[5].
La population est très largement musulmane, à plus de 99 % de la population en 2017, et les minorités religieuses sont peu nombreuses : 169 ahmadis, 17 chrétiens et 14 hindous[6]. Avant 1947, les sikhs et les hindous étaient plus nombreux dans ce qui correspond au territoire de l'actuel district. En 1947, lors de la création du Pakistan, les violences furent moindres dans ce district, surtout grâce à l'action du mouvement Khudai Khidmatgar, qui était opposé à la partition des Indes, mais plus de 90 % des sikhs et hindous partirent en Inde.
Administration
Le district est divisé en trois tehsils, Alpuri, Bisham et Puran, ainsi que 28 Union Councils.
Aucun des villages du district n'entrent dans la définition d'une unité urbaine selon les autorités fédérales de recensement. La capitale Alpuri compte près de 10 330 habitants.
En , des insurgés islamistes membres du Tehrik-e-Nifaz-e-Shariat-e-Mohammadi (TNSM) s'emparent du district de Shangla, alors qu'ils étendaient leur emprise depuis le district de Swat voisin. Le , dans le cadre d'une opération militaire d'envergure lancée le , l'armée pakistanaise engage les combats contre les islamistes. Le , des parachutistes entrent en action et le , l'armée annonce avoir repris Shangla et tué au moins 150 insurgés.
Depuis la réforme électorale de 2018, le district est représenté par la circonscription no 10 à l'Assemblée nationale ainsi que les deux circonscriptions no 23 et 24 de l'Assemblée provinciale. Lors des élections législatives de 2018, la circonscription nationale a été remportée par un candidat de la Ligue musulmane du Pakistan (N), et les provinciales par le Parti national Awami et le Mouvement du Pakistan pour la justice.