Dans le monde de la tauromachie, la demi-véronique (de l'espagnol : media verónica) est une passe de cape que le torero utilise pour arrêter une série de véroniques[1].
Présentation
C'est une véronique interrompue. Le bras extérieur du matador décrit un arc de cercle et la cape se déploie en éventail, obligeant le taureau à suivre une courbe serrée ce qui arrête sa charge et permet à l'homme de s'éloigner. Le diestro utilise notamment cette manœuvre, très gracieuse, pour « déposer le taureau » devant le picador[2]. On appelait autrefois demi-véronique l'« abanico », c'est-à-dire l'ensemble des passes à deux mains utilisées pour changer le taureau de place[3].
L'invention de cette passe est généralement attribuée à Juan Belmonte, auquel on prête cette remarque désinvolte : « Je l'ai inventée sans doute pour m'épargner l'autre moitié[4]. »
En réalité, il est fort probable que ce matador, qui a été le premier à enchaîner les véroniques, ait aussi été celui qui ait trouvé le moyen d'y mettre fin[5]. Cette demi-véronique fait partie des passes de remate (fin). Actuellement, les matadors, pour l'exécuter, affrontent les taureaux de trois-quarts face.
Cette passe est plus facile à exécuter dans les règles de l'art avec des taureaux nobles, à charge franche, selon Oduago-Zolarde qui la décrit ainsi : « Sorte de passe avec la cape qui consiste à faire renvoyer le taureau au moyen de la cape au moment où il donne l'hachazo (coup de tête violent)[6] »
↑Robert Bérard, Bouquins Laffont, Paris, 2003, p. 953
↑Histoire et dictionnaire de la tauromachie, ouvrage collectif sous la direction de Robert Bérard, Bouquins Laffont, Paris, 2003, p. 430 et 954 (ISBN2221092465)